Depuis quelques jours, une véritable polémique a enflammé les réseaux sociaux suite à l’élimination d’un personnage de la série The 100 : des fans du monde entier mènent une campagne acharnée pour mettre fin au topos officieux du Bury Your Gays (littéralement, enterre tes gays) et faire entendre leur voix pour une meilleure représentation de la communauté LGBT à la télévision. Un concept qu’Ellen Page a récemment poussé à son paroxysme avec sa nouvelle série Gaycation.
Ellen Page, qui avait fait son coming-out lors d’un discours bouleversant en février 2014, a développé une série documentaire d’une saison, intitulée Gaycation et diffusée sur la chaîne Viceland depuis le 2 mars, dont le concept admirable s’impose comme une nécessité en des temps où la question de l’homosexualité reste trop souvent, malgré une avancée considérable, synonyme d’inégalité et d’intolérance.
Dans ces épisodes d’une quarantaine de minutes (à l’heure actuelle, seul l’un d’entre eux est disponible), Ellen Page et son meilleur ami Ian Daniel (lui aussi ouvertement gay) entreprennent un voyage autour du monde pour découvrir les communautés LGBT de différents pays et poser un regard objectif sur la situation à laquelle elles sont confrontées chaque jour, chez elles : Japon, Jamaïque, Brésil, mais aussi Etats-Unis, où ils ont par exemple rencontré le candidat républicain Ted Cruz au sujet des droits des homosexuels.
Pour Ellen Page, cette expérience était un moyen de s’ouvrir à des gens dont la situation est drastiquement différente de la sienne : quel traitement leur est réservé ? Sont-ils intégrés dans la société ou au contraire aliénés et lynchés ? Autant de questions auxquelles cette série documentaire apporte des réponses produites en temps réel et fondées sur les témoignages d’hommes et de femmes croisés sur leur chemin. Une immersion totale dans une communauté finalement méconnue au-delà de nos frontières occidentales et qu’il est grand temps de mettre en lumière.
Elle espère également que le projet réouvrira les discussions quant aux problèmes rencontrés par les minorités discriminées aux Etats-Unis, et pointe du doigt le manque de diversité imputable à l’industrie de la télévision et du cinéma, rappelant à quel point la sous-représentation de cette minorité peut être difficile.
C’était une volonté de plus de représentation. Parce que je savais ce que ça faisait d’avoir 14 ans à Halifax, Nova Scotia, de zapper la télé et de tomber sur « But I’m a cheerleader » […] Ce que je retiens de ça c’est qu’il y avait un besoin derrière ces histoires, et nous comblons ça à un certain niveau. Il y a un manque de diversité dans les narrations, particulièrement à la télévision, et pas juste pour la communauté LGBT, pour les gens de couleur, pour toutes les minorités. Nous avons besoin de prendre conscience de ce que les gens vivent. […] Pour notre série, nous voulons que les gens aient une sorte de réaction viscérale.
Retrouvez la bande-annonce de Gaycation ci-dessous :