Cap sur une nouvelle journée à la 33ème édition du festival Chorus. Si les découvertes sont moins nombreuses nous concernant, c’est une journée marquée par une scène majoritairement rap et RnB avec une multitude d’artistes qu’on attend avec impatience !
Au chapitre des découvertes, Sabrina Bellaouel et son mélange pop RnB nous ont bien plu. C’est surtout sa présence scénique, son charisme et sa jolie voix que l’on retient. Celle qui a collaboré avec Jazzy Bazz a su charmer la salle du Chorus, et ce, malgré la réputation intransigeante du public Parisien.
Toujours concernant les découvertes, on a eu l’occasion de rencontrer The Doug, rappeur de Clermont-Ferrand, avec qui on a discuté au détour d’une interview que vous pouvez retrouver ici. Au détour de ses chansons, The Doug se livre sur ses relations complexes avec sa mère, sa ville, et tente même un remix de “La mauvaise réputation” de Brassens qui touche le public qui se laisse embarquer dans ses délires. On écoute avec attention et on a qu’une envie, c’est la sortie de son EP en mai.
A peine arrivés au parvis, les sonorités afro-caribéennes nous parviennent déjà aux oreilles. Accompagné de ses deux musiciens.nnes., David Walters a réchauffé les cœurs du Chorus en amenant le soleil tout droit sorti de son album, Soleil Kréyol. Grâce à des chansons terriblement efficaces et une bonne humeur contagieuse, David Walters parvient à nous faire entrer dans sa danse au point à en perdre le fil du temps, surtout quand ce dernier annonce qu’il reste deux minutes de show. En bref, ça chante, ça se déhanche, ça rit, ça vit.
Changement d’ambiance avec le concert de Romane qui, au fin fond de la petite scène, nous fait le plaisir de nous inviter dans son univers. Ambiance posée tamisée, on se sent vite à l’aise aux côtés de la chanteuse et de sa voix soul à la fois imposante et chaleureuse, une voix qui vous emporte et vous emmène au sein des contrées qui ont fait sa culture musicale. Il y a un peu de Nina Simone dans sa voix, un côté nonchalant à la Amy Winehouse, un peu de Kimberose aussi. On ne saurait trop vous conseiller sa musique, Romane a ce quelque chose en plus et il ne faudra pas longtemps avant que le reste du monde ne le remarque.
19H15 : la salle se retrouve plongée dans l’obscurité. Les musiciens s’installent à leurs places, les premières notes de “Poids lourd” retentissent, et par un unique spotlight, Disiz est révélé à la grande scène. Malgré une assistance un peu timide au début du show, et sûrement le fait de jouer un nouvel album où le public n’est pas forcément réceptif aux démarches artistiques du rappeur, Disiz est tout de même parvenu à mettre la foule dans sa poche grâce à une sublime scénographie haute en couleur, mais surtout grâce à son dernier album acclamé, L’amour, et d’autres hits hyper efficaces comme “Splash”. Entre ses textes sur la beauté de la vie, sur les choses les plus simples et ses prods si particulières, c’est sûr que Disiz est plus un artiste intime, donc le découvrir sur scène reste quelque chose de plutôt étonnant. Et c’est dans cette même dynamique fédératrice que Disiz conclut son spectacle avec son single “Rencontre” (sans Damso, dommage) où l’on a chanté et dansé avec entrain une dernière fois avant de se quitter.
A l’occasion de la présentation de son projet commun avec Tony Allen, Tomorrow Comes The Harvest, Jeff Mills nous fait l’honneur de sa présence. Aux côtés du claviériste Jean-Phi Dary, mais aussi des artistes Divinity Roxx et Rasheeda Ali, Jeff Mills nous fait voyager entre Détroit et Lagos avec une musique hybride entre électro, jazz et afrobeat.
Ce serait mentir que de dire qu’on n’attendait pas avec impatience de voir la sublime Joanna au festival. On s’est donc rendu dans les tréfonds de la petite scène pour y voir l’artiste accompagnée de ses deux musiciens afin d’y jouer son dernier album Sérotonine, en plus de quelques titres de son premier projet Vénus, et ce pour notre plus grand plaisir on l’avoue. Si Joanna est parvenu à nous faire nous déhancher sur ses titres phares tels que “Sur ton corps”, “Maladie d’amour” ou encore “Alerte rouge”, nous faire rougir sur “Séduction” et “Pétasse”, elle a aussi réussi à nous mettre la larme à l’oeil avec “Maman” de par sa voix bouleversante, sa puissance d’interprétation et sa touchante authenticité. Bref, donnez de l’amour à Joanna aka le futur de la pop française.
C’est l’un des grands concerts de la soirée que nous attendions avec impatience. Un concert que l’on n’est pas les seuls à attendre vu l’immense foule présente au sein de de la grande salle. Pendant une heure, Caballero et Jeanjass nous en mettent plein la vue et jouent avec aisance sur scène. Reprenant nouveaux et anciens hits comme le célèbre “Dégueulasse”, le public rappe joyeusement en chœur l’intégralité des morceaux joués et est réceptif à l’humour du duo belge. Ça nous donne un concert absolument enflammé et devient l’un des concerts les plus marquants du festival. On se surprend ainsi à chanter les refrains de toutes les chansons, même celles que l’on ne connaissait pas avant. La preuve que les belges le font différemment.
Parmi la multitude d’artistes présents au festival, IAM, le groupe légendaire du rap marseillais, nous a fait l’honneur de sa présence. L’occasion pour le groupe de faire revivre leur album classique, L’école du micro d’argent, une manière de se réaffirmer comme l’un des piliers du rap français dont les paroles résonnent encore aujourd’hui dans le cœur de leur public.
Article de Jacques-Emmanuel Mercier et Nawel Meliani
Crédit photos : @ludpellissier_musicphoto (https://ludivinepellissier.exposure.co/)