Voici notre interview de l’artiste TLF, rencontré à l’occasion de la sortie de son dernier album.
Just focus: Il y a des vétérans du Rap comme Kool Shen ou Joey Starr qui sortent des albums… Je me souviens avoir lu que tu ne validais pas les anciens qui continuent à sortir des albums… Tu tiens toujours tes positions?
J’ai dit ça ? (Rires) Je vais transformer ma position (rires) Non je ne trouve pas, regarde Jay-Z c’est un ancien, j’aime moins son dernier album mais c’est un ancien et il est toujours là à faire mal, toujours en forme. Il a traversé toutes les époques, de l’âge d’or du rap jusqu’à aujourd’hui.
JF: As-tu écouté le nouveau Kool shen ?
Je n’ai pas eu l occasion mais j’ai confiance en lui, c’est un mec avec une plume et il sait s’adapter, c’était lui la plume de NTM, le kicker…Alors que Joey c’était plus l’attitude et le charisme.
Est-ce que y’aurait un artiste avec lequel tu aimerais collaborer ?
Rihanna, (rires), Jay Z, Pharrell Williams, plus Pharrell que les autres d’ailleurs. Un featuring avec Pharrell et Adele au refrain, ce serait top. Ou mieux : Eminem et Adele au refrain.
JF: Comment fonctionnes-tu au niveau de ta créativité ? Tu te lèves à 4h du matin ? Comment ça se passe ?
Moi c’est plus dans la spontanéité. Si le son me botte, je me lance. Avec mon iPhone, j’enregistre mes mélodies, des refrains, mes idées, mes textes. Je ne m’influence pas de la radio ou de la télé, partout où je suis en voiture même au chiottes (rires) Si je trouve un truc je l’enregistre direct. Je commence toujours par le refrain. La plupart de mes morceaux, je les écris plutôt en studio… « Grand frère » et « Maman » c’est plus à la maison que c’est né, par besoin d’être plus dans le noir, où le cœur pouvait parler…
JF: On sent bien que tes textes sont plus émotionnels.
Oui c’est vrai. Mais en général, c’est en studio que tout se fait, en restant fidèle au concept de l’album : No limit. Et c’est spontané. Il faut que le son me parle, qu’il soit lourd, je trouve des idées dessus, des toplines, je prends du recul dessus. Si plus tard je la chante sans faire exprès, ça me laisse penser que le gimmick se mémorisera facilement et j’écris par-dessus.
JF: Il y a des thèmes plus sensibles par rapport à la dimension agressive propre a Vitry à laquelle tu nous avais habitués, tu parles d’amour et de craintes ? Des étapes récentes de ta vie ont influencé l’écriture de « No Limit »?
Oui c’est clair, puis c’est mon premier album solo. Forcément je me livre plus, c’est plus thérapeutique, fallait être « No Limit » et j avais besoin que mon album ait une âme, des choses en moi devaient sortir. Puis je suis pas un mytho : je suis quelqu’un d assez authentique. Je me devais d’être honnête avec moi-même et avec le public et que je voulais pas sortir un truc qui ne me ressemble pas. Sur cet album il fallait que je me livre, « No Limit » dans l’écriture, le thèmes les sons, « Grand frère » ou « maman », les journalistes m’en parlent souvent parce que ça doit sûrement les toucher en tant qu’être humain. Avec leurs problèmes, les fans n’hésitent pas à me le dire, certains ont pleuré devant moi car ils étaient touchés par l’émotion du titre. J’ai reçu plein de photos de frères, de sœurs.
JF: Que deviens Carlito de la Mafia K41fry ?
Je sais pas du tout, j’avais fait un morceau avec lui qui s’appelait « ma capitale », mais ce qu’il devient aujourd’hui je ne le sais pas….
JF: Tu gardes des affinités avec eux ou tu comptes développer des artistes en marge de la Mafia K1Fry ?
Il n’y a aucun problème avec eux, c’est l’ancienne école et on essaie doucement de faire place respectueusement à la nouvelle génération. A 13-14 ans, on écoutait la mafia K1fry, aujourd’hui il veulent du nouveau, la Mafia c’est une légende du rap Français, un collectif important, ils ont fait du bruit de ouf. Après, chacun essaye d’avancer dans son parcours respectif et avec respect… Mais tu as l’air touché par la Mafia k1fry tu m’en parles beaucoup (rires)
JF: Oui c’est sûr que ça fait partie de ma génération à laquelle tu es affilié, en particulier à celle de ton frère, forcement…. Je sais que tu essaies d’être une entité différente de celle de ton frère, mais je voulais te poser cette question : tu préfères qu on te dise que tes sons sonnent comme ceux de Rohff, comme la Mafia k1fry ou comme un son nouveau parce que ton son claque avec ce style propre a Vitry, bien sale façon 9.4 !
Je préfère que tu me parles de mon album à moi, parce que tu as dû me parler pas mal de Rhoff et la Mafia k1fry…
JF: Bien sûr, j’ai reçu le clip de « Grand frère » dans le dossier de presse où tu es présenté comme le frère de Rohff. Donc j’essaie de palper où est ce que tu souhaites être situé par rapport à toutes ces grosses entités.
Pour répondre à ta question, j’ai ma propre identité TLF, je la construis et je suis en train de la mettre en place depuis 5 ans. C’est mon deuxième album et vrai premier solo et je pense avoir bien installé mon identité, je ne suis pas un rappeur, je suis un artiste.
JF: Pour être clair et qu’il n’y ait pas de quiproquos, en poussant mes recherches, j’ai vu beaucoup de choses et je te donne la possibilité d’éclaircir certaines rumeurs dont tu voudrais éventuellement te débarrasser, avec tout le respect qui t’est dû.
Non il n’y a aucun souci t’inquiète, on s’est compris.
JF: Une dernière question. Le climat en France géopolitique, électoral, post attentat.
Pas qu’en France dans le monde, ça m’intéresse. Malgré les attentats et cette liberté de vivre ensemble qu’ils ont tenté de tuer, on est là, on continue, la musique continue. On écoute « No limit », on danse dessus, on garde le sourire. C’est un album ensoleillé pour cet été pour dire qu’on continue à vivre, malgré la montée du FN, les amalgames sur les musulmans, les étrangers, les réfugiés, l’exclusion de tout ce qui ne leur ressemble pas. Malgré tout ça on continue, j’ai confiance en tous les citoyens français qui vont rejeter toutes ces discriminations.
JF: Je te remercie de nous avoir reçu et te souhaite un franc succès pour « No Limit » …
Merci à toi!
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