Archer : une série d’animation portée par ses personnages

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C’est le 17 décembre 2009 que la série est arrivée pour la première fois au grand public, tout d’abord américain sur la chaîne FX puis apparaît bien plus tard en France, sur France 4 le 5 avril 2014. La série a mis du temps à être diffusée chez nous, mais une fois arrivée sur le territoire français, elle rencontre un véritable succès. 

Preuve de son succès, Archer compte actuellement 11 saisons sur Netflix, pour un total de 93 épisodes dans un format d’une vingtaine de minutes. La série est d’ailleurs déjà en production pour la saison 12. 

On aimerait vous faire découvrir cette série d’animation loufoque et particulièrement drôle, grâce à son personnage principal et ses personnages secondaires, tous avec une personnalité attachante et complexe.

1. Un scénario basique qui arrive à innover 

Pour commencer, voici une petite anecdote sur la création de cette série. Il se trouve que le créateur d’Archer, Adam Reed, a eu l’idée dans un bar, en se demandant tout simplement : “Quel est la meilleure façon d’aborder une jolie femme ?” 

Il imagina automatiquement une phrase d’accroche pour des agents secrets… car c’est bien connu, l’espion est un fantasme courant chez beaucoup de femmes.  

Rappelons brièvement l’histoire : L’intrigue se passe au sein d’une agence d’espionnage New Yorkaise : «ISIS» (ISIS qui est aussi l’acronyme anglo-saxon de Daech). On y suit la vie de plusieurs agents secrets loufoques et plus précisément celle de Sterling Archer, un personnage très prétentieux qui l’illustre aux travers de sa personnalité comprenant : des manipulations, des humiliations, des rapports complexes aux autres et conflits en tous genres. 

A la fin de la saison 7, alors que l’agence déménage à Los Angeles en tentant une reconversion, Sterling Archer reçoit une balle et se retrouve plongé dans un coma de 3 ans. Ce qui a permis au réalisateur de produire des saisons uniques, comparées à des parodies toujours inspirées d’univers décalé. 

La force de la série Archer puise dans deux gros facteurs impactant son succès. Tout d’abord, l’histoire basique au départ est menée par des personnages brillants et des épisodes dynamiques rythmés par les dialogues percutants ! L’humour est présent dès les premières minutes de la série, tout le long et jusqu’à la fin sans pour autant s’essouffler.  

Le seul reproche, c’est lors de la première saison : Les dix épisodes de la saison 1 ne donnent pas une idée très claire du potentiel d’Archer. On ressent surtout que la série se cherche pour trouver les codes qui vont la définir. Et c’est dès la seconde saison qu’on retrouve et comprend ses codes bien identifiables : l’humour borderline, ses personnages imprévisibles, des relations complexes et profondes.

2. La force psychologique des personnages 

La série nous propose un travail impressionnant sur la qualité, le design et l’originalité des dessins. Son style graphique unique lui crée une identité propre et reconnaissable pour tous ses fans. Mais la plus grande force de la série, est et reste ses personnages excentriques. 

Commençons avec l’agent secret le plus dangereux du monde, mais surtout le plus imprévisible : Sterling Malory Archer, appelé aussi par son nom de code : Duchesse. Malgré ses compétences dans l’espionnage (facilité impressionnante à manier les armes et à mettre KO ses adversaires), ce qu’il aime dans le métier c’est le style de vie que cela lui procure. Alcool, drogue, voitures, femmes, sexe. Archer est un véritable goujat, égoïste et égocentrique : rien ne l’intéresse s’il n’en tire pas de bénéfices. 

Enfin parlons de celle qui l’a mis au monde, sa mère : Malory Archer, qui n’est autre que le boss de l’agence. C’est une femme avec de l’expérience et beaucoup de vécu (et surtout beaucoup d’hommes dans sa vie) J’admire son côté sarcastique et particulièrement autoritaire avec son fils, qui ont permis de créer une relation complexe avec des scènes et des punchlines puissantes ! Vous pourrez vous faire votre propre avis sur leur relation, mais vous finirez par la caractériser de what the fuck.

Mon personnage préféré : Lana Kane, décidément LA meilleure membre de l’agence. Elle est plus forte que certains hommes, magnifique, et a un très gros caractère qu’elle sait imposer dans son travail. Sa relation avec Archer (il s’agit de son ex-petit ami) ne cesse d’évoluer au fil des saisons, mêlant sarcasme, mépris et attirance réciproque. 

Un autre de mes personnages préférés : Cheryl, la secrétaire de l’agence (ou bien Carol s’il s’agit d’un running gag), est l’un des personnages les plus imprévisibles, plus qu’Archer, ce qui rend son rôle géniale à regarder : on ne s’ennuie jamais ! Complètement folle, masochiste et nymphomane – ses métaphores et punchlines sexuelles ne se comptent même plus. Considérée comme complètement ingérable par ses collègues, elle implore qu’on l’étouffe lors de ses relations intimes et adore sniffer de la colle, parce qu’elle trouve ça drôle. 

Après, nous avons le comptable, Cyril Figgis, qui ne représente pas du tout la virilité (du moins au début de la série). Il est maladroit, inquiet et stressé pour un rien. On peut dire qu’il ne croit pas du tout en lui, malgré qu’il soit convaincu d’être le plus intelligent de toute l’agence. Mais il possède aussi de nombreux démons que vous allez découvrir tout au long de la série comme par exemple sa grosse addiction au sexe.  

Pam Poovey, la responsable RH au tempérament explosif, suit les autres personnages, et a elle aussi de nombreux problèmes psychologiques à régler. Malgré son penchant pour l’alcool, les drogues et les pratiques sexuelles étranges, Pam arrive également à être drôle et attachante. Elle impressionne car c’est l’une des seules à se faire respecter et n’avoir peur de personne et surtout pas d’Archer ! 

Voici également Ray Gilette, l’analyste homosexuel d’ISIS. Sa vie privée et sa personnalité sont un gros bordel comme tous ses collègues. Très susceptible et sarcastique à la fois, cette dualité amène de la profondeur dans son rôle. Par exemple, il a eu deux mariages ratés : avec une lesbienne, puis avec un prêtre. Sa vie privée est un bazar sans nom, comme vous aurez commencé à le comprendre.

Pour finir la présentation de ses personnages, le Dr. Krieger, chef du département de recherche est le rôle le plus flippant à mon sens. C’est un mélange de docteur, d’inventeur et de savant fou proposant toujours des projets farfelus et généralement pas très éthiques. 

Pour conclure, tous les personnages de la série ont des failles psychologiques, c’est ce qui les rend plus touchants, pertinents et réalistes. A noter qu’ils ont tous des préférences sexuelles particulières, à croire que l’ISIS regroupe tout “les fous du sexe”, ce qui est plutôt rigolo ! On peut tous s’identifier à certains traits de caractère même les plus malsains, et c’est pour ça qu’on aime cette série pour la diversité des personnalités et les sujets tabous qu’elle aborde. Si vous n’avez encore jamais regardé la série Archer, foncez !

Petit bonus cadeau  : Pour ceux qui ne l’ont pas vue, lors du Comic-Con de San Diego (2017), une courte vidéo avait fait la promotion de Kingsman 2 : The Golden Circle en mêlant Archer à l’univers des agents secrets britanniques.

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