Vendredi 30 octobre, Rone et ses Creatures ont pris possession de l’Olympia pour un concert exceptionnel.
Justfocus y était et vous raconte ce joli moment.
Le jeudi 31 octobre 2013, Erwan Castex aka Rone jouait pour la première fois sur la scène de l’Olympia. Deux ans plus tard, presque jour pour jour, le voilà de retour dans cette salle mythique qui a vu défiler les plus grands. Entre temps, il y a eu un album, le troisième, « Creatures ». C’est autour de l’incroyable univers de ce disque que s’articule ce live, véritable show visuel et sonore.
Vendredi 30 octobre 2015, 20h00. Nous nous installons dans la superbe salle du boulevard des Capucines. L’impatience nous envahit peu à peu jusqu’à ce que la première partie lance la soirée.
Le trio de cordes Vacarme ouvre la soirée en beauté
Rone a confié l’ouverture de son unique concert parisien à Vacarme, un trio de cordes emmené par le violoncelliste Gaspar Claus et complété par les violonistes Clara Pallone et Christelle Lassort. Une formation classique pour un groupe qui ne l’est pas et qui nous offre un moment original et puissant. Si le style peut surprendre et diviser le public, ceux qui suivent de près la carrière d’Erwan Castex ont certainement déjà entendu parler de ce trio. Gaspar Claus avait déjà collaboré aux deux derniers albums de Rone sur les titres « Icare » et « Freaks » et les quatre artistes se sont récemment retrouvés au studio 105 pour une session spéciale de l’émission Coming Up ! sur France Inter.
Rone et ses Creatures nous emmènent en voyage
Après 20 minutes d’entracte, les lumières s’éteignent. La tension est à son maximum quand les premières notes retentissent. La salle est encore plongée dans l’obscurité mais on distingue l’imposant décor futuriste installé sur les planches de l’Olympia. Entre stroboscopes et fumée, Rone fait son apparition. Du haut de son piédestal, il prend les commandes et nous emmène en voyage au rythme de ses machines, de ses instruments et de son ordinateur.
Si il y a un titre dans l’album « Creatures », sorti en février dernier, qui peut ouvrir dignement un concert, c’est bien « Freaks ». Dès la première écoute, ça semblait évident. C’est logiquement celui-ci que Rone a choisi pour nous mettre dans l’ambiance. Puissant, intriguant et presque inquiétant, ce titre plante le décor et présente les petites créatures inventées par Erwan Castex et dessinées par sa compagne, l’artiste Lili Wood.
Un magnifique jeu de lumières, un écran habillé de Creatures dansantes en arrière-plan, des titres incontournables issus des trois albums de Rone. En cette veille d’Halloween, le petit génie de l’électro française déroule un spectacle à part entière en installant une atmosphère envoutante. Le public est entièrement embarqué dans l’univers fou de l’artiste.
Après l’ouverture, magistrale, le titres s’enchaînent et le temps file sans que l’on s’en aperçoive. La foule respire au rythme des doigts du magicien du son qui a pris place sur scène. De « Bye Bye Macadam » à « Sing Song » en passant par « Bora Vocal », Rone mélange son répertoire et en fait un ensemble cohérent.
Sur quelques titres, l’artiste invite le trio Vacarme. Le mariage du classique avec l’électronique n’est pas une expérimentation nouvelle pour Rone et est même quelque chose de familier pour son label InFiné. Le travail des trois instrumentistes vient donner une toute autre dimension, comme en témoigne la version spéciale de « Parade », un des titres de l’album « Tohu Bohu » et probablement, à ce jour, le chef d’oeuvre de sa carrière.
Erwan Castex aime les collaborations étonnantes et l’a encore une fois prouvé avec la production de deux titres chantés sur son dernier album. Ses invités chanteurs ne pouvaient pas manquer cette date exceptionnelle et ont bien évidement répondu présent à l’invitation de Rone. Pour notre plus grand plaisir, François Mary (du groupe François & The Atlas Mountain) est venu interprété « Quitter la ville » et Etienne Daho a donné vie à « Mortelle », le premier étant venu chanter avec le second sur la fin de son titre. Très belles, ces deux prestations se sont parfaitement fondues dans la globalité du spectacle, sans mise en avant scénographique des artistes, sans grands discours. Tout en sobriété, avec classe et élégance.
A quelques minutes de la fin, pour le plus grand plaisir de tous, Rone rejoue le sublime « Parade » qui de par sa qualité et son pouvoir hypnotique est devenu son titre phare.
Un moment magique dans une salle mythique
1h30 de concert et deux rappels plus tard, à en croire l’ovation faite à Erwan Castex et la joie sur les visages, l’intense balade a pleinement satisfait le public qui ressort de la salle un peu perdu et avec l’impression d’être tombé dans une faille spatio-temporelle.
Tel un extra-terrestre à bord de son vaisseau, Rone nous aura fait voyager en son, rêver en lumière et danser en apesanteur.
On va vous dire un secret : on soupçonne le sol de l’Olympia d’avoir quelque chose de magique. Vidée de ses fauteuils, la fosse accueille la majorité du public. Sous l’impulsion de milliers de pieds, le plancher semble flotter et bouger au rythme des mouvements de la foule.
Mentalement, comme physiquement, l’artiste et ses créatures nous auront fait planer, nous donnant un sourire béat et une sensation de bien-être intense.
Pour ceux qui l’avaient déjà vu en live cette année, au cours des nombreux festivals auquel il a participé, cette date n’aura pas été une totale surprise. Articulé plus ou moins de la même manière, ce concert a cependant le mérite d’offrir un voyage plus profond dans son univers en nous faisant naviguer entre des titres de ses albums et des transitions oscillants entre morceaux non publiés et improvisations live.
Si on ne devait retenir qu’un seul moment de ce concert, outre « Parade », il nous serait malheureusement difficile de mettre un nom sur le titre qui nous a littéralement renversé, 20 minutes après le début du show. Il s’agit visiblement d’un unreleased que Rone joue à chaque prestation. Il ne nous reste donc plus qu’à espérer que ce morceau soit publié un jour.
Si vous n’avez pas eu la chance d’assister à ce moment de pure beauté, ne vous inquiétez pas, Arte Concert, qui retransmettait l’événement en direct, a pensé à vous et vous permet de revivre ça. On est prêt à parier que ça vous fera quand même beaucoup d’effet !
Le morceau en question a 20 minutes c’est une version live de (oo), de la même manière que Parade s’est vue revisiter dans une version alternative en début de live 🙂
Au passage, c’etait Bachi Bouzouk et non pas Bora, seules le voix venaient habiller le morceau.