La mini-série italienne Circeo, développée par Andrea Molaioli est disponible sur Paramount+. Il nous plonge dans l’Italie des années 70 pour mettre en images un fait divers qui secoua l’Italie.
Donatella Colasanti (Ambrosia Caldarelli) et Rosaria Lopez (Adalgisa Manfrida) sont deux jeunes romaines qui rêvent de célébrité pour fuir les difficultés de leur condition sociale. En septembre 1975, elles font la connaissance de trois jeunes bourgeois aux tendances néofascistes. Gianni Guido (Marco Tè), Angelo Izzo (Guglielmo Poggi) et Andrea Ghira (Leonardo Mazzarotto). Durant 36 heures, ils vont se transformer en bourreau en faisant vivre des sévices et des tortures aux deux jeunes filles avant de les abandonner dans le coffre d’une voiture à Rome. Elles seront secourues par un voisin. Commence alors, un procès qui aura un retentissement considérable sur la lutte des classes et l’égalité des sexes dans l’Italie des années de plomb.
Une histoire qui prend tout son sens aujourd’hui.
La petite commune de San Felice Circeo, située dans la province de Latina en Italie centrale non loin du mont Circé en référence à la sorcière de la mythologie grecque. Cette petite ville balnéaire fut le théâtre d’un acte particulièrement odieux en 1975. Sur fond de lutte des classes et de société patriarcale. La série met en scène le sujet des violences faites aux femmes. Les événements vieux de plusieurs décennies semblent être toujours d’actualité dans les années 2020.
Le personnage qui va se dresser et mener le combat contre le machisme de la société italienne des années 70 est l’avocate Teresa Capogrossi incarnée par l’actrice Greta Scarano. Son rôle est souhaité par le créateur de la série comme un hommage aux femmes qui se sont battues pour la justice et l’égalité des sexes dans cette époque tourmentée.
Ce procédé souvent utilisé dans l’univers fictionnel sert à éviter la multiplication de personnages qui apporteraient une lourdeur narrative à l’histoire et aurait pour effet de perdre le spectateur. Cette méthode est également utilisée dans la série de HBO, Chernobyl créé par Craig Mazin. Le personnage d’Ulana Khomyuk incarné par l’actrice britannique Emily Watson rendait hommage à tous les scientifiques qui ont lutté contre la catastrophe.
Une très riche période traitée de manière parfois trop superficielle.
Bien que le sujet de cette série soit des plus captivants et relativement bien traité. Il y a dans ce fait divers une réelle critique de l’histoire sociale italienne.
Certains aspects sociétaux sont parfois seulement évoqués au travers de scénettes entourées d’ellipses. Ce choix de narration est parfaitement justifié puisqu’il permet d’englober la totalité de l’affaire, du déroulement des événements au procès en appel au début des années 80. Cependant, on ne peut que regretter qu’il soit assez répétitif.
Circeo couvre une multitude d’évènements trop riche pour une mini-série de 6 épisodes. Cela se ressent sur la narration qui devient très hachée après les deux premiers épisodes. Parfois, cela ressemble à une succession de tableaux servant à distiller des informations au détriment de l’histoire.
Circeo reste une très bonne série qui permet de mieux saisir les revendications des femmes dans une société latine particulièrement machiste. Elle vous marquera en profondeur.