Où commence le voyage ?

Le voyage, il commence dans la tête.

C’est l’imagination qui te permet de visiter un endroit qui ne sera pas dans les guides touristiques.

C’est l’imagination qui te rend libre. Et la récompense immédiate de la liberté : c’est la créativité.

Il y en a, de la créativité, dans le spectacle « Robinson », de Joy Belmont.

Joy a déjà plusieurs spectacles jeunes publics à son actif : le magicien d’oz, Peter pan et le livre de la jungle. Des histoires célèbres qu’elle revisite. Ses créations sont souvent marquées par des compositions musicales et rythmées, des danses, des couleurs, bref beaucoup de vie qui font rêver les touts petits (et les plus grands). Elle a également créé des spectacles adultes comme Italienne scène et orchestre, Top ou bottom et Before and after.

Robinson est adapté du livre éponyme Robinson Crusoe de Daniel Defoe.

« C’est donc à la manière d’un rêve d’enfant que j’ai pris le parti de raconter cette histoire connue de tous ».

Joy Belmont

Dans cette adaptation, nous retrouvons donc Robinson, un petit garçon « comme les autres » incarné par le truculent Charly Coic Kermoal. Son interprétation virevoltante nous entraîne avec lui dans ce voyage parsemés de danger.

Il est accompagné par Sarah Rouge Pullon, qui interprète Lulibul, personnage muant jouant du piano, dont la musique a été composée spécialement pour ce spectacle. Lulibul appartient au monde des rêves, elle apparait et disparait (dans un astucieux système de tulle gobelin) au grès des rêveries de Robinson.

Pourtant, derrière l’aventure et le monde réinventé par ce petit garçon, derrière les rencontres, les doudous, les poissons en plastiques et les capes faites avec des couvertures se cache une tristesse, une mélancolie. Celle d’être seul.

Peut on mourir de solitude ?

A cette terrible question posé par le comédien lors de la représentation du mardi 24 octobre, une petite fille dans le public réponds oui, très naturellement et très simplement, ce qui a provoqué de nombreux rires dans la salle.

Derrière la poésie et les jeux, se cache une fragilité en équilibre : Robinson est seul. En tout cas, il se sent seul.

Et l’espoir tient parfois dans des câlins en pyjama et des notes de musique, qui se dépose doucement sur un visage endormi.

Synopsis du voyage au pays des rêves

Adaptée du roman Robinson Crusoe de Daniel Defoe, la pièce présente le voyage initiatique de Robin, un enfant « comme tout le monde » qui vit l’expérience d’un échoué sur une île déserte, accompagné de son ami Lulibul qui n’est autre que l’incarnation humaine du piano, de la musique.

Robin, c’est un enfant qu’on pourrait qualifier d’ordinaire. Un enfant qui va à l’école, qui a des amis avec qui il se chamaille, une maîtresse qui l’agace avec ses cheveux d’asperge et un monde imaginaire ouvert à ses pieds quand il passe la porte de sa chambre. Et la nuit, Robin, voyage. Et cette nuit-là, il décide qu’il est en 1632, qu’il s’appelle Robinson Crusoé, comme dans le livre, et que lui aussi fait des voyages sur des bateaux.

Il nous embarque alors dans ce rêve dont on ne sait parfois plus bien si c’en est un, avec une galerie de personnages attachants : Lulibul – le gardien de ses rêves, il est la musique et même les lumières – Cochon, son doudou, et nous, le public. Bien sûr ce n’est pas facile tous les jours d’être échoué sur un île déserte sans rien à boire, sans rien à manger, avec les bêtes féroces et méchantes qui rôdent, les pirates qui peuvent prendre l’assaut à tout moment et un Vendredi bien différent de ses amis de l’école…

Adapté d’un chef-d’œuvre indémodable, Robinson nous emmène dans un univers dont l’amitié, l’éducation, l’ouverture d’esprit, le dépassement de soi, de ses peurs, le courage sont les piliers.

Auteur : Joy Belmont

Artistes : Alban Blondeau ou Charly Coic Kermoal ou Guy de Tonquédec ET Henri de Quengo ou Sarah Rouge-Pullon

Metteur en scène : Joy Belmont

Composition des musiques : Henri

Actuellement à la Manufacture des Abesses, jusqu’au 7 janvier 2024.

Pour réserver, c’est par ici : Billet reduc

Dernier article de Laëtitia (attention, celui-là c’est un spectacle pour les grands !) :Le fruit défendu : les divins cabarets des jeudis