rencontre avec T he Doug: » le rap m’a appris à donner du sens au mots »

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The Doug, c’est un jeune rappeur de Clermont-Ferrand. Il sort son prochain EP au mois de mai. Celui que l’on compare à Bashung, c’est confié lors d’une Interview pour Just Focus au Chorus Festival.

Just Focus : Comment te sens tu avant ce concert, vu que c’est la première fois que tu joues dans ce festival, je crois ?

The Doug : Tout à fait ! je suis content d’être ici. Je me mets un peu la pression parce que je galère aux balances. Pour moi quand les balances ne sont pas bonnes, le concert n’est pas bon et je voudrais régler ce problème au plus vite

JF : Tu as un objectif avec ce concert ?

TD : Séduire un public qui ne me connaîtrait pas encore et aussi faire un bon concert. De grosses dates arrivent après et je voudrais que ça marche bien

JF : On te compare à Alain Bashung et en même temps tu fais du rap, il t’a influencé ? et plus largement quelles sont tes influences ?

TD : Ça me fait plaisir, c’est un artiste que j’aime bien. Je n’en ai pas écouté beaucoup, un peu vers la fin de sa carrière. Les influences… J’aime bien les Strokes, c’est à eux que je pense en ce moment mais c’est pas la plus grande influence je dirais.

JF : Pourquoi as-tu choisi le rap ?

TD : Quand j’ai commencé à écrire je n’écoutais que ça pendant 3 ou 4 ans. Je faisais des open live et ça m’est resté. Aujourd’hui, même pour des choses moins rap, il reste cette influence. Je ne peux pas m’en défaire.

JF : Apprendre à écrire des textes en rap, qu’est-ce que ça t’a amené ?

TD : Ça m’a appris à donner du sens à mes mots, à mettre des repères. Ça m’a aussi donné de l’assurance. Qu’est-ce que ça veut dire apprendre à écrire ?

JF : Trouver son style ?

TD : Je ne sais pas ce que ça veut dire. J’aime bien Alain Bashung mais est-ce qu’on peut dire que ses textes sont mieux écrits que ceux d’autre personnes ? Je ne sais pas, je dirais qu’il faut être content de ce que l’on exprime dans ses textes.

JF : Es-tu content de ton écriture ?

TD : J’écris tous mes textes. Je voudrais bien m’améliorer. Faire des choses plus consistantes, utiliser des beaux mots et ne pas écrire au pif !

JF : Pourquoi la reprise de Brassens ?

TD : À l’origine c’est un projet « moi je viens de Clermont-Ferrand » lancé par la SMAC « l’Auvergnat chante Brassens » au moment du centenaire de l’auteur. J’ai choisi La Mauvaise Réputation, c’était la chanson préférée de ma mère, mes grands-parents aussi l’écoutaient. C’est super bien écrit, c’est limpide, c’est imagé, tu comprends ce qu’il veut dire. Ça a peut être été une influence mais c’est trop lointain.

JF : Tu aimerais bien faire un album de reprises de vieilles chansons ?

TD : Non, non, ça ne m’intéresse pas pour le moment. Si ça marche un jour, peut être plus tard je pourrais faire une reprise de Nekfeu ou de Damso, quelque chose plus de mon époque.

JF : Un EP va sortir, comment l’as-tu conçu ?

TD : C’est un projet qui a démarré il y a longtemps ; c’est ma présentation pour la suite et j’ai hâte de voir comment le public va le recevoir. J’ai réuni des chansons qui me plaisaient et qui montraient un panel de ce que pouvais faire ; j’ai travaillé avec des gens super. J’espère que ça va créer une vraie couleur.

JF : Sur les 2 dernières chansons je vois une différence au niveau de la présentation. La pochette montre des photos de toi ce qui n’était pas le cas avant. C’est une nouvelle direction artistique, c’est une nouvelle façon de te présenter ?

TD : La chanson Le Large a été mise en ligne par le Printemps de Bourges donc ce n’était pas moi qui avais décidé de la présentation. Encore avant, l’EP qui était sorti, c’était un pote qui avait dessiné mon visage et là on va essayer de montrer ma gueule de C… c’est important de reconnaître l’artiste.

JF : Pour toi, qu’est-ce qu’un artiste ?

TD : Hum… Hum… je sais pas, quelqu’un qui fait de l’art. Il y a tout un débat autour de ces questions : qu’est-ce qui est de l’art et qu’est-ce qui n’en est pas ? Il faudrait 3000 ans et plus pour y répondre. En fait je n’ai pas envie de me poser cette question car si ça se trouve je n’en suis pas un (artiste) .

JF : Tu doutes de ça ?

TD : Ouais comme beaucoup d’artistes, tout en étant très persuadé d’en être un

JF : Dans tes textes, tu parles beaucoup de sentiments, de toi, des problèmes que tu rencontres, l’art est-il un moyen pour toi d’exprimer ta douleur ?

TD : À la base ça ne sert qu’à ça. C’est ce que j’ai fait quand j’ai commencé. Après j’ai essayé d’élargir le champ affectif, ne pas faire des albums que sur moi et mes douleurs mais je suis dépressif et c’est dur de me limiter

Merci beaucoup The Doug pour cette interview !