Big Wool est un groupe originaire d’Angers qui vient dénoter dans le paysage musical français, entre rock 90 et shoegaze, on ne s’en lasse pas. Justfocus vous propose une petite visite guidée de leur premier album.
Un voyage électrique original et saisissant dont on ne ressort pas sans une certaine mélancolie. Voilà ce qui vous attend en écoutant le premier album de Big Wool, disponible depuis le 2 juin.
On avait complètement accroché il y a peu au premier extrait de leur album, Always Goes Wrong ; on s’était revu adolescent découvrant quelques bons groupes de rock 90. Mais pas de ceux qui envoyaient de la grosse guitare… plutôt de ceux qui savaient poser des mélodies avec une voix mi traînante, mais pas trop, à fleur de peau, juste ce qu’il faut.
C’est autour de Nicolas Zambon (VedeTT) et Guillaume Le Cahain (Coco Grrrls) que c’est construit ce projet étonnant, avec Maxime Dobosz (San Carol) à la voix, Vincent Lechevallier (Pony Pony Run Run) à la batterie et Baptistine Bariller (Scènefonia) au violon. La première écoute est facile et efficace. On se laisse porter par des thèmes tendres et prenants. Il y a des titres qui restent très rapidement en tête et qui finissent pas vous obséder.
Ce premier album, appelé lui aussi Big Wool, est comme cette grosse écharpe réconfortante que l’on passe autour de son cou pour regarder les feuilles des arbres tomber en attendant l’hiver, bien au chaud chez soi. Il y a beaucoup de poésie et de tendresse dans cette musique.
Big Wool s’ouvre tout d’abord sur Home. On est d’ors et déjà subjugué par la composition qui n’est pas sans rappeler le post rock, voir le prog parfois. Il y a déjà une volonté de nous embarquer et de nous raconter une histoire. Et cette sensation va se poursuivre tout au long de l’album.
Après avoir plané sur Always Goes Wrong, qui prend aux trippes sur ses envolées lyriques, on poursuit avec Vanishing Point, plus énergique mais avec un contraste singulier entre la voix et la rythmique. Comme si on cherchait à secouer un blasé ! Là encore, on aime les passages instrumentaux qui viennent remuer quelque chose au fond de nous. Mais quoi ?
On arrive déjà à la moitié de l’album avec The Fall, un sublime morceau, sûrement le plus emblématique de cet album. Un début folk, une évolution shoegaze avec une touche de saxo qui vient apporter une touche de chaleur jazzy. Lorsque la batterie entre en jeu, on est clairement plus sur du post rock. Le morceau monte en puissance et finit en apothéose. La voix se brise sur la fin.
Friends Again est presque une balade, simple, guitare voix mais dont la réussite tient à la qualité de l’interprétation et des nuances que lui offre Maxime. Un petit frisson…
Plus expérimental, Underwater, nous entraîne dans une exploration personnelle intense, une sorte de transe, d’Inception. Une vrai expérience qui ne dure malheureusement qu’une minute 30 mais qui se savoure les yeux fermés.
On approche de la fin du voyage et She est un titre est un de nos titres préférés : riche, offrant plein de variation avec de la douceur, de l’emportement, de la force… de la maîtrise !
L’album se termine sur Supertrigger, avec une belle tranquillité, une arrivée… ou un départ ? Une vie de profiter simplement de la vie et de la laisser couler. On savoure particulièrement le violon sur ce morceau.
Big Wool, c’est plonger dans un univers cotonneux, vaporeux et mystérieux à la fois. Mais pas du mystère qui fait peur… plutôt de cette brume qui se lève pour révéler une plaine ensoleillée. On recommande !
La pochette de l’album est signée par la graphiste Aliénor Ouvrard.