Critique « Dracula » épisode 3 : espoirs déchus pour une nouvelle saison

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Après avoir vu les épisodes 1 et 2 de cette série Dracula, on s’attendait à un troisième épisode digne de ce nom. Pour la fin de cette saison un, de nouveaux personnages apparaissent et on espère vraiment qu’ils aideront à mener une fin digne de ce nom… Ont-il été à la hauteur ? On doit vous avouer qu’on est un peu resté sur notre faim, mais voilà en quelques mots nos attentes et nos incompréhensions face à “Sombre Boussole”, le troisième acte de la fameuse légende remise au goût du jour.

L’intrigue de Dracula 

On retrouve notre cher comte au XIXème siècle en Angleterre. Là où il doit accomplir sa mission. Parallèlement à lui, on suit deux histoires, celle de Jack et du docteur Zoé Van Helsing. On apprend que Zoé est en fait la descendante d’Agatha et qu’elle a réussi à retrouver Dracula après de nombreuses tentatives. Elle travaille dans la version du BPLD dans Hellboy, et c’est dans cet endroit qu’elle garde Dracula captif. Finalement, le comte va réussir à sortir de l’institution grâce à son avocat (interprété de façon farfelue par Mark Gatiss). Il va chercher une nouvelle épouse au cœur de Londres.

Critique "Dracula" épisode 3 : espoirs déchus pour une nouvelle saison
Dracula’s BBC and Netflix

Des arcs narratifs secondaires nécessaires

Au lieu de se concentrer sur la dynamique établie dans l’épisode 2 entre Agatha et Dracula Moffat et Gatiss décident d’ouvrir sous les yeux du spectateur deux nouveaux arcs narratifs romantico-millenials. C’est dommage parce que cette dynamique aurait pu être développée à travers la descendante de la nonne, permettant de comprendre les tréfonds de l’âme du guerrier déchu (qui sont développés seulement dans la dernière scène). L’enjeu est d’imposer l’époque du XIXème siècle. Mais on doit avouer avoir payé une moindre attention pendant les scènes impliquant Lucy et Jack ; même si l’écriture de l’épisode souligne leur importance en tant que personnages secondaires.

En fait, tout l’épisode tourne autour d’une chose : le destin. L’importance de Lucy pour l’avenir de Dracula est capitale. De même pour Jack, autant pour la possible épouse, que pour Zoé et Dracula lui-même. Ces deux personnages sont en effet totalement indissociables du chemin parcouru par Dracula. Mais comme dit précédemment, il est difficile de s’intéresser au chagrin d’amour de Jack, qui n’a finalement qu’une utilité réelle à la fin de l’épisode.

Adapter cette partie du mythe un peu moins fameuse que les précédentes s’est révélé un challenge pour Moffat et Gatiss. Défi qu’ils avaient jusqu’à présent relevé avec brio, même si un grand nombre de leurs fans incontestés avaient montré les dents quant à l’adaptation du livre de Bram Stoker.

L’enjeu de la scène finale

Pour finir cet épisode, dans une dernière scène, on retrouve nos deux héros, Zoé et Dracula. Ils échangent sur toutes les choses auxquelles les spectateurs n’avaient pas pensé. En contant la honte et la destinée déchue de Dracula, Zoé réussit à totalement le démystifier. Elle parvient même à ce qu’il se démystifie lui-même (ne tentant alors plus de se cacher des rayons du soleil). Mais alors pourquoi nous montrer toutes ces légendes qui qualifient depuis toujours Dracula si le seul but de cette conversation est de les balayer le plus nonchalamment du monde ?

Pourtant, Moffat et Gatiss décident de sacrifier leur personnage principal, qui va boire le sang de Zoé : sang qui lui est mortel, cette dernière souffrant d’un cancer. Et voilà, tous nos espoirs de montrer que la mini-série avait un avenir et valait le coup, viennent de s’anéantir. Pourquoi démystifier la bête et pourquoi la sacrifier ? Quel est le but de finir cette histoire fantastique si connue du grand public pour arrêter l’élan d’une audience qui soutenait un tel acharnement à la remettre au gout du jour ?

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Dracula’s BBC and Netflix

Même si le scénario avait quelques incohérences et marchait sur les pieds (notamment avec le caméo de Gatiss, dont le personnage avait l’air de s’être perdu), le public ne s’attendait vraiment pas à être déçu par un tel duo. En marquant la fin de la série par la mort de l’être même qui ne peut logiquement pas mourir, ils ont fait un choix que beaucoup ne pardonneront pas, et on les comprend. En grands fans du mythe, du livre et de Gatiss et Moffat, on voulait vraiment croire en la possibilité d’une nouvelle production digne de leurs noms. Manifestement, ce n’est pas avec Dracula que l’on aura l’occasion de retrouver leur génie artistique.