Jonathan Cohen est de retour avec La Flamme, une parodie des émissions de télé-réalité de dating, diffusée sur Canal +, à partir du lundi 12 octobre, à raison de trois épisodes par semaine. Jonathan Cohen a repris le format américain Burning Love, une parodie produite par Ben Stiller. Pour l’occasion, l’acteur français s’entoure d’une distribution hallucinante, notamment composée de Ana Girardot, Géraldine Nakache, Doria Tillier, Vincent Dedienne, Adèle Exarchopoulos, Leïla Bekhti ou encore Florence Foresti. Les épisodes sont agrémentés de guests en tout genre, avec des apparitions de Pierre Niney, Ramzy Bedia, Gilles Lellouche ou encore du rappeur Orelsan.
Un bon concept pas toujours totalement développé
Jonathan Cohen tient ici un concept des plus intéressants. En se moquant de la télé-réalité, il peut jouer avec les codes du genre, avec les poncifs de ce style, pour offrir des ressorts comiques géniaux. Il met en place des personnages volontairement stéréotypés, qui permettent d’aborder les thématiques de la télé-réalité avec humour. Parodie permanente, moquerie à la télévision bas de gamme, grosse farce pour les amateurs du genre, Jonathan Cohen s’amuse comme un fou, et s’entoure de tout le fleuron du cinéma français. Certes, l’acteur tient un concept. Un concept facilement dérivable, et qu’il peut étirer sur de nombreux épisodes. Mais il se repose trop sur cet aspect concept justement, sans pour autant atteindre le plein potentiel de la série.
Les ressorts comiques sont parfois limites, et manquent cruellement d’originalité. Les personnages sont trop des archétypes pour réellement sortir de leur statut de figure classique. Et Jonathan Cohen ne va tout simplement pas assez loin. Il ne pousse pas assez loin son humour, le côté trash et la stupidité de son héros. A tel point que La Flamme pourrait presque être une télé-réalité classique. Surtout si on ne sait pas en amont qu’il s’agit d’une parodie. Un produit formaté, qui pourrait aisément passer l’après-midi sur W9. C’est pas aussi « con » que les télé-réalités classiques, mais pas loin. Seul le casting impressionnant rappelle aux spectateurs qu’il s’agit bien d’une fiction.
Un schéma répétitif
Ensuite, La Flamme manque de variation. Jonathan Cohen suit à la lettre le concept des télé-réalités, jusqu’à imposer le même schéma, de manière répétitive et sans réelle saveur. Il préfère coller le plus possible au matériau de base plutôt que de se laisser aller à des écarts, de prendre des libertés, qui ne semblent jamais arriver. Les épisodes se ressemblent trop pour réellement créer une continuité et des changements de tons nécessaires pour garder l’intérêt du public. Il semble se priver lui-même d’un potentiel plus élevé que la simple parodie.
Enfin, la mise en scène se rapproche plus d’un format YouTube que d’un format série. Même si c’est le but recherché, cette parodie peut rapidement tourner à vide. Reste heureusement de bonnes idées, et des personnages attachants. Mention spéciale à Adèle Exarchopoulos à contre-emploi, à Florence Foresti fidèle à elle-même, et à Youssef Hajdi, potentiel comique énorme, mis de côté beaucoup trop rapidement. Bref, La Flamme a une énorme charge comique, mais certainement pas dans la longueur. A voir par la suite…
Bref, tout ça pour dire que La Flamme, ce n’est pour le moment pas exceptionnel. La série n’atteint jamais son total potentiel et se repose trop sur son concept. Schéma répétitif, humour pas toujours haut de gamme. Jonathan Cohen est paresseux dans l’écriture qui demeure un peu clichée. Reste un casting de dingue.