[Report] Solidays 2018 – Samedi, on souffle les bougies !

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Samedi, Solidays 2018 soufflait les bougies de ses 20 ans. De nombreux rendez-vous qu’il ne fallait pas manquer et des artistes en pagaille !

Le samedi est toujours un jour un peu spécial à Solidays avec des temps forts et des artistes incontournables. Cette année, le festival n’a pas dérogé à la règle.

Solidays 2018 fait la part belle aux Musiciens du métro

La caution Blues Rock du festival cette année, c’est No Money Kids. Avec un jeu de scène très investi, on sent que ce duo, composé de Félix Matschulat (guitare-chant) et JM Pelatan (basse-machines-synthés), n’est pas né d’hier. Ils proposent des chansons qui grattent et des balades qui coulent toutes seules. Leur son Old School, mais qui n’a pas pris de ride, est du pur Rock qui sort des tripes. Sur scène, ils ont toutes les attitudes qui vont avec et leur musique fraîche envoie grave. Ils profitent de Solidays pour annoncer un 3éme album qui sortira en novembre. No Money Kids est vraiment un groupe à découvrir en live !

Pihpoh prend le relais et ses fans sont déjà présents. Lui, c’est ce jeune de Belfort qu’on croise quand on rentre du boulot en passant par République. Il sera d’ailleurs aux Eurockéennes de Belfort cette année. Cette fois, plutôt que de courir pendant une correspondance, on prend le temps de l’écouter et on prend conscience de la puissance de ses textes forts et percutants : Routine notamment qui est une chanson très touchante. Il est acclamé par les cris du public à la fin de chaque titre. Devant la scène du César Circus, il y a une super ambiance : Pih Poh met le feu. Il sait merveilleusement bien gérer la scène lui qui a pas beaucoup d’espace dans le métro.

Les temps forts de Solidays 2018

Parmi les temps forts de Solidays, il y en a un qu’on chérie tout particulièrement. C’est la Messe des Sœurs de la Perpétuelle Indulgence. Immanquable moment de communion pour les festivaliers qui ont foi en les valeurs du festival. C’est aussi le moment de prendre de l’information sur l’avancée des sujets qui touchent à la communauté LGBT mais aussi aux travailleurs.ses du sexe. Un moment politique et engagé qui permet de comprendre qu’il y a encore beaucoup à faire partout dans le monde et en particulier en France où notre gouvernement ne semble pas être très au fait des réalités sur de nombreux sujets. C’est aussi un grand moment d’émotion et de rigolade car l’humour des Sœurs et leur énergie est communicative. On y laissera encore une petite larme avant de se faire bénir.

Alors que nous filons poser des questions à Chinese Man, la Cérémonie contre l’oubli se déroule devant la scène Paris pour rendre hommage à ceux qui n’ont pas survécu à la maladie et sont morts du SIDA. Il faut rappeler que même si aujourd’hui il existe des traitements (qui ont des effets secondaires dévastateurs), on meurt toujours du SIDA partout dans le monde, même en France.

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Retrouvez la conférence de presse de Chinese Man

Le temps de sécher ses larmes et un rayon de soleil vient illuminer la scène. Amadou et Mariam font de lever le public de Solidays et leur redonner espoir avec des chants d’ailleurs et une musique métissée, entraînante. On secoue les hanches et le popotin. La choriste nous montre comment faire avec grâce et volupté : c’est magnifique !

Pas le temps de s’attarder, nous allons rencontrer Suzane pendant que les Shaka Ponk donne une conférence de presse.

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Retrouvez l’interview de Suzane

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Retrouvez la conférence de presse de Shaka Ponk

Le festival monte en intensité

Le public se chauffe tout seul en attendant HER : ça chante la Marseillaise, ça souhaite bon anniversaire, ça crit et joue. On est bien un samedi à Solidays. C’est cette ambiance bonne enfant qu’on adore. Il y a des sourires partout et quelques coups de soleil.

Les festivaliers sont en tout cas brûlants pour accueillir Victor Solf, le chanteur de HER qui commence par un prêche sur le magnifique titre We Choose. S’enchaîne alors les titres de l’album, Her. Pas besoin de motiver les gens pour bouger, frapper des mains ou crier. Invité par cette musique soul, groovy, on ne se lasse pas de voir les titres traîner en longueur. Victor aurait aimé que Roméo Elvis se joigne à lui pour leur titre en featuring, mais le rappeur belge n’est pas là. Trop fatigué semble-t-il… Dommage pour lui ! Généreux, Victor invite le public à aller le voir en concert. Moment d’émotion, lorsque Victor dédicace le titre Blossom Roses à son meilleur ami Simon, décédé il y a presque un an d’un cancer. Il remercie Solidays parce que ce festival permet aux gens malades de profiter de moment avec leur proche.

Petit passage en coup de vent sur la César Circus pour apercevoir In The Can qu’on avait rencontré l’année dernière. Cette fois, Julian s’est mis à la batterie et soutient Neil au chant, comme d’habitude. Le duo se porte à merveille et leur musique séduit toujours autant par sa fraîcheur et leur enthousiasme communicatif sur scène.

On retourne ensuite en courant sur la scène Paris. Les frangins Bigflo et Oli étaient de retour et nous ont concocté une belle surprise encore cette année. Un décor et une mise en scène superbe portée par des images sur l’écran géant au fond de la scène. Le public a accueilli avec un enthousiasme démesuré le duo toulousain qui n’a pas pu s’empêcher de jouer avec la susceptibilité parisienne. Un pur moment de complicité totalement partagé avec les fans récents ou de la première heure. On accroche toujours autant à leur spontanéité et leur franchise. Il chambre Orelsan qui n’a pas voulu les rencontrer par exemple. Ils ont la langue bien pendue, mais toujours avec subtilité, jamais dans la vulgarité, et ça, on apprécie !

Notre chouchou de cette année, c’est Suzane. Si la jeune chanteuse était morte de trouille à l’idée de se produire pour la première fois à Solidays, la peur a vite été surmontée. Le public, fan ou curieux, d’abord timide ou aventureux s’est avéré de plus en plus nombreux au fil des titres. Les chansons se dévoilent – jusqu’ici on ne connait que deux titres – et on découvre une vraie personnalité sur scène avec des paroles percutantes et un univers fort et affirmé. Humour cynisme, franchise sans compromis… Suzane évolue avec une maturité surprenante et une énergie incroyable. Ses chorégraphies rappellent autant Christine and the queen que Sia. Ému par le retour ultra positif des festivaliers conquis, Suzane se souviendra longtemps de son premier Solidays.

L’explosion de son entre Shaka Ponk et Chinese Man

Ovni dans la programmation et musicalement, le concert de shaka était parmi les plus attendu. Et on a pas été déçu ! Sur scène, décor géant, écran géant avec singes et autres personnages de leur univers qui apparaissent et viennent jouer avec Fra et Sam. Les musiciens sont déchaînés dès le premier titre, mais le plus intenable de tous reste malgré tout Fra qui part en slam dès le début du concert sur le public. Un bain de foule en toute confiance et avec toute la bienveillance de Solidays. On aura droit aux titres phares que les Monkeys reprendront en chœur. Il nous ferons aussi l’honneur de jouer leur sublime reprise de Smells Like Teen Spirit de Nirvana qui a fait le buzz ces derniers temps. Un grand moment de folie pour les 20 ans du festival dont on se souviendra !!

Sur la Bagatelle, l’ambiance est plus mystique sur les premières note de Chinese Man. Le concert s’annonce spirituel et… en fait pas du tout. Beat, gros son, samples de folie et MC : voilà a quoi ressemble un live de Chinese Man. On était définitivement gâté ce samedi et tous les artistes programmés sur les grandes scène ont mis les moyens pour exploiter l’espace qui leur était offert à fond. Ici, lumière, fumée, et structure presque Steampunk pour soutenir les machines. On sent que le collectif s’est appliqué pour faire vibrer le festival Solidays avec un live set superbement orchestré. Chapeau ! Dans le public, tout le monde est parti en transe, porté par le son incomparable de nos frenchies adorés.

La déception de fin de soirée

Si la tête d’affiche en a fait rêver plus d’un, on peut vous dire que David Guetta s’est fait attendre. Problèmes techniques ? Discours de Luc Barruet ? Le fait est qu’un concert qui devait commencer à minuit a eut plus de 45 minutes de retard. Sur un festival où les concerts s’enchaînent à une vitesse folle comme Solidays, cela peut vite être frustrant.
Et de la frustration on en a ressenti dans le public. Lorsque Luc Barruet monte sur scène, nous sommes déjà à plus de 35 minutes d’attente dans le froid. Il nous présente un petit montage fait à partir des photos de Reza. Très beau film, très émouvant. Il invite ensuite le photographe à monter sur scène pour délivrer un message d’amour, à crier le credo de Solidays : In Love We Trust ! Ce moment qui aurait pu avoir une vraie valeur, qui aurait pu être un temps fort n’a pas eu à mon avis la portée qu’il aurait du avoir. Et c’est bien triste !! Si seulement cette belle initiative était arrivée plus tôt alors l’attention aurait été réelle. Au lieu de ça, les festivaliers n’étaient pas attentif.
Luc Barruet demande ensuite une minute de silence en hommage aux personnes qui ont participé à l’élaboration du festival et qui sont décédées depuis sa création. Encore une fois le public n’écoute pas… il faut plus de 30 secondes pour obtenir un silence loin d’être total. Nouvel échec sur un temps fort symbolique qui aurait pu marquer profondément ces 20 ans. La suite est anecdotique et n’a fait qu’impatienter d’avantage le public.

Mais le pire est à venir…

Le show commence enfin ! Et quand on parle de tête d’affiche, on s’attend un peu à du spectaculaire à Solidays. Après Shaka Ponk et Chinese Man, il fallait relever le défi… Et ce fut une déception monumentale ! Des images sans plus, des lumières pas transcendantes, du feu d’artifice complètement show off et inutile, sans effet whaou… et un Dj has been qui parle sur sa musique comme un disque jokey à l’ancienne. La musique n’est même pas mixée en live et le son est vraiment mauvais. On se demande limite ce qu’il fait concrètement derrière ses multiples machines à part baisser le son pour parler ou faire chanter le public et lever les bras.

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En somme, Solidays aurait mieux fait d’investir dans un vrai groupe avec de vrais musiciens pour célébrer son anniversaire. La cerise sur le gâteau avait un goût amer. Au bout de 5 min, ne sont restés que les amateurs de télé-réalité et musique bas de gamme. Ou ceux qui voulait éventuellement se faire un revival… mais est-ce que ça valait vraiment la peine avec un concert d’aussi mauvaise qualité ? David Guetta en profite pour faire de la récupération sous couvert d’hommage en passant un titre de Avicii. On touche le fond ! Vite fuyons !!!

Après la soirée, commence la nuit !

Heureusement, Solidays est un festival qui se prolonge jusque tard. Après cette catastrophe musicale il fallait bien relever le niveau et se nettoyer les oreilles. Quoi de mieux que de finir sur Meute qui nous avait enchanté lors du MAma Event. De vrai instruments sur scène qui reprennent des titres électro. Un retour à la base de la musique : jouer d’un instruments ! Un pur bonheur que le public le plus averti s’est empressé d’aller savourer. On danse, on s’enthousiasme, on s’émerveille. Voilà un vrai concert et de quoi nous rassurer.

Samedi fut marqué par beaucoup d’excellent moment qu’heureusement le fiasco David Guetta n’a pas su obscurcir. On espère que Solidays fera un meilleur choix l’année prochaine pour sa tête d’affiche.

Retrouvez le report de Vendredi à Solidays

Retrouvez le report de Dimanche à Solidays

Photos : Florian Fromentin – https://www.florianfromentin.fr