Plus féru des cordes que jamais (cordes électriques, électroniques, celles du clavecin et piano également), le groupe new-yorkais d’électro rock quasi baroque revient cet été avec un nouvel album « Magnifique », et passe par les festivals We Love Green le 31 mai et par la Route du Rock le 14 août prochain. Les amoureux des belles mélodies pop instrumentales sont dans l’attente.
Formé à New York en 2001, le duo composé de Evan Mast et le guitariste Mike Stroud produisent des sons curieux : un atypique surf rock explosé par de la dynamite numérique. Rythmes digitaux lo-fi, riffs de guitares digitales dépouillés, on pense à de la musique 8-bits (en référence aux musiques des anciens jeux vidéos que seuls les plus de 30 ans peuvent connaitre – les français Tepr en sont un des ambassadeurs), qui rentre en contrepoint avec l’apparent futurisme de l’ensemble. Ca agace ou ça enchante, mais ça ne laisse pas indifférent.
« Seventeen years » extrait de leur premier album éponyme sorti en 2004.
Les morceaux de Ratatat sont à chaque fois émaillés de petits détails qui font de leur musique des « morceaux augmentés », que ce soit les samples divers en guise de rythme, au ton « do it yourself » des plus appréciables (tam-tam, ustensiles, divers objets et bruits quotidiens), les nappes de sons « clavecins » qui pourraient être la BO d’un remake de « Marie-Antoinette » par Copolla, dans une version punk plus rétrofuturiste. Et surtout l’attachement constant à la mélodie, qui pourrait animer des fêtes aux saveurs sucrées et aux tendances bacchanales très prononcées. Les albums se suivent (le tubesque « Classics » en 2006, le baroque saupoudré de sprinkles fluo de « LP3 » en 2008) et se ressemblent (le finalement trop bourratif « LP4« , à la qualité par ailleurs amoindrie), on attend quand même ce moment de « rupture », propre aux carrières des groupes pérennes, qui a le don de renouveler le potentiel créateur de leur musique tout en héritant de leurs fondamentaux. Si le risque de ne plus être reconnu par la base de fans n’est pas trop impactant, ça peut valoir le coup.
Qu’en sera-t-il de ce « Magnifique » ? Le teaser montre un piano joué par des mains, une guitare et une basse agilement pincées par des doigts, dans une ambiance vintage très chamber electro-pop. Le single « Cream On Chrome » qui accompagne la sortie de l’album (le17 juillet) fait encore la part belle aux recettes habituelles, avec quand même une allure plus apaisée, un gimmick de basse plus funky (on pense au groupe !!! et à Daft Punk), ça passerait tranquilou en warm-up d’une soirée en boite. Ratatat a-t-il décidé de s’attaquer au fameux album de la maturité en allégeant sa musique ?
Vérification le 31 mai au festival We Love Green du parc de Bagatelle à Paris, et le 14 août au festival de la Route du Rock à Saint-Malo.