[critique] « Un banc pour deux » au Théâtre de la Boussole

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Au commencement était une théorie : celle du Pepito

Imaginez. Vous qui aimez par-dessus tout ce petit gâteau au chocolat, vous choisissez, un jour, las de manger toujours la même chose, de lui faire des infidélités en en testant un autre. A votre avis, allez-vous plutôt choisir un gâteau qui a la même forme, la même saveur qu’un Pepito ? Comme par exemple, un Granola ? Ou allez-vous plutôt opter pour quelque chose de différent, peut-être pas forcément meilleur, mais nouveau… Un Figolu ? Ou un Chamonix, peut-être ?

Eh bien avec les femmes, c’est pareil. Et c’est Maeva Pasquali et Sylvia Guichenuy, sous la direction de Jérôme de Verdière, qui nous en font la démonstration jusqu’au 11 septembre, au très intime Théâtre de la Boussole.

 

Un banc pour deux, ou plutôt pour une ! 

Au centre de la scène se trouve un banc. Un banc tellement petit, tellement étroit, que les deux femmes qui y ont pris place n’ont d’autre choix que de s’inviter l’une et l’autre à déguerpir au plus vite. Si possible, avant que leur « date » (« rencard » en anglais) respectif ne débarque.

D’emblée, en effet, elles ne peuvent se sentir. Quelque chose qui relève du physique, peut-être aussi, de l’instinct. Seulement, voilà que leur rendez-vous se fait désirer. Les minutes défilent et la tension monte entre nos deux protagonistes. Chacune exulte de voir que sa voisine s’est faite poser un lapin, par un homme qui porte le même prénom. Quelle coïncidence ! 

Sylvie Guichenuy et Maeva Pasquali
Copyright : Théâtre de la Boussole

Ces deux femmes semblent avoir très peu de choses en commun, de prime abord. L’une est blonde, l’autre est brune. Leur différence d’âge n’échappe à personne, et surtout pas à elles. Toutes deux monopolisent le petit espace qui leur est accordé en jouant à « celle qui sera la plus désagréable et qui donnera à l’autre l’envie d’aller voir ailleurs. »

De répliques cinglantes, on passe très vite aux invectives, irrésistiblement assassines, balancées à la volée pendant ce premier acte : la ré-partie commence. Nos deux adversaires vont, en trois round bien menés, passer de l’échange de vacheries, au dévoilement de leurs sentiments, s’ouvrant l’une à l’autre, un peu aidées par la magie de la vodka, qui délie les langues et fait s’ouvrir les cœurs… Tout ceci pour finalement découvrir qu’elles ne sont pas si différentes qu’elles en ont l’air.

 

Un verdict plus que positif pour ce spectacle

On passe un excellent moment en compagnie de ces deux comédiennes qui portent avec une énergie folle cette pièce hilarante. Entre deux répliques qui fusent du tac-au-tac, on peine à reprendre notre souffle, tellement on rit. La mise en scène de la pièce « Un banc pour deux », brillamment orchestrée par Jérôme de Verdière, est incroyablement efficace. Autour de l’élément central du banc, va se cristalliser toute l’intrigue, mais aussi autour l’amant/époux qui est étonnamment présent par son absence. Lui aussi semble occuper une grande place sur ce banc. A tel point, qu’il manque de nous faire tomber, nous aussi. 

On ressort de cette pièce ravi d’avoir partagé ce moment avec des comédiennes pleines d’entrain qui se donnent admirablement sur scène. On repart avec des leçons de répartie dans le carnet et une photo de nous avec ceux grâce à qui nous avons passé une si bonne soirée : les comédiennes, le metteur en scène et le public ! Un grand bravo !

Vous avez jusqu’au 11 septembre pour les admirer, alors courez au Théâtre de la Boussole ! 

Copyright : Théâtre de la Boussole
Copyright : Théâtre de la Boussole

 

 

Infos pratiques

Le spectacle « Un banc pour deux » au Théâtre de la Boussole 
29 Rue de Dunkerque, 75010 Paris 
01 85 08 09 50

du mercredi 6 juillet 2016
au dimanche 11 septembre 2016

Durée: 1h15

Article rédigé par Hermine