« Money in my pocket
But I just can’t get no love… »
Ces phrases résonnent (et raisonnent) dans toutes les têtes des fans de reggae comme l’un des plus grands tubes que ce genre musical n’ai jamais connu. Cette recherche infatigable de l’amour, cette quête universelle, c’est Dennis Brown, cette légende des premières heures du reggae, qui nous l’a racontée.
« The crown prince of reggae »
Si vous vous demandez qui était cet homme, les jamaïcains vous répondront par le surnom qu’ils lui ont donné : « The crown prince of reggae ».
Né le 1er février 1957 à Kingston, Dennis Emmanuel Brown enregistre son premier morceau à l’âge de 10 ans au sein du célèbre Studio One de Clément Coxson Dodd (légende de la production musicale jamaïcaine, à laquelle nous consacrerons bientôt un (super) article).
Le petit prince enchaînera par la suite les enregistrements pour sortir son premier tube du haut de ses 12 ans avec « No man is an island ». Mais vous le reconnaîtrez sûrment à travers son plus grand succès, ayant transpercé les frontières et les générations « Money in my pocket », toujours joué dans les sound systems d’aujourd’hui (et de demain) :
Malgré les succès locaux et une reconnaissance indéniable par ses pairs (Bob Marley dira de lui qu’il était son chanteur préféré), Dennis Brown n’atteindra jamais le succès international qu’il aurait mérité. Cela n’enlevant évidemment rien à son immense talent et à l’héritage que ce dernier aura laissé à la scène reggae actuelle.
75 albums et seulement 42 ans après sa naissance, le petit prince s’éteindra en 1999, à l’aube du nouveau millénaire.
L’âme de Dennis Brown continue cependant d’hanter les soirées, les nuits et les petits matins des amateurs de reggae puisque bon nombres de ses morceaux sont encore joués, plus de 15 ans après sa mort.
Et c’était d’ailleurs sans compter sur l’idée géniale d’un certain Philip Thompson.
Les dernières notes de Dennis Brown
Philip Thompson est aujourd’hui un producteur américain (D Phil Productions) mais était à l’époque un jeune ingénieur ayant eu la chance de cotoyer Dennis Brown. Détenteur des trois derniers morceaux enregistrés par l’artiste, il se dit que finalement, les offrir au public pourrait être une bonne idée… Et comment !
Cet EP posthume intitulé « Rock on », sorti le 18 décembre, n’est composé que de 3 titres :
– Baby it’s you
– Somewhere over the rainbow
– Rock on
Ces morceaux ont été retravaillés avec des musiciens de légende tels que Sidney Mills du groupe Steel Pulse ou encore Val Douglas, célèbre bassiste des Skatalites (dont on vous parlait la denière fois, souvenez-vous) et cela donne un savant mélange entre racines d’antan et modernité.
Alors tel le phoenix, Dennis Brown renaît de ses cendres, l’espace de quelques notes, grâce à cette initiative du coeur et peut-être d’une certaine nostalgie des prémices du reggae. L’optimisme de « Rock on » nous donne envie de vous la partager, alors voilà, c’est cadeau :
Et dernière petite info qui pourrait intéresser les plus curieux : une vidéo inédite de ce titre sortira le 1er févirer, pour l’anniversaire de l’artiste. Alors, restez connectés, Just Focus ne manquera rien de tout cela… Qui a dit que le reggae était mort ?