Quand le NOSHOW must go on…

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Après avoir occupé la salle (et le parvis) du Théâtre Paris-Villette pendant 3 semaines, les comédiens du Noshow s’en sont donné à cœur joie pour la dernière, ce samedi 28 novembre. Les 3 heures de spectacle (durée annoncée : 2h15) ont filé sous les rires et la surprise de la salle comble.

Un spectacle d’actualité dont le sujet n’est pas très original…


Le collectif « Nous sommes ici » et le théâtre Dubunker nous entraînent le temps d’un spectacle dans les coulisses de la culture. On s’en doute, au Québec comme en France, l’argent manque pour le spectacle vivant. Les conditions de travail des comédiens ont tendance à se dégrader et c’est tout le monde du théâtre et des spectacles qui est mis en branle. D’autant qu’au Québec il n’existe pas de régime d’intermittence. Cela oblige la plupart des comédiens (une part encore plus importante qu’en France) à exercer un « petit boulot » pour subvenir à leurs besoins.

Le spectacle s’ouvre sur une sorte de conférence d‘actionnaires mais cette forme austère laisse très rapidement place à un tourbillon oscillant entre humour et témoignages : deux moyens de réfléchir plus en détail aux conditions de vie des comédiens. Le spectacle souligne en particulier la dichotomie entre les rêves de jeunes comédiens et la réalité d’un métier où la concurrence, l’hypocrisie et la jalousie font rage, sans oublier l’image déplorable de certaines personnes sur ces « feignants assistés ».

Beaucoup de sujets sont passés en revue, peut-être trop superficiellement parfois (ou manquant d’originalité), surtout pour une population avertie sur ces questions. En effet, avec une majorité de « gens du milieu » dans la salle et la question récurrentes des intermittents ces dernières années, le discours a quelque peu un air de déjà entendu. Cela dit, le Noshow a le mérite de continuer à mettre des questions pertinentes sur le devant de la scène et par quelques réflexions bien senties, à ajouter de l’eau au moulin sur ces thèmes.

…Mais un spectacle inventif et interactif au plus haut point

C’est donc surtout dans la forme et les idées de mise en scène que le Noshow trouve sont originalité. La forme inattendue et détonante de ce spectacle gagne quasiment d’entrée l’assentiment de tous les spectateurs. L’interactivité est menée à un point d’orgue, avec notamment la fixation du prix d’entrée par le spectateur lui-même, puis le choix de 4 des comédiens sur 7 par un vote du public, ou encore une espèce de grand jeu pour déterminer quel spectateur exerce le meilleur métier du monde. On ne vous parle même pas de l’utilisation à plusieurs reprises du téléphone pour permettre aux spectateurs de  communiquer avec l’extérieur…
Entre interaction avec le public et témoignages plus intimes, la force du Noshow réside vraiment dans la capacité des comédiens à improviser et à nous embarquer dans leur univers festif et déjanté.