Netflix surfe sur le succès des drag-queens. Après RuPaul’s Drag Race, la plateforme continue de diffuser les projets solos des participantes. Bianca Del Rio était la première avec Hurricane Bianca, c’est maintenant au tour d’Alyssa Edwards de voir son programme disponible sur le service de vidéos à la demande. Dans la série Dancing Queen, on peut suivre le quotidien de Justin Johnson, propriétaire du studio de danse Beyond Belief Dance Company. Le soir, il se transforme en Alyssa Edwards pour performer sur scène.
Dans cette télé-réalité, on retrouve un mélange très bien exécuté entre la compétition de danse et les spectacles de drag-queens. Dès le début de la saison, Justin Johnson choisit les danseurs qui vont former l’élite de sa compagnie, à Mesquite au Texas. On se retrouve alors plonger dans le phénomène des « crazy dance moms », qui suivent leurs enfants dans tous les cours de danse. Elles sont les instigatrices de nombreux conflits avec le coach : elles vont, par exemple, pousser à la démission Marcella, la collaboratrice de Justin.
Il est intéressant de voir que tout au long de la série, le métier de drag-queen de Justin Johnson a une part importante, mais ne prend pas l’avantage sur sa compagnie de danse. La saison reflète très bien le fait qu’il arrive à gérer les deux, d’une main de maître. La moitié de la saison est aussi marquée par l’arrivée d’autres drag-queens ayant participé à l’émission de RuPaul tout comme Justin, qui a participé à la saison 5. Laganja Estranja et Shangela, toutes deux lancées par Alyssa Edwards, devenue leur « drag mother », la rejoignent au Texas.
Alyssa Edwards comme juge de Justin Johnson
Alyssa Edwards est présentée comme le véritable alter ego de Justin Johnson. Elle apparaît face caméra pour le critiquer, commenter ses décisions ou lui donner des conseils. Elle s’affiche aussi à de nombreuses reprises dans des clips musicaux, qui illustrent des éléments importants de la série. La présence de la drag-queen tout au long des épisodes donnent un rythme au récit et permet d’ajouter une touche drôle et excentrique face à Justin, plus calme et concentré. La production est très bien rodée, elle permet d’avoir un résultat fluide et facile à regarder. La série s’inspire aussi de sujets qui fascinent les téléspectateurs et qui sont divertissants : les drag queens, les drames des « crazy dance moms » et la compétition de danse.
La saison prend un aspect plus personnel quand Justin évoque son passé et le destin tragique de sa famille. La production s’inspire d’une charge émotionnelle déjà exploitée dans l’émission de RuPaul. Le but (réussi) est de montrer la force de caractère de Justin qui a dû se battre pour s’en sortir. Durant la saison, on le voit visiter la tombe de sa mère qu’il n’a jamais vue ou encore se réconcilier avec ses sœurs. Il nous présente également sa « drag family », celle qu’il a constituée avec ses amis au fil de ses rencontres.
Une saison 2 en vue ?
Toute la série est basée sur l’idée de succès : en s’inspirant de sa propre réussite, il veut que ses élèves gagnent des trophées. On peut suivre le travail acharné des enfants, allant de la catégorie « minis » à « seniors », qui se préparent pour les compétitions. Cette série donne une bouffée d’air frais à la télé-réalité sur la danse, car Justin Johnson montre un vrai engagement pour la réussite de ses élèves, tout en racontant son histoire. C’est la dure réalité du milieu de la danse qui est mis en avant à travers son coaching. Il les pousse à réussir pour les aider à sortir du Texas.
La télé réalité se termine en apothéose lorsqu’Alyssa Edwards débute son premier one-woman-show dans sa ville natale, alors que de son côté Justin produit le « Winter Showcase » de sa compagnie de danse. À la fin du spectacle, il se prépare à annoncer les élèves sélectionnés pour le groupe d’élite, qui voyagera pour les compétitions, la saison prochaine. La série se termine sur un cliffhanger, car on ne sait pas lesquels sont choisis, ce qui prédit donc une seconde saison qu’on espère aussi divertissante que la première.