A l’occasion du Toulouse Game Show, JustFocus a mis la main sur Nicolas Gabion alias seigneur Bohort dans la célèbre série télévisée Kaamelott. Il était accompagné de quelques uns de ses comparses de la série : Guillaume Briat (le roi Burgonde) et Bo Gaultier de Kermoal (un des Huns). Si les autres ont réussi à s’échapper, nous avons attrapé le seigneur Bohort au détour d’un couloir alors qu’il fuyait garder la porte devant le stock de couvertures. L’occasion pour nous de le questionner sur les prochains films de Kaamelott, sur son créateur Alexandre Astier, sur son personnage de Bohort mais surtout de parler de Kaamelott, de Kaamelott, de Kaamelott et encore un peu de Kaamelott.
Nicolas, pouvez-vous briser l’omerta et enfin nous donner des informations sur Kaamelott le film ?
Eh bien non ! C’est hyper décevant pour tout le monde mais quand je dis qu’on ne peut pas c’est qu’on n’a pas d’infos. On n’en a pas plus que ce qu’a pu dire Alexandre. Les infos les plus fiables c’est lui qui les donne.
Toute une communauté attend ça…
Nous aussi, on serait hyper heureux de renfiler les armures ou les costumes pour Kaamelott.
Justement, comment la voyez-vous cette communauté Kaamelott ?
Elle se renouvelle. On le voit à l’âge des gens. J’ai mes enfants qui ont 14 et 16 ans et qui au moment où la série passait à la TV n’étaient pas en âge de s’y intéresser et ils ont des copains qui sont fan parce qu’ils découvrent la série via les rediffusions ou sur internet. Je suis souvent arrêté par des ados qui n’étaient pas en âge de voir ça à l’époque.
Comment vous vous êtes retrouvé à interpréter ce personnage ?
Kaamelott, par bien des aspects, c’est une série hors normes. Comment on s’y retrouve ? Là aussi par des aspects hors normes. A 98% il n’y a pas eu de casting. Alexandre a pris des gens qu’il connaissait et pas mal de gens avec qui il avait déjà travaillé, qu’il avait vu joué ou avec qui il avait joué. C’était mon cas, comme tout l’équipe du noyau dur présent dans Dies Irae. Moi j’avais joué dans une pièce avec Alexandre, un Shakespeare, mis en scène par Jean Christophe Himbert qui joue Karadoc et qui est metteur en scène de théâtre et qui met aujourd’hui en scène les spectacles d’Alexandre. Il y avait Thomas Cousseau qui joue Lancelot, Jean-Robert Lombard qui joue Père Blaise. C’est comme ça qu’on s’est rencontré et qu’on a sympathisé humainement et professionnellement.
Pas trop dur de jouer Bohort, un personnage un peu froussard ?
C’est un régal, c’est génial. Jouer un personnage qui a une faille, un moteur intérieur fort comme ça, c’est super.
Dans le Livre 5 qui est assez sombre, Bohort perd son côté peureux, cela a-t-il été difficile à jouer ?
Il y a moins de situations où Bohort est en porte à faux entre sa nature qui n’est pas très adaptée à son environnement guerrier ou fantastique. On n’a plus de situations comme ça mais par contre je trouve intéressant parce que ça fait ressortir autre chose : sa loyauté envers Arthur.
Il y a une scène que j’aime bien où il croise Arthur dans les couloirs du château avant de se rendre à une table ronde dirigée par Léodagan qui a pris le pouvoir. Il explique à Arthur qu’il ne voulait pas y aller, que s’il le faisait c’était pour lui. C’est une autre facette mais qui était déjà présente et qu’Alexandre a fait ressortir. On verra la suite.
Alexandre sait bien choper le truc chez les comédiens qu’il va mettre en avant
On dit qu’Alexandre Astier écrit ses personnages en fonction des acteurs, c’est vrai ?
C’est quelque chose d’assez exceptionnel. Il écrit pour les comédiens. D’ailleurs, il a un œil assez extraordinaire pour ça. Quand on regarde bien dans Kaamelott, c’est un truc qui revient, tous les comédiens sont très bons, mais parce que aussi ça a été écrit pour eux et par quelqu’un qui sait bien choper le truc chez eux qu’il va mettre en avant.
On dit aussi qu’il écrit la veille pour le lendemain ?
Dans les autres séries, les textes sont souvent écrits bien avant le début du tournage. Alexandre écrit les dialogues dans la nuit. On avait les textes très souvent au moment du maquillage, le matin, où on avait nos textes pour la journée et ça devient un vrai exercice qui est assez excitant et un peu flippant des fois. Sans forfanterie, cela ne me fait pas trop peur maintenant quand on me rend des textes un peu tard parce que j’ai l’impression d’avoir développé avec Kaamelott une capacité à aller vite. Il fallait savoir dans quel ordre on tournait et se dire « là j’apprends ça, après j’aurais 30 min de pause pour apprendre celle-là. Savoir si on tourne en plan séquence ou en champ-contre champ parce que ce n’est pas la même chose si on a une caméra sur soi, il ne faut pas se planter et savoir ses dialogues au cordeau.
C’était très agréable de jouer un truc et de voir Alexandre se marrer sur son propre texte parce qu’on l’avait bien restitué
Il est comment Alexandre en tournage ?
De mon point de vue, il est très agréable mais on est dans une relation particulière puisqu’il avait écrit pour moi. Et puis avec le court métrage et le fil du temps, le personnage je l’avais, donc ça allait presque tout seul. Au final, il y avait assez peu de direction. Sauf si j’étais vraiment à côté. C’est une relation de confiance et ça c’est chouette. Il a écrit pour nous et c’était très agréable de jouer un truc et de le voir se marrer sur son propre texte parce qu’on l’avait bien restitué.
Des souvenirs particuliers à nous partager ?
Je suis un peu nostalgique du tournage des toutes premières saisons où on tournait en studio à Paris dans des conditions qui n’était pas hyper confortables, dans un lieu un peu étriqué. On faisait d’énormes journées de tournage, très fatigantes mais j’en ai un bon souvenir parce qu’on avait la sensation de participer tous ensemble a quelque chose de chouette. Et puis d’avoir aussi la sensation de jouer pour l’équipe technique parce que le chef opérateur et ses assistants, leur cabine avec leurs écrans, étaient tout contre le décor et pas à l’autre bout du studio. Ça change des choses. C’est le souvenir que j’en ai, comme si on jouait un peu comme au théâtre, un peu aussi pour eux, pour les gens qui étaient là. J’ai le souvenir de fous-rires généraux, de terminer une prise et que tout le plateau se marre.
Vous les regardez les épisodes de Kaamelott ?
Oui ! C’est un des rares trucs que j’ai fait et que je regarde. Je suis vraiment spectateur. Quand je tombe dessus, je reste scotché. Quand Alexandre m’avait fait lire Dies Irae, j’étais déjà client et hyper fan.
Propos recueillis par Arnaud Cagnac et Louis Rayssac.