En apesanteur est une comédie grand public. Le pitch ? Deux inconnus se retrouvent coincés dans un ascenseur le soir du Nouvel An. Que va-t-il se passer ?
La pièce ouvre avec Benjamin et Zoé. Zoé, petite robe noire, un peu sexy, cheveux détachés, qui donne de la voix. Benjamin, costard, bourru, avocat. L’annonce du métier donne l’occasion au premier « jeu de rôle » interprété par les personnages : Benjamin sera l’avocat du diable. Je ne vous en dis pas plus quant à l’issue du procès bien sûr…
On retrouve régulièrement ces moments à part, parfois presque oniriques, dans le jeu du « faire semblant », en revêtant des costumes, en jouant un rôle… Tantôt sous le régime de Vichy, tantôt rejouant Dirty Dancing, on prend une bouffée de nostalgie avec ces jeux presque enfantins, où on joue et se déguise. Ces moments font écho au rôle joué par chacun des membres du « couple » de départ. Chacun(e) fait semblant de ne pas être intéressé(e) par l’autre, de ne pas s’en soucier… La ficelle est un peu grosse, les ressorts comiques aussi.
Voici qu’un troisième personnage déboule : François. Voisin, pyjama et pantoufles, voulant aider mais maladroit, il se retrouve coincé avec le pseudo-couple. François amène un peu de souffle, un peu d’air entre les disputes à gorges déployées qui s’enchaînent. Les acteurs n’ont pas peur de donner leur personne… et de leur gorge.
L’humour se fait clairement et à de nombreuses reprises sur les stéréotypes de genre, ce qui donne des scènes sans beaucoup de surprises. On note cependant que les acteurs s’investissent à fond dans leurs rôles respectifs, s’appropriant la scène et occupant l’espace à fond. Pour autant, leurs personnages manquent régulièrement de nuances et de subtilité.
Avec plusieurs bonnes idées insuffisamment poussées jusqu’au bout, En apesanteur est un spectacle pas prise de tête, malheureusement parfois un peu… lourd.