Les lumières sont éteintes et la pièce débute par un monologue donné haut et fort pour présenter la préface de l’œuvre, les spectateurs sont transportés directement au cœur de l’aventure hugolienne : « Tant qu’il existera, par le fait des lois et des mœurs, une damnation sociale ; tant que les trois problèmes du siècle, la dégradation de l’homme par le prolétariat, la déchéance de la femme par la faim, l’atrophie de l’enfant par la nuit, ne seront pas résolus ; des livres de la nature de celui-ci pourront ne pas être inutiles. »
Tous les personnages mythiques sont présents
On est agréablement surpris de retrouver tous les personnages mythiques de l’histoire : Jean Valjean, Cosette, Javert, Gavroche, Thénardier…. Les scènes sont accompagnées d’intermèdes musicaux avec Madame Thénardier à l’accordéon qui devient la narratrice de la pièce. C’est là, une saga riche en bouleversements politiques et sociaux. Les jeux des acteurs sont justes et très soignés. L’univers est coloré, contrasté, et ponctué de refrains populaires. Les personnages jonglent entre le sentiment d’inquiétude et celui de l’espoir.
Les Misérables : une époque sombre
Nous sommes plongés dans le 19ème siècle, dans la réalité de la pauvreté mais également de l’ascension sociale. Le jeu des artistes de la troupe se dédouble. Ainsi, la totalité des personnages clés est incarnée sur scène et transmet avec eux le microsome de leur société. On retrouve ainsi le peuple victime sous les traits de Fantine, le peuple bourreau avec le couple des Thénardier, l’impitoyable justice des hommes avec l’Inspecteur Javert, la justice clémente, rêvée et idéalisée par Hugo en Monseigneur Bienvenue, la bourgeoisie déchue de l’avant Révolution Française en Gillenormand, l’avenir de la patrie avec les étudiants révolutionnaires Enjolras, Courfeyrac, Jean Prouvaire… et le mythique gamin de Paris, Gavroche, symbole de la misère et de la lumière, qui aspire à deux choses: « renverser le gouvernement et faire recoudre son pantalon ».
L’amour de Cosette et Marius
L’amour de Cosette et de Marius reste sans faille malgré les rebondissements. Les spectateurs découvrent ainsi les deux facettes du personnage de Jean Valjean, le père de Cosette, à la fois emblème universel d’un homme désirant une reconnaissance d’être devenu un homme honnête et figure intime d’un père déboussolé face à sa fille.
Les lieux : du bourgeois au sinistre
L’histoire des misérables passe d’un monde à un autre, d’un appartement bourgeois à une auberge, de la rue Plumet à la prison… La pièce est présentée de manière cinématographique en fondu enchaîné et avec l’aide numérique de plus en plus utilisé dans l’univers des spectacles.
Une très belle pièce, qui plus est très bien interprétée par la compagnie Chouchenko. Alors mes amis n’attendez plus pour réserver votre place !
Adaptation et mise en scène : Manon Montel
Assistante : Stéphanie Wurtz
Scénographie : Margaux Compte-Mergier
Costumes : Patricia de Fenoyl
Chorégraphie : Claire Faurot
Lumière : David Maul
Comédiens : Dov Cohen, Stéphane Dauch, Claire Faurot, Jean-Christophe Freche, Cécile Genovèse, Manon Montel, Léo Paget, François Pérache.
Infos pratiques
Les Misérables de Victor Hugo se joue actuellement au Vingtième Théâtre
7, rue des Plâtrières 75020 Paris
Jusqu’au 6 mars 2016
Tous les samedi à 19h30 – tous les dimanches à 15h
Matinées supplémentaires les jeudis 14 et 28 janvier ainsi que le 4 février à 14h30
Durée : 01h30