Ce 1er Juin 2018 aura été marqué par le passage du talentueux Todrick Hall à la Cigale de Paris. Paillettes, Licornes, mais aussi beaucoup de messages d’espoir et d’amour pour la ville des lumières. Justfocus vous raconte !
On attendait avec impatience son retour, n’ayant pas pu assister à son spectacle Straight Outta Oz l’année dernière. Nous n’en avions eu que des échos positifs et nous ne voulions manquer The Forbidden Tour pour rien au monde.
Chester Lockhart en introduction de Todrick Hall
C’est à 19h30 que le show à commencer… mais pas comme nous le pensions. Chester Lockhart, ami et protégé de Todrick Hall entre en scène pour nous interpréter son In Loving Memory :
Tenue en cuir et mouvement sexy, la tension monte très vite et une fois la chanson terminée, on comprend qu’il est venu prendre la température avant l’entrée sur scène de Todrick : « Est-ce que vous êtes venu pour voir des jolis garçons, des danseurs incroyables, des costumes de folie et en prendre plein la vue ?Est-ce que vous être prêt accueillir Todrick Hall ?«
The Forbidden Tour de Todrick Hall : Acte 1
Cette fois-ci le show commence vraiment. Après une introduction vidéo, les danseurs costumés comme des appareils photo entre en scène, très vite rejoins par Todrick en tenue élaborée de prisonnier avec dans le dos de son blouson la cover de son dernier projet avec le mot Wanted en en-tête. Ce spectacle va avoir du sens et des messages à retenir. Le spectacle s’ouvre sur Changed My Mind.
Très vite on enchaîne sur le tableau suivant : Lullaby. On espère voir apparaître Brandy, qui interprète ce titre, sur scène… Mais non. Vêtues de blanc, entre religieuses et infirmières, mères et nurses, les danseuses évoluent. L’une d’entre elle porte un petit enfant noir dans les bras qu’on lui arrache. Elle se débat et sa danse devient tourmentée. Le public est très réactif devant les performances des danseurs. Déjà beaucoup d’expression et d’émotion !
On comprend rapidement que l’écran au fond de la scène sert à la fois de décor et de rythme narratif. Un façon simple et efficace d’habiller l’espace et de mettre en scène le show.
C’est ensuite la petite chanson de National Anthem, initialement chanté par Tamar Braxton. Ici c’est Amber qui reprend le rôle avec brio avec un superbe coffre et un timbre vibrant ! Le décor se change en église et on assiste à une messe gospel bien particulière pour All American. On sent du cynisme et de l’irrévérence. Un petit interlude sous forme de roman photo/vidéo vient ponctuer le récit avec un brin d’humour. Deux femmes gossipent devant leur fenêtre.
La chanson suivante est un duo entre Amber et Kanna, une autre chanteuse de la troupe sur le titre Nobody. Dans Forbidden, il s’agit d’un coup de foudre réciproque entre deux femmes. Très bien retranscrit sur scène.
Mais attention, parce que le morceau qui suit est Type : Todrick Hall, joue sur les stéréotypes d’hommes et nous présente sa collection de jolis danseurs sur scène… ce qui a le don d’émoustiller le public, autant masculin que féminin. Il n’y a pas de raison ! Todrick a ce sourire charmeur qui ne le quitte pas. Il est rayonnant, aux anges. On sent qu’il prend beaucoup de plaisir à la Cigale et le partage généreusement.
On enchaîne sur un titre un peu plus dark : T.H.U.G. Il va alors jouer et provoquer le public qui ne met pas longtemps à réagir. On sent que le spectacle est en train de prendre un petite tournant subversif et ce n’est pas pour nous déplaire. En fait on attend ça ! Tout est merveilleusement bien orchestré.
Le morceau suivant le confirme : B. On pense à Ru Paul dont on aurait adoré avoir la présence… tout le monde a une pensée pour lui lorsqu’il apparaît à l’écran. Les boys de Todrick se déhanchent sur scène tandis que ceux de la Cigale s’agitent sur Dem Beats. Todrick réapparaît sur les planches en licorne magique. Euphorie et danse frénétique dans la Cigale. L’ambiance est complètement folle.
Entracte
Chester revient à son tour pour annoncer un entracte. Il continue de chauffer la salle, mais incite aussi le public à jeter un oeil au merchandising qui permettra pour chaque t-shirt acheter de rencontrer Todrick et de prendre une photo avec lui.
Le spectacle reprend quelques minutes plus tard. Todrick entre seul sur scène et remercie profondément chacun d’entre nous de le soutenir, d’aimer son travail.
Il raconte à quel point il n’est pas évident d’être un artiste indépendant, car il ne dépend d’aucun label et insiste que tout ce qui existe – ses vidéos, ses shows, ses chansons, les costumes… – c’est grâce au soutien du public. Il incite tout le monde à voir le petit documentaire qu’il a réalisé sur son travail pour prendre conscience de ce que ce genre de spectacle implique.
Il apprécie d’ailleurs ce petit moment d’échange où il plaisante avec ceux qui l’interpellent et où il peut voir les visages de tout le monde. Il demande alors quelle chanson le public aimerait entendre.
Il poursuit avec un sublime et sincère message d’amour : « Believe in you !« . Ne laissez personne marche sur vos rêves, croyez en vous. Vous êtes unique et vous seul pouvez aller là où vous le souhaitez. AMEN ! Le public reprend Amen en chœur.
Il s’étonne encore d’être parvenu à faire des shows à Paris et remercie encore tout de monde de rendre tout ça possible.
Ready for Act 2
On reprend avec la sublime chanson Break My Heart avant de poursuivre en duo avec Eleven et Play. Un peu de tendresse sur scène. Alors que Todrick disparaît un instant, on a droit à un nouvel Interlude danser sur Animals. Absence de courte durée car le revoilà plus chaud que jamais sur le titre Forever. La chorégraphie sur scène est incroyable. Tout le monde danse et c’est fou !
Mais on redescend à nouveau avec un petit duo sur Forbidden. On sent encore une fois un tournant dans le spectacle. Plus contestataire, plus revendicateur. Des cris montent dans la salle, qui approuvent et qui se révoltent. On s’enlace et on se rapproche. C’est beau ! Certains s’embrasse. On sent que la salle communie complètement avec Todrick à 200% d’accord avec son message. On en a presque les larmes aux yeux.
Rappelons que Forbidden est une sorte d’uchronie où l’homosexualité serait une norme et où les garçons devrait tous grandir gay. L’histoire raconte un coup de foudre hétérosexuel dans ce contexte qui est alors considéré comme un amour interdit et poursuivit par la justice comme un manquement à l’ordre moral.
Rain est aussi de ces moments intenses. On sent un soutien palpable et inconditionnel dans l’assistance pour le chanteur qui se donne à fond. Le message est fort. Des poings se lèvent et à la fin de la chanson, des applaudissement à tout rompre. Il y a beaucoup d’émotion dans la salle. Todrick monte dans les aiguës pour finir en apothéose.
Révolte lorsque la voix du journaliste en Off annonce la sentence de mort pour l’amoureux coupable.
Un silence religieux se fait alors dans la salle pour la chanson suivante : Heaven. Todrick est lumineux, intense et tellement impliqué. On en a des frissons. Lorsque sa voix meurt dans les dernières paroles, la Cigale explose en cri et en applaudissements.
L’interlude roman photo/vidéo qui suit ramène un peu de légèreté. On sent que le spectacle touche à sa fin. Todrick revient nous parler : « Je vis la vie que j’ai toujours rêver d’avoir grâce à vous. Merci de m’avoir donné cette opportunité« .
Le show se termine sur Apple pie, un message d’espoir dont on a tous bien besoin ! Todrick va serrer quelques mains devant la scène et propose de chanter avec lui… parce qu’il a entendu le public durant l’entracte reprendre d’anciens titres. Il propose alors un medley de son ancien show pour le plus grand bonheur de ses fans les plus fidèles qui reprennent tous les titres en chœur.
Mais ce n’est pas encore fini…
Des message de fans défilent sur l’écran, le même que Todrick : Believe in you and Be yourself !
Mais le show n’est pas encore fini. Comment pourrait-il l’être sans Boys Wear Pink. On regrette d’ailleurs qu’il n’y ait pas de t-shirt avec ce slogan ! Encore une fois l’ambiance est excellente et on a du mal à se dire que c’est la fin et qu’il faut partir.
Heureusement Todrick a lui aussi du mal à quitter les lieux et il propose un dernier Medley : un Disney cette fois dans l’euphorie totale de la Cigale.
Il fallait arriver tôt pour ne pas en louper une minute et ce fut savoureux jusqu’à la dernière miette. Oui, Todrick a raison : It’ easy like Apple Pie. C’est simple de passer une superbe soirée avec lui et de sentir cette ferveur dans le public et cette bienveillance dans tous les cœurs. On espère le revoir bientôt avec encore plein de bons mots ! On en a bien besoin.