Le Hamac Festival a accueilli le week-end dernier des artistes sur des scènes réparties dans des lieux insolites à Paris. Retour sur un festival qui ne manque pas d’énergie.
Des murs fendus du lycée Jacques Decour jusqu’au toit des galeries Lafayette, tout est possible pour le Hamac Festival. La scène française est bien représentée par le festival, qui conçoit Paris comme un écrin pour ses artistes prometteurs. Réchauffant nos oreilles, il ne s’agit ici que de pousser la nouvelle scène française sur un tremplin familial, où l’ambiance est décontractée et amicale. Plus qu’une kermesse, les enfants virevoltent dans les dédales du lycée. Hamacs et tables colorées sont de sortie, afin de signifier que l’été est enfin là. Si les artistes arrivent à nous faire oublier la pluie, on applaudit ce jeune festival qui a de belles années devant lui.
Des locaux atypiques pour une programmation lumineuse
Le Hamac festival joue sur les nouveaux talents français, à l’image d’Adam Naas, phénomène qui se propage par le bouche à oreilles et dont la voix continue de surprendre. A l’aube de la sortie de son EP en septembre, on retrouve toute la maturité du chanteur, accompagné délicatement et simplement par deux musiciens.
Lorsque le duo Eléphant arrive sur la scène du Hamac festival, on ne peut qu’esquisser un sourire. Ces deux-là nous touchent par une pop teintée d’électro, pleine de fraicheur. Complémentaire, Elephant met à sac la cour du lycée en réchauffant une atmosphère plombée par la pluie. La pop chez ce duo est généreuse et fun : le set adopte au fil des titres des vibes électro qui montrent toute l’ampleur de leur technique musicale. Au même moment, sur le toit des Galeries Lafayette, résonne la pop acidulée de The Pirouettes, qui aussi à leur manière, révolutionne le duo homme-femme en lui donnant une modernité touchante.
Après la tournée familiale, Nach reprend du service en solo, proposant une pop rythmée et sincère, avec de belles envolées musicales, le tout encadré par un piano comme pivot du show. La pluie est au rendez-vous mais le public est bien présent pour applaudir le beau quatuor formé par les musiciennes de la chanteuse. Inventif et frais, Anna Chedid ravit autant avec des ballades au piano qu’avec des titres teintés d’une fraîcheur énergique. Avec une voix puissante et des mélodies toujours bien ficelées, Nach a vraiment intégré la recette magique de la chanson française.
Puis c’est à We Are Match de présenter un rock nuancé de variations pop. Dans un set placé dans la même veine tout du long, on observe attentivement le mélange d’une voix râpeuse et de sons électriques relevés par des guitares assidues. Le groupe français revoit ses classiques et injecte une dose de rock à la scène du Hamac.
Le duo Housse de Racket, dans une déconne assumée, termine cette journée sur des sons entrainants et colorés, avec une envie de finir la soirée avec le sourire. Riffs accrocheurs et batterie toujours présente sont de mise pour apprécier la pop psychédélique de ces deux parisiens. Après un passage à Coachella en 2012, les frenchies sont au top de la pop outre-atlantique.
Pour finir en beauté ce long week end musical, le lycée J. Decour a accueilli ce dimanche Montmartre, Jean Tonique, Pyramid et Unno pour une après-midi électro. Bien que la pluie ait eu raison du temps, Jean Tonique fait résonner des sons funk et pop pour redonner de la couleur à un public sous parapluie. Quant à Unno, le trio dévoile une pop aérienne pour finir avec une reprise mystique de Sunny, tandis que la voix puissante du chanteur rend compte de l’abysse électronique.