Sorti le 20 octobre, le premier clip d’OBI Slave We met en scène la dure vie des migrants africains au sein d’un squat lyonnais.
Né au Nigeria, OBI est arrivé en Europe en traversant les frontières marocaines et espagnoles dans d’horribles conditions. Une histoire marquante qu’il veut raconter à travers son titre Slave We, armé de sa plume et de son flow.
« Nous sommes des esclaves dans la ville, car nous ne sommes pas libres, nous ne possédons rien, pas même le droit de circuler. Les regards qu’on nous porte sont durs, nous sommes à la merci du destin. Cependant nous gardons espoir et foi en une liberté possible. Nous prions beaucoup. Il y a tout ça dans Slave We » explique l’artiste.
Une histoire qu’il retranscrit aussi visuellement. Le clip explore un squat du quartier de la Croix-Rousse à Lyon, où il vit en compagnie d’autres migrants. Un lieu de tournage brut, choisi pour montrer un quotidien difficile.
« Pour le clip, on a tout improvisé, rien n’est calculé, tout est vrai. On voit des
compagnons à la fin. » raconte-t-il. « On est invisible quand on vit dans un squat. Parfois, ça fait du bien d’être vu. Ce squat c’est chez moi, c’est là où j’ai écrit toutes mes chansons, dont Slave We. Je suis content de vous le faire visiter un peu. »
Un artiste autodidacte
Son amour pour la musique et pour les mots naît au Nigeria, où il participe à des battles de hip-hop dans les rues. Sans papier depuis dix ans, en proie aux expulsions et à la précarité, OBI trouve dans la musique un exutoire. Après des années d’errance, il s’installe dans le squat du collège Maurice Scève à Lyon. Il apprend par lui-même à se servir d’un logiciel d’enregistrement, avant de rencontrer le musicien Cédric de La Chapelle qui l’aidera à produire ses chansons.
A travers un univers entre rap, électro, soul, et afro-trap, OBI raconte les galères, la discrimination, mais aussi l’espoir qui subsiste. Son premier album est d’ailleurs prévu au printemps prochain.