Cet été se déroulait la 19ème édition du Reggae Sun Ska. Une édition réussie et mouvementée pour le festival bordelais qui a comptabilisé un de ses records en nombre de festivaliers avec 17 000 participants de plus que l’année précédente ! Mais même au milieu de tout ce remue ménage, on n’a pas oublié de vous rapporter quelques photos souvenirs !
Une première journée haute en couleurs qui a vu Alborosie, Bigflo & Oli, Takana Zion, le Massila Sound System, le Rocksteady Sporting Club ou encore Inner Circle défiler devant notre objectif, mais surtout devant un public qui aura su se faire entendre.
C’est sous le soleil ardent de cette première journée de festival que nous faisons la connaissance des 5 rastafaris d’Inner Circle, le légendaire groupe de roots qui nous avait offert le mythique titre Bad Boys il y a maintenant 30 ans ! Et oui, 30 ans ! Sachant qu’à cette époque le groupe avait déjà 19 ans de carrière.
Ce qui nous a amené à leur demander s’ils se considéraient toujours comme des « Bad Boys* » après les 50 ans de carrière qui les sépare de la formation du groupe (* référence au surnom de Bad Boys of Reggae qu’ils se sont attribués suite à leur hit) ?
– Le groupe esquisse un sourire puis me répond “Evidemment que nous le sommes. Les années ne passent pas vite et le groupe ne vieillit pas. “
Est-ce que vous avez des projets ? Des futurs albums ?
– “Nous avons constamment des projets en cours, on fait en sorte de toujours renouveler le genre reggae. Un prochain album ? Il y en aura forcément un à un moment vu qu’on ne s’arrête jamais vraiment de composer, on le fait à chaque fois qu’on est inspiré, où qu’on soit, quoi qu’on fasse. Mais à part ça un nouvel album serait peut-être bien en préparation (dit-il avec un léger rictus). “
Comment définiriez-vous le reggae ?
– “C’est indéfinissable, c’est une onde, une vibration, « a vibe » qu‘on transmet à notre publique. On a une chanson « We The People Ha Fi To Talk (2015) » qui dit qu’il faut parler, communiquer, respecter son prochain, c’est ce que transmet le reggae. Les problèmes d’attentats qu’a subit la France et les autres pays sont issus d’un manque de compréhension entre les hommes. L’amour est la solution. “
Le message reste-t-il le même après tant d’années ?
– “ Oui, le message n’a pas changé, il est resté le même pour toutes les générations qu’on a traversé et auxquelles on s’est adressées. Il parle des gens, de la vie, du partage. Depuis Bob Marley c’est le même et il s’adapte aux générations. Bob chantait sur sa propre vie, sur celles des autres et il transmettait ça aussi. “
Lors du deuxième jour c’est Namaan qui a attiré notre attention avec une musique pleine d’énergie et de joie qu’il n’a pas hésité à partager sur scène. On lui a même demandé son avis sur ses camarades, Big Flo & Oli, avec qui il avait chanté la veille:
On a apprécié votre participation au show de Big Flo & Oli ce vendredi et on aimerait savoir ce que vous pensez d’eux ?
– « Ce sont 2 vrais gars, 2 frères qui s’éclatent, avec un message spontanée et de vraies idées. Ils véhiculent un message positif, et c’est quelque chose de rare en ce moment. Ils sont cool, ils ont la tête sur les épaules et ils vivent leur rêve ! «
Voilà 5 ans qu’on n’avait pas vu Takana Zion sur la scène internationale et notamment française. Le chanteur guinéen qui n’était pas revenu en France depuis son troisième album, Rasta Government (2011), reste l’objet d’une grande notoriété sur le continent. C’est pour la tournée de Good Life, son dernier album sorti ce 27 Mai, que l’artiste inaugure son grand retour sur la scène française à cette 19ème édition du Reggae Sun Ska. Just Focus en a donc profité pour lui poser quelques questions sur sa demi-décennie d’absence et ce qui en a résulté :
Que s’est-il passé durant vos 5 ans d’absence sur la scène internationale ?
– “C’est 5 dernières années n’ont pas été 5 ans d’errance. Aux contraires, cet intermède m’a permis de mûrir et de progresser dans la vie. Il faut savoir que durant cette période mon grand père est mort en 2013, puis je me suis marié (en 2013 également) et j’ai eu 2 enfants, tout ça m’a fait comprendre que je n’avais pas besoin des applaudissements pour vivre. “
Qu’est ce qui a encouragé votre retour ?
– “C’est l’envie de transmettre ces « vibes » que j’ai acquises en progressant dans ma vie. “
Comment aborder l’album Good Life ?
– “L’album parle de ces progressions dans la vie que sont le mariage, les enfants, le deuil et qui justement apporte la « Good Life ». “
Pourquoi cet album ?
– “Afin de sortir de la coquille dans laquelle j’étais resté depuis toutes ces années et montrer aux fans de reggae que je suis toujours là ! “
Et pour finir une dernière question, quelle est votre lieu favori pour l’enregistrement, la scène ou le studio ?
– “C’est dur à dire car ce sont 2 lieux très différents : le studio est un espace de création, plus posé et avec une atmosphère magique, tandis que la scène est énergique, vivante, laissant plus de place aux « délires » et à la spontanéité ! “
Ainsi vient cette troisième et dernière journée de festivité. Une journée bien remplie finalement puisqu’on a pu y voir Wailing Trees réveiller le festival, Papa Style grimper à la structure de la main stage, Dean Fraser enflammer la scène avec son sax et les jumeaux de Mellow Mood agiter leur dreads en rythmes et en couleurs ! Le tout étant clôturé par l’héritier du roi du reggae « Tuff Gong », Damain « Junior Gong » Marley !
Une 19ème édition réussie pour les organisateurs qui ont su ravir leur public et rester en harmonie avec les valeurs du festival. C’est donc en 2017 que l’incontournable événement reggae soufflera sa 20ème bougie, mais d’après certaines rumeurs ce ne sera pas sur le campus universitaire bordelais qu’il se fera. Le Reggae Sun Ska étant né dans le Médoc, en Gironde (33), où s’étaient déroulées les 16 premières éditions, c’est à ses origines que les organisateurs souhaiteraient faire revenir le festival puisqu’ils chercheraient un terrain de 50 hectares pouvant accueillir 20.000 spectateurs par jour sur lequel ils pourraient ancrer durablement l’événement ! Un sujet à suivre jusqu’à cette prochaine édition que nous couvrirons pour vous, armé une fois de plus de notre appareil photo.