Pitchfork Festival 2018 : la lineup et nos coups de coeurs

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La 8ème édition du Pitchfork Music Festival Paris offre une occasion d’aller écouter en 3 soirs les artistes parmi les plus intègres. Mais il se veut aussi construire des ponts, et toutes les tendances sont ainsi représentées.

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Lors du Pitchfork Festival Paris de 2017 (Crédits Piotr Grudzinski

Jeudi 1er novembre

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The Voidz (Crédits : Gaelle Beri)

Cette journée sera certainement celle des célébrités : hexagonale, avec Etienne Daho qui s’offre en ce moment un jubilé national, entre son exposition à la Philharmonie et son passage à de nombreux festivals , une reconnaissance de sa patte dans la pop française que les spectateurs viendront apprécier en cette fête des Morts, mais lui ne veut pas l’être. Julian Casablanca  n’est pas non plus quelqu’un qui veut voir sa carrière enterrée depuis la séparation de son premier et mythique groupe de rock The Strokes il y a des années (ex-aequo avec les Whites Stripes pour le statut de « dernier groupe de rock »). Le Pitchfork verra la performance de son side band The Voidz, formation où il se lâche et opère des virages en roue libre, se moquant des styles et des instruments qui peuvent l’entourer. Célébrité, suite, avec Mac DeMarco, et sa musique de malice et de poésie, sans se prendre au sérieux non plus. Moins célèbres mais néanmoins talentueux, on s’arrêtera devant la scène des australiens Rolling Blackouts Coastal Fever, signés par le légendaire label Sub Pop (Nirvana, c’était eux), qui vont prendre le flambeau du rock US (en fait, australien, mais bon). Le funky californien Cola Boyy sera aussi présent, avec son atmosphère rétro et parfois psychédélique, respirant le bon vivre disco.

Avec aussi :  John Maus, Yellow Days, G Flip

Vendredi 2 novembre

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Blood Orange (Crédits Stacey Mark)

Fini la Toussaint, ce vendredi est le jour des Vivants, le début du week-end, fêtons-les. CHVRCHES et sa vivifiante chanteuse pop Lauren Mayberry, qui nous égayera de ses compos easy going, ce qui est pour mieux s’aérer les oreilles en vue d’une atmosphère malgré tout teintée de mélancolie (« Love is Dead » que s’appelle leur dernier album, quand même). La passion et elle bien vivante chez Devonté Hynes alias Blood Orange, qui après son interlude acoustique folk de son projet Lightspeed Champion, opère cette fois son tournant soul et hip hop, non sans modestie. Des morceaux au dessus des diktats actuels, jouant avec ses featuring, jubilant sans forcer. Blood Orange a du goût. Du goût, certes, mais bien plus sucré, avec Chromeo , qui ravira les plus jeunes comme les plus jeunes… d’esprit, que le duo extraverti ravira de ses ambiances pop. Si on est adepte de légèreté, ce vendredi va vous allez comme un gant, puisqu’il y a le groupe parisien Bagarre, ce mélange allègre de techno rétro, de genres et de paroles au pif (paf), tant que ça bourre le pif, ça passe. Mais que d’excitation : il est temps de « faire la sieste pendant des heures et de se faire pleins de bisous » , dixit Lewis OfMan ,tout juste la vingtaine, également producteur, qui, à part ces paroles pleines d’amour, sait aussi redynamiser l’électro au sens large. Il va dans les sillons de Polo & Pan, Hypnolove, avec des effluves de Flavien Berger de de Kid Francescoli dedans.

Avec également Kaytranada, Car Seat Headrest, Dream Wife, Boy Pablo.

Samedi 3 novembre

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Bon Iver

Après un vendredi de furie, place à l’atterrissage en douceur : Bon Iver et sa poursuite musicale qui atteint de nouveaux rivages. Là ou le début de sa carrière était fait de susurrement et de frottage de cordes délicat, on a ici des bouffées de cuivres et des vocodeurs sans code, incarnés. Le must du festival ! Daniel Avery propose quant à lui un spectacle visuel où on entendra sa musique issue des strates anglaises de la techno. Avec des saveurs aux extraits de Chemical Brothers, Aphex Twin, Autechre et de vrombissements sonores en tout genre. De genre, il en est difficilement question chez Uknown Mortal Orchestra, parlez plutôt d’état d’esprit. Pas de contraintes, juste un chanteur habité par une étrange et lancinante psyché funk, entouré de sitar électrique, le tout tinté de cuivres, plus free que jazz. Enfin, et pour achever de rendre cette journée de samedi potentiellement parfaite, nous avons DJ Koze, un DJ allemand ayant débuté avant la chute du Mur de Berlin, maintenant chez Kompact, qui signe au bout de 30 ans de carrière un splendide « Knock Knock », à la fois pied de nez et hommage à l’électro. Le set parait prometteur, à l’écoute de cette élasticité sonore, cette surprise au bout du beat, ces contre-temps libérateurs qui cassent la house music, pour la refonder sans cesse. A nouveau, le Pitchfork, c’est là où il faut aller. 

Avec également Jeremy Underground, Stephen Malkmus & The Jicks, Peggy Gou, Avalon Emerson, Muddy Monk, Snail Mail, Michael Rault

A la Grande Halle de la Villette (Paris), du 1er au 3 novembre. Billetterie en ligne