Après Le Temps des Samouraïs, Netflix continue de nous faire voyager dans le temps et l’espace avec un nouveau docu-fiction sur l’univers des pirates. Alors, que vaut la promesse d’une journée au sein de l’équipage de Barbe Noire ?
1715, au milieu des Caraïbes : les futurs grands pirates commencent à peine à se faire un nom, délaissés par les couronnes anglaises et espagnoles après la Guerre de Succession d’Espagne et attirés par les trésors flamboyants. Benjamin Hornigold, Henry Jennings, « Black Sam » Bellamy, Anne Bonny ou encore Edward Thatch, plus connu sous le nom de Barbe Noire, sillonnent les mers en quête de richesses, gloire et aventures, mais aussi d’égalité et de justice au sein des premières républiques modernes.
Les rivalités de cette époque mythique qui inspireront les légendes se dessinent à l’écran comme un conte, et pourtant, il s’agit bien là de la réalité ; Netflix aime à nous le rappeler en donnant à sa série Dans le Sillage des Pirates (The Lost Pirate Kingdom en VO) une dimension documentaire dans cette forme hybride qui s’impose de plus en plus sur la plateforme : le docu-fiction.
Ce nouveau genre de documentaire, plus moderne et accessible, Netflix l’aime bien : ils avaient déjà tenté le coup avec Le Temps des Samouraïs et Les Mondes extraterrestres. Et si ça fonctionne, c’est parce que mettre des images sur ce qui auparavant n’étaient que mots scientifiques et des illustrations est quand même particulièrement satisfaisant.
Au cours des 6 épisodes qui constituent la première saison de Dans le sillage des pirates, les historiens et auteurs qui ont écrit sur ces pillards vont donc nous raconter leurs épopées maritimes et terrestres, entre idéaux républicains et abordages sanglants, épopées qui vont prendre vie derrière la caméra le temps d’une reconstitution digne d’une série d’action. Mais mélanger ces deux genres, peut-être au détriment de chacun d’eux, qu’est-ce que ça vaut vraiment dans le monde des pirates ?
S’il est certes assez grisant de voir se mouvoir ces corsaires devenus pillards comme le racontent les différents intervenants, la série souffre cependant de deux défauts majeurs. Le premier tient à son format, qui complexifie une narration à trois voix : le narrateur, les historiens et les personnages doivent se partager une histoire unique dans un temps finalement relativement long, si bien que tout cela traîne un peu et se répète. Dans le sillage des pirates peine à trouver un rythme vraiment captivant, et le décrochage peut vite arriver.
Le second défaut est très certainement la faute à un budget limité : à coup de fonds verts et d’acteurs peu convaincants, les batailles navales et coup-bas piratesques font parfois peine à voir tant les décors reconstitués et les images réutilisées trois voire quatre fois tout au long de la série sautent aux yeux. Heureusement, les destins palpitants de ces hommes et femmes si charismatiques font parfois oublier l’usage catastrophique des lumières qui baignent les nuits en mer.
Si vous êtes prêts à fermer les yeux sur ces quelques défauts techniques et que vous êtes fans de Pirates des Caraïbes, alors Dans le sillage des pirates devrait très certainement vous séduire le temps de quelques épisodes ; mais de notre point de vue, le docu-fiction de Netflix tient plus du marin d’eau douce que du pirate aguerri.
