Mardi dernier Placebo offrait un concert de folie à l’AccorHotel Arena, JustFocus revient sur cet évènement tant attendu.
Une entrée à la hauteur de nos attentes
Après un entracte de 20 minutes, les lumières s’éteignent enfin, les cœurs se mettent à bondir dans nos poitrines, les respirations se coupent, les voix se mettent à hurler, ils arrivent…
Et pourtant, ce n’est pas vraiment eux qui ouvrent le bal, le visage de Leonard Cohen apparaît sur grand écran alors que Who by Fire remplit nos oreilles, au final, ses dates de naissance et de disparition apparaissent avant de s’évanouir doucement dans un respect absolu.
C’est là que l’écran géant se rallume. Les premières notes de Every Me and Every You affichent un sourire sur toutes les lèvres alors que nos yeux restent éblouis sur son clip aux images vieillies, pas de doute, un bond dans le temps nous attend. Mais là encore, toujours pas de Placebo. C’est sur les notes de batterie d’un Pure Morning que le groupe fera son apparition, sous les cris déchaînés d’une foule amoureuse.
Un concert sans âge et une émouvante pensée pour David Bowie
Le groupe enchaînera les tubes pour le plus grand plaisir de leurs fans sur ce que Brian nommera plus tard « la section mélancolique« . On y partagera entre autres un Loud Like Love habité, un Soulmates lourd de sens, un Special Needs qui semble nous tordre les tripes, un Devil in the Details torturé et, la cerise sur le gâteau, un 36 Degrees très loin de son speed habituel, un ralentissement divin où même respirer devient futile, quelques images du clip passent sur l’écran géant, pas de doute, le temps s’est figé et semble subjectif.
Trônant au centre de l’émotion, un visage familier apparaît. David Bowie. Il sourit. Il sourit et il rit dans des coulisses auprès d’un Brian Molko qui partage ses rires. Ces images, nous les connaissons, et pourtant, sans même nous en rendre compte, nous sourions également, des larmes au coin des yeux, c’est bien Without You I’m Nothing qui résonne entre la salle et nos âmes.
Un silence se fait, la salle hurle à se briser la voix, les pieds tambourinent à faire trembler Paris, les mains rougissent sous les applaudissements, et c’est bien un Brian Molko ému aux larmes qui ne trouve plus ses mots que nous avons devant nous… « Merci Bercy… »
Mais à un anniversaire, on danse, c’est la règle !
… nous dira-t-il avant de continuer le spectacle sous des airs plus rythmés ! Ils enchaîneront alors des For What It’s Worth, Nancy Boy, Bitter End, Slave to the Wage ainsi qu’un Special K frénétiquement partagé avec le public alors que tout le monde dansera sur chaque chanson.
On se laisse porter par la musique, par nos souvenirs des découvertes des premiers albums, on ferme même les yeux parfois, pendant une ou deux secondes, le temps de se laisser complètement envahir par la musique avec cette impression d’être seul au monde avec le groupe.
Et puis toute la salle devient noir, est-ce réellement la fin ? Rien ne s’allume si ce n’est les centaines de lumières des fans illuminant Bercy de leurs lucioles technologiques glissant de gauche à droite.
Et c’est le retour. Un second rappel. Trois notes. C’est ce qui a suffit à enflammer toute une salle. Running Up That Hill remplit nos corps et nos cœurs alors que la voix du chanteur semble pénétrer notre peau par tous les pores. « If I only could / I’d make a deal with God / And I’d get him to swap our places » chantera-t-il les yeux levés vers le ciel.
De l’émotion à l’état pur alors que le show s’arrêtera sur un Brian Molko inspiré qui nous partagera un mix en direct de plusieurs sons venus d’ailleurs avant de descendre dans la fosse accompagné de Stefan Olsdal.
Un anniversaire dignement fêté où traverser les époques n’avait rien d’illusoire, une belle promesse fièrement tenue pour un groupe qui, on l’espère, reviendra pour fêter ses 30 ans de carrière.
La tournée anniversaire n’est pas encore terminée et vous pourrez retrouver le groupe à Lyon, Lille, Dijon et Toulouse au mois d’avril 2017 !