[Report] Clap de fin pour le festival Chorus 2022

C’est déjà dimanche et, comme toute bonne chose, le festival chorus touche à sa fin. L’occasion pour nous de vous emmener aux derniers concerts du weekend pour profiter pleinement de la richesse de la programmation.

Laeti, une étoile montante du Rap

Laeti était présente pour ce dernier jour de festival. La rappeuse star de la deuxième saison de Validé a joué quelques morceaux de la série Canal+. L’occasion pour l’artiste de se présenter d’une autre manière à un public par forcément acquis de base, mais qui se laissera finalement conquérir. Même si beaucoup l’ont découvert dans le cadre du Chorus, on a qu’une envie, c’est de vite la retrouver sur scène.

BEN Plg, de retour au Chorus

Visage déjà connu du festival puisqu’il nous avait fait l’honneur de sa présence l’année dernière lors du prix Chorus, BEN plg fait son grand retour sur la scène du Chorus pour un show rap comme on les aime. Un concentré de kickage, d’énergie, de gestuelles, mais aussi de sincérité et d’humour (il s’étonne même de l’énergie du public alors que “les mecs sont sous ramadan” souligne-t-il avec humour). L’occasion pour BEN plg de remercier ses potes d’enfance présents au premier rang, mais aussi de faire la promotion de son dernier EP, Réalité Rap Musique Vol. 1. 

Camélia Jordana, une douce voix qui a enchanté le festival

Alors que de doux accords de guitare s’élèvent dans l’air de la salle de la grande scène, on est surpris de reconnaître les paroles de la chanson qui a marqué notre année 2010, “Non, non, non (Ecouter Barbara)”. Et le voyage au bout de la nostalgie ne s’arrête pas là puisque Camélia enchaîne directement avec “Moi c’est”, toujours issu de son premier album éponyme. Dans un cadre somptueux où la douceur des spotlights rose va de pair avec la douceur de sa voix, Camélia enchaîne les chansons de son dernier album facile x fragile et des anciens hits, nous offrant un “shoot de love” sur-mesure et captivant notre attention tout au long du spectacle.

Hey Djan

Le groupe de pop arménienne était également de la partie lors de cette édition du Chorus. Pendant près d’une heure, le groupe a su entraîner la salle au rythme de reprises de classiques arméniens, une énergie qui rappelle celle du groupe néerlandais Altin Gün. L’ambiance est festive, on se laisse facilement aller au rythme des chansons où on a l’impression de faire partie du groupe d’amis qui s’amuse sur scène. 

On profite également des espaces calmes du festival comme le salon de jeux vidéos où on peut se poser tranquillement au détour d’une partie de jeux vidéos, ou profiter des températures douces sur les chaises longues de la terrasse. 

Zola, un rappeur qui fait le show

Que vous connaissiez Zola ou non, il est impossible de rester indifférent à un tel show. A peine les premières notes entendues que le public entre en transe, pour enfin être en synergie totale à l’arrivée sur scène du rappeur, le tout cadencé par une basse qui vous remue au plus profond des tripes. C’est un concert de rap, mais on avait l’impression d’assister à un concert de rock avec un public criant les paroles de bout en bout, et un show rythmé par les différents pogos.

Aurus, un artiste sincère 

19H25 : alors qu’on s’apprête à entrer dans le club Riffx, on se rend compte que le monde amassé devant la salle est là pour Aurus. On finit donc par tous entrer dans un silence olympien, dans une salle tamisée où seuls des instruments traînent sur la scène pour le moment. Puis la lumière s’abaisse enfin et arrive sur la scène Aurus, vêtu d’une tunique noire et d’un masque de soleil doré, annonçant son entrée par des vocalises a capella. Suite à ces solennités, les percussions et les mélodies retentissent nous entraînant dans un orchestre conduit par Aurus et sa remarquable présence scénique. Mais au-delà du caractère dramatique du spectacle, Aurus apparaît comme un artiste sincère, voire taquin. Un mélange de musique tribale, pop, aux accents symphoniques, bref, Aurus s’affirme comme un artiste dont la musique est universelle et accompagne son public sans savoir où il sera amené. Vous pouvez d’ailleurs retrouver notre interview d’Aurus à l’occasion de son show au Chorus.

La Fève, un jeune rappeur débordant d’énergie

Si La Fève fait partie de ces rappeurs encore émergents, on aurait pu croire le contraire quand on a vu la longue file devant la petite scène espérant pouvoir assister au concert de 20H15. On a ainsi fait partie des chanceux/chanceuses ayant pu s’immiscer dans la salle où on a retrouvé un public plus que prêt de l’arrivée du jeune rappeur. L’ambiance grave de la scénographie avec le brouillard épais au-dessus de la scène et les lumières blanches aveuglantes est apparu comme un écrin pour l’artiste qui a su entraîner son public sans trop d’effort, à l’image d’un gourou. Résultat : une salle pleine à craquer, une énergie intarissable et une osmose parfaite qui confirme le statut de La Fève comme l’un des espoirs du rap français.

Yseult, une diva à la voix exceptionnelle

A l’image de l’attente du concert de La Fève, la salle de l’auditorium était également pleine à craquer pour Yseult. Attendue et reconnue, la chanteuse chante divinement bien sur scène. Sur quelques chansons seulement en une heure, dont certaines a cappella, elle offre au public des interprétations dignes des plus grandes voix qui puissent exister. Durant l’heure de récital, Yseult s’affirme comme l’une des voix sans comparaison avec le reste de la chanson française contemporaine. Les chants a capella se suivent et nous transportent, la diva interprète, vit ses chansons, et on en redemande. Le silence n’est bousculé que par des applaudissements entre les chansons, avec plusieurs standing ovation de plusieurs minutes. 

L’ambiance bat son plein à la seine musicale et rien, ni même les résultats du premier tour des élections présidentielles, ne semble altérer l’énergie qui y règne. Ça danse au set de DJ, ça mange, ça rigole, ça chante à en perdre la voix au karaoké sur du Garou, bref on passe un excellent moment !

Guy2bezbar, Un artiste qui nous fait bouger

Toujours dans la fibre hip-hop, Guy2bezbar a retourné le parvis de la Seine musicale. A la fois héritier du rap des années 1990 et figure moderne du paysage musical actuel, Guy2Bezbar manie les mots et les mélodies avec soin en offrant une performance pour les amateurs/amatrices de musiques urbaines ou pas. Le formule est efficace, le tout est addictif, on se retrouve très vite parmi la foule à danser et flexer sur les gimmicks légendaires du rappeur.

Pour finir la soirée, on a décidé de se rendre au deuxième passage du multi-instrumentiste qui avait pour refuge la salle rodin du festival. On arrive ainsi au set où une foule de fans s’étaient regroupé pour profiter du show, et apporter soutien au dit Stéphane qui décidera d’allonger la durée du concert. En détournant des objets pour concevoir ses productions, le spectacle était sous le signe de la création, de l’amour et du partage qui a su conquérir le cœur de son public.

Article de Jacques-Emmanuel Mercier et Nawel Meliani

Crédit photos : @ludpellissier_musicphoto (https://ludivinepellissier.exposure.co/)