« L’impro, c’est les autres ». Un spectacle d’improvisation innovant à découvrir…
Pigalle… Pigalle, quartier ancestral de la ville de Paris. On connaît ses p’tites femmes, ses boutiques dans lesquelles l’on vend de l’amour à bas prix. Mais peut-être moins certaines de ses salles sombres dans lesquels se jouent des morceaux de vie parfois comiques, parfois dramatiques, parfois un peu des deux.
Au théâtre de dix heures, la pièce « Huis presque clos » n’y échappe pas. Mais elle contient quand même une certaine particularité: vous ne pourrez jamais la voir deux fois. Eh oui, il s’agit bien d’impro, mais attention pas n’importe laquelle.
Car ce spectacle d’improvisation contient la performance de durer 1 heure, non stop !
Ainsi, point de mini sketch ou de succession de personnages, comme nous avons l’habitude de le voir avec l’impro. Le décor, avec l’aide du public, se pose au tout début de la pièce et ensuite : « alea jacta est« . Unité de lieu, unité de temps et unité de personnages. L’exercice n’est pas facile, car le propre de l’improvisation est un dénouement souvent rapide, survenant au bout de quelques minutes.
Alors, comment se débrouillent les quatre comédiens de huis presque clos dans ce pari ? Ils s’en sortent bien. Très bien même. Ce soir-là, l’histoire se déroule dans un speed dating, lieu dans lequel justement personnages et situations sont sensés s’enchaîner. Et malgré cela, les 4 protagonistes qui naissent sous nos yeux trouvent leur développement propre. Le résultat: une soirée de loosers attachants (avec une petite mention spéciale pour Roland, le collègue de bureau dont la maladresse confine à la pathologie).
À certains moments, nous oublions que c’est de l’improvisation: nous sommes devant une très bonne comédie, multipliant les rebondissements et les moments d’éclats.
Et justement, la performance est là: nous faire oublier que rien n’est écrit et nous emmener vers un inconnu diablement amusant. C’est ainsi que Huis presque clos (presque car peut-être que les personnages peuvent « presque » échapper quelques instants à leurs destins ?) triture les codes de l’improvisation, et cela fait un bien fou.
Ainsi, la pièce se joue au théâtre de dix heures, 36 boulevard de Clichy, tous les mercredis à 21h30.
Et pour voir d’autres spectacles d’improvisation : Odah et Dako toujours à l’affiche