Ce Mercredi 16 septembre 2016, Ghost sortait une version Deluxe de son album » Meliora « . L’album sorti l’année précédente, était cette fois accompagné d’un nouvel EP : » Popestar « .
Moins de 30 minutes, 5 titres, 4 reprises, pour fêter les dernières heures de Pape Emeritus III avant son remplacement. Mais commençons d’abord par une petite présentation du groupe pour les infidèles.
Ghost, groupe suédois fondé en 2008, se présente comme une Église satanique. Cinq musiciens appelés Nameless ghoul et presque indifférenciables, et un Pape chanteur, voilà la composition de ce clergé adorateur du Diable. Sans que personne ne connaisse leurs identités, ils convertissent album après album de nouveaux membres à leur culte, grâce à leur heavy metal teinté d’influences pop. Chaque album voit l’avènement d’un nouveau Pape et c’est ainsi que Pape Emeritus III connaît ses dernières heures de gloire. Mais cet EP sera-t-il notre nouveau cantique ?
Le premier titre » Square Hammer « est dans la digne lignée de » Meliora « . Une ambiance puissante et liturgique qui aurait permis au titre d’être directement intégré à l’album. Son clip développe une esthétique similaire à celle du cinéma des années 20, une plongée dans le passé qui se révèle particulièrement efficace.
La reprise de » Nocturnal me « de Echo and the Bunnymen est un peu plus problématique. Le groupe s’est contenté de plonger le morceau original dans la marmite ghostienne sans vraiment surprendre. Heureusement, la reprise de » I believe « de Simian Mobile Disco est plus réussie. Ghost se retrouve face à une contrainte : comment retransmettre l’esprit d’un morceau électronique tout en instaurant une ambiance ecclésiastique ? C’est par une forte présence de l’orgue et des chœurs que le groupe réussira ce pari. Le 4ème morceau est une reprise de Eurythmics, non pas » Sweet Dreams « comme tant (trop) l’ont fait mais » Missionary Man « . Cette reprise a le mérite d’amener Ghost sur un registre 80’s qu’on ne lui connaît pas : on en redemande !
Enfin, le dernier morceau arrive. On se presse autour du lecteur CD pour entendre les dernières recommandations de Pape Emeritus III. Mais pendant l’écoute, une succession de questions presque métaphysiques nous assaille. Pourquoi ? Pourquoi reprendre ce morceau ? Quel est l’intérêt ? Est-ce juste parce que le morceau original s’appelle » Bible « ? La recette originale du morceau, déjà peu intéressante, est reprise à l’identique : seule la voix change.
Finalement » Popestar « est un album en demi-teinte, parcouru de belles trouvailles et de franches déceptions. Il faudra voir l’EP comme une extension de » Meliora « plutôt que comme une œuvre à part entière dans la discographie de Ghost. On attend désormais avec impatience la venue du nouvel album (et du nouveau pape) prévue pour 2017.