Moins d’un an après la sortie de son album Civilisation, Orelsan ajoute 10 titres pour compléter un album déjà abouti et validé par la critique. Nous sommes revenus sur la genèse de l’album, dans la partie 1 de cet article, que nous vous invitons à lire, si ce n’est pas déjà fait. Dans cette 2e partie d’article, nous analyserons et nous vous donnerons notre ressenti par rapport à ces 10 nouveaux morceaux qui forme l’album Civilisation perdue.
À la fin de notre 1re partie, nous étions avec un Orelsan qui cherche l’inspiration, alors que ses maquettes n’ont pas été retenues par ses acolytes. On apprenait aussi qu’un featuring avec Adèle devait avoir lieu, mais celui-ci a-t-il vu le jour ? Plusieurs questions restaient en suspens alors que le rappeur sortait la réédition de Civilisation.
Orelsan ajoute 10 titres à Civilisation
Une réédition qui est totalement une surprise. En effet, après le succès de l’album, personne n’aurait pu prédire que l’artiste sortirait une réédition de celui-ci. Et surtout, à peine un an après que Civilisation soit arrivé dans les bacs. Mais alors, que valent ces 10 nouveaux titres ajoutés à l’album originel?
Des morceaux inédits ?
On découvrait dans la partie 2 du documentaire « Montre jamais ça à personne », consacré à Orelsan, l’élaboration de l’album. C’était aussi pour nous l’occasion d’entendre des maquettes, que le rappeur avait testé en solo. Des ébauches qui n’avaient finalement pas été retenues pour Civilisation.
Mais, à notre grande surprise, ce sont bien ces maquettes que nous retrouvons sur la réédition. Orelsan prend donc le risque de nous proposer des titres qui n’ont pas été validés lors de la création de l’album. Des titres qui semblaient n’être que des brouillons dans le documentaire. Des titres qui ne semblaient pas être destinés à exister hors du studio de l’artiste. Autres surprises pour les fans, la présence du featuring avec Adèle, qui faute de temps n’avait pas pu être ajouté à l’album originel. De quoi nous mettre l’eau à la bouche, mais que valent alors ces fameuses maquettes ?
Notre analyse morceau par morceau
Tout d’abord, on se rencontre à la lecture de la tracklist que chaque morceau comporte la mention CP_000_ avant le titre, une indication qui est utilisée habituellement pour les démos. Ce qui nous donne un peu plus l’impression qu’Orelsan a décidé d’assumer le côté maquette de ce nouvel opus.
Cette réédition commence avec une introduction qui nous rappelle le thème de l’album : détruire pour mieux reconstruire. Le morceau commence avec un piano voix qui va laisser progressivement la place à une instrumentale qui sonne électro. À travers ce titre, l’artiste nous invite à reconstruire notre monde en repartant de zéro ou presque, afin que l’être humain évolue et essaye de ne pas refaire les mêmes erreurs.
Dans le deuxième morceau » Les aventures de MiniSan », Orelsan nous présente une contre-version de « la quête ». Nous avons ici la face cachée du morceau « la quête », l’artiste reprend les éléments de son morceau avec un point de vue plus sombre. C’est un morceau, dans lequel on suit le parcours d’enfant du rappeur et où il nous confie ses blessures d’enfances.
Ensuite, arrive le morceau « Toujours perdu quand même », dans lequel on retrouve la plume du jeune Orelsan que l’on a connu sur ses premiers albums. À travers des punchlines et des phrases comiques, on partage les doutes, les insécurités et les questionnements du chanteur.
« Juste un dernier » est pour sa part une version alternative de « Dernier verre ». Dans cette version, Orelsan met en avant les bienfaits de la fidélité et nous montre que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs, au contraire.
« Ok… super… » est une sorte d’appel à la simplicité et à l’honnêteté. Ce morceau met en lumière l’hypocrisie de notre société et le fait que l’on donne de l’importance à des choses qui n’ont pas réellement d’intérêt.
« Ha la France » est une combinaison de préjugés et de paradoxes qui collent à la peau des habitants de notre pays.
« Point de rupture » est une version alternative de « Ensemble ». Dans les deux morceaux, le rappeur évoque les difficultés de la vie en couple. Dans « Ensemble », il met en lumière les bons côtés de la vie à deux pour rester avec sa partenaire. Alors que dans « Point de rupture », ce sont les mauvais côtés qui sont éclairés, ainsi que le fait que de rompre est difficile.
« Nous contre le monde » est un message à l’enfant qu’ Orelsan aimerait avoir. Il y exprime son désir de paternité et de monde meilleur pour les futures générations.
« Evidemment », le featuring tant attendu du rappeur et de la chanteuse belge Adèle est consacré à la persévérance. Les 2 artistes développent dans ce morceau le fait qu’il n’y a pas de résultat sans patience et travail.
Cette réédition se termine sur le morceau « On a gagné », l’artiste y fait un récap de sa carrière, de ce qu’il a accompli, réussi avec son équipe, malgré les galères, un hymne à la victoire au final. Ce titre est la réponse parfaite au morceau « La peur de l’échec », outro de son premier album, dans lequel le chanteur évoquait ses angoisses de ne pas réussir ses ambitions.
Notre avis
Orelsan ajoute 10 titres à Civilisation, ce qui crée un album qui mérite d’être écouté pour apprendre à mieux connaître le personnage et l’homme. Il est vrai que musicalement cet album n’est pas le plus abouti et le mieux terminé du rappeur, mais ceci est comblé par le côté humain et simple qui en ressort. Le chanteur se met à nu et nous fait partager « sa vie ». Entre le documentaire et la sincérité des textes, nous avons vraiment l’impression d’avoir participé à l’album, comme un pote qui regarde sans intervenir.
La presse peu tendre avec cette réédition
Si nous vous conseillons de découvrir cette réédition, malgré le côté maquette un peu brute. On ne peut pas dire, en revanche, que la presse pousse à l’écoute de l’album.
Le Monde qualifie cette réédition de « gênante ». L’article décrit Toujours perdu quand même, Ok super, Ah la France… comme « musicalement très faibles ». D’après celui-ci, « Les Aventures de MiniSan ressemble à une version encore plus puérile du titre La Quête. »
Cet article, comme celui de France Info, évoquent une « private joke » qui ne plairait qu’aux fans de l’artiste et à ceux qui ont vu le documentaire.
Des chiffres incroyables
Orelsan ajoute 10 titres pour un album « Civilisation Perdue » qui connaît un succès fou. La raison ? Les fans du rappeur ont pu redécouvrir les morceaux de l’album et les 10 titres inédits. Ce qui fait donc 25 titres au total.
Lors de la première semaine d’exploitation, Orelsan a décidé de dévoiler les chiffres de son album « civilisation édition ultime ». Un chiffre qui se monte alors à 44 268 ventes pour cette réédition. C’est incroyable ! Peu de rappeurs peuvent se vanter d’avoir fait autant ! Cela représente alors 29 380 copies physiques, 726 téléchargements, et 14 162 en équivalents streaming.
Depuis les chiffres ne cessent d’augmenter, sur l’année 2022, Civilisation atteint 405 000 ventes, s’appuyant notamment sur la réédition de Civilisation. Pour un impressionnant total de 743 000 ventes (338 000 en 2021 + 405 000 en 2022).
Pour notre plus grand bonheur, Orelsan ajoute 10 titres à un album déjà incroyable. Des morceaux maquettes, brouillons, ébauches ou pas vraiment travaillés, mais qui nous permettent d’en apprendre plus sur le rappeur. Un rappeur qui devient plus humain musicalement, mais qui d’un point de vue vente, confirme qu’il est une méga star.