Au-delà par la Compagnie Baninga au Musée du Quai Branly

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Musée du Quai Branly

Puissance, force, énergie, rage, voici les mots qui viennent à l’esprit après avoir assisté à la première d’Au-Delà au Musée du Quai Branly.

Plusieurs tableaux dansés, chantés s’enchaînent ne laissant personne indifférent dans la salle. Les artistes de la Compagnie Baninga se livrent corps et tripes durant ce spectacle, portés par la voix si particulière du chanteur Athaya Mokonzi, rauque et cassée, si puissante et semblant sortir d’entre les morts.

Et c’est justement de cela dont il est question pendant tout le spectacle d’Au-Delà. La mort en Occident est tabou, triste, cachée, restreinte au cercle des proches. A Brazzaville au Congo, d’où est originaire la Compagnie Baninga, elle est quotidienne, normale presque banale, les gens s’en arrangent et n’y font plus attention. La guerre civile y a laissé des traces et des souvenirs qui font encore sursauter les habitants, leur rappelant à chaque instant que la vie ne tient qu’à un fil.

Les corps et visages sombres se croisent sur scène, s’évitent, se heurtent, suivent le rythme entêtant des instruments et de la voix, puis se désynchronisent…frappés, ils tombent à terre, leurs corps tressautent comme criblés de balles, seuls…les autres continuent comme si de rien n’était. A peine un regard pour rendre réel l’inévitable, la mort est présente, partout, tout le temps, faisant s’interroger sur le sens de la vie, d’une vie dans ce contexte.

La mort mise en scène surtout contrebalancée par l’intensité des danseurs,  leur énergie de vie belle et puissante, inexorable comme les textes de Dieudonné Niangouna, Un Rêve Au-delà qui rythme le spectacle. « Ta folie me plait. Et je suis dans le vide. […] Ton silence me plait. Et je suis dans le vide. »