Interview de Maxime Raux, jeune artiste indépendant

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Aujourd’hui, nous vous présentons un jeune chanteur de la côte d’Opale. Maxime Raux a toujours été un passionné de musique. Plus jeune, il montait déjà ces premiers groupes. C’est donc tout naturellement qu’il crée sa propre structure éponyme, il y a quatre ans. C’est en autodidacte qu’il apprend le chant, la guitare, et c’est grâce à des connaissances acquises lors de ses études que Maxime développe son projet musical.  Il vit entièrement de sa passion et la transmet quand il en parle. Alors, laissez vous bercer par sa voix chaude et rauque et par ses textes travaillés empreints d’une sincérité saisissante.

Bonjour Maxime ! Est-ce que vous pouvez vous présenter ?

Je m’appelle Maxime Raux. Je suis auteur/ compositeur/ interprète. J’ai 25 ans, je vis dans le Pas-de-Calais et je fais de la pop en français, avec une très grande importance que je porte aux textes. J’ai la chance de faire ce projet depuis environ quatre ans. C’est un projet qui est super intéressant pour moi, parce qu’il m’a permis de très vite, vivre de ma musique. On fait énormément de live, environ 80 par an, partout en France. C’est un projet d’équipe parce qu’on a la chance de travailler à plusieurs dessus et de collaborer avec beaucoup de monde. C’est une très belle histoire et c’est avant tout une magnifique aventure humaine.

Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment vous avez commencé la musique ?

Bien sûr ! Alors, j’ai commencé la musique très jeune. Vers l’âge de 10/11 ans et à cette époque-là, j’étais un vrai passionné de métal. Il se trouve que j’ai commencé par monter un groupe de métal avec des amis à l’époque, quelque chose de très amateur, vraiment pour s’amuser. Et puis ensuite, j’ai monté un projet un peu plus pop, qui s’appelait Happiness.

J’ai très vite eu envie de me professionnaliser et de faire de la musique dans la vie, à 100 %. J’ai donc décidé de fonder le projet Maxime Raux, il y a maintenant 4 ans. Avec Happiness, j’avais déjà fait pas mal de concerts, on avait pas mal bougé aussi. Je me suis pris de passion pour la musique, encore plus qu’avant, et je me suis dit : C’est exactement ce que je veux faire dans la vie, je ne veux pas faire autre chose. Et je vais me battre pour réussir à faire ça.

Vous avez appris seul le chant, la guitare, le synthé. Pourquoi avoir décidé d’apprendre en autodidacte et non pas en vous formant dans une école ou en prenant des cours ?

C’est vrai qu’au départ, j’ai voulu faire tout ça en autodidacte parce que j’avais accès à internet et je trouvais que c’était vraiment plus simple. Je ne voulais pas du tout m’inscrire à des cours de musique. Et c’est assez marrant comme réflexion, parce que le fait d’être autodidacte ça a été un vrai point positif au départ. Mais maintenant que c’est mon métier, je reviens à l’essentiel et je prends un peu de cours de chant, un peu de coaching de façon à pouvoir continuer de progresser. Peut-être gommer certaines mauvaises habitudes que j’ai prises en étant autodidacte, mais à la fois aussi, consolider mon parcours. Se former à la musique, à l’instrument, à la voix, c’est toujours quelque chose d’indispensable. Et je pense que c’est très important de continuer à progresser tout le temps.

Vous avez commencé la musique tôt, mais vous avez aussi fait des études, une licence et un master. Vous avez travaillé. Qu’est-ce qui vous a poussé vers ces études-là. Et quel a été le déclic, quand vous vous êtes dit : Je monte mon projet et je me mets entièrement à la musique !

Au départ, j’ai voulu faire des études de biologie parce que j’ai toujours été passionné par la nature, l’environnement et toutes ces choses-là. Je me disais que c’était vraiment super sympa de pouvoir allier sa passion à ses études et de travailler dans une branche qui me plaisait. Et puis au fur et à mesure de ma licence en biologie, j’ai commencé à faire énormément de concerts. Je me suis dit : Aujourd’hui on sait qu’un artiste entrepreneur, c’est toujours très bien. Quelqu’un qui va savoir gérer son outil, avoir une petite structure, tout ça, c’est très important. Et je me suis dit : Suite à ma licence, je vais faire un master en management pour essayer d’apprendre un petit peu tout ça, apprendre à entreprendre.

J’ai continué à faire de la musique pendant toute cette période. Et ensuite, j’ai travaillé pendant environ un an en agence de communication. Tous les matins en me levant, je me disais : Ben c’est bien, j’adore mon travail. C’est cool, mais ce n’est pas vraiment ce que je veux faire. Il y a eu une réorganisation au sein de l’entreprise, qui m’a permis de partir. J’ai fait ce choix de partir pour faire de la musique parce que je pense que c’était le bon moment pour moi. Et puis, c’est ce qui me permet de m’épanouir vraiment le plus. Donc j’ai quitté mon travail. J’ai monté ma structure dans la musique. Ensuite, j’ai continué à développer cette structure et à embaucher des collaborateurs.

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Est-ce que vous pouvez nous parler un peu plus en détail de votre structure ? Nous dire ce que vous comptez développer par la suite avec ?

J’ai monté plusieurs structures, la plus importante s’appelle MRG Music. C’est la structure qui s’occupe essentiellement du booking et du développement du projet musical. Une structure pour laquelle, on est trois salariés, de ce micro-label. Ça nous permet aujourd’hui, de commercialiser nos dates de concerts, de gérer en interne la gestion de la paie, les contrats de travail, les contrats de ventes. Et c’est aussi MRG Music qui fait les demandes de subventions, pour financer nos clips, nos réalisations, parce qu’aujourd’hui, on fait vraiment tout nous-même. C’est-à-dire que la plupart de nos clips sont faits maison, en interne, certaines photos sont faites aussi en interne. On gère vraiment tout, de A à Z et c’est vraiment ça, qu’on a voulu développer.

Il y a deux autres structures qui sont MRG Production et MRG Learning. Elles sont plutôt sur la partie cours de musique et développement d’autres artistes. On travaille avec énormément d’autres artistes sur des premières parties. Nous, on fait les premières parties d’autres artistes. On se laisse la possibilité de pouvoir tous un peu s’entraider. C’est très intéressant de partager ce qu’on fait, surtout quand on fait de la musique.

Vous avez enregistré vos premiers EP avec. Et vous développez aussi d’autres artistes ?

Alors, exactement ! On a développé pour le moment d’autres artistes. On travaille avec eux, on peut très bien faire une demande de subvention EPK à la Spedidam, pour permettre à un artiste de la côte d’Opale, d’avoir un petit teaser de son projet. Et puis, on va faire l’enregistrement des voix-off au sein de la structure. Voilà ce qu’on peut faire. On peut vraiment accompagner, faire les premières maquettes, enregistrer les premiers EPs, comme le 1er label des artistes. Mettre le pied à l’étrier, les aider à monter une structure juridique aussi, de leur côté, s’ils veulent développer leur projet. Les accompagner dans la structuration de ce projet.

Pouvez-vous nous présenter votre dernier EP, Nuit

Oui tout-à-fait. C’est un EP qui est pour moi très personnel, parce qu’il parle vraiment essentiellement de ma vie. Il est très autobiographique. On l’a composé à la toute fin 2019. On est partis avec toute mon équipe, donc un ingé-son, un de mes musiciens, un graphiste. En fait, on a loué une villa en Belgique et on a posé nos valises là-bas, une dizaine de jours. On a installé un studio et on a enregistré vraiment tout l’EP là-bas. On a fait tout l’enregistrement de base, les arrangements, sur place.

C’est ce qui était très intéressant, cette dynamique d’équipe. Et le fait de pouvoir être entre copains, faire de la musique toute la journée, c’est vraiment un luxe, c’est quelque chose qui est incroyable. On a vécu des super expériences et je pense qu’on les ressent dans l’EP. A la suite de cette semaine en Belgique, on a travaillé avec d’autres personnes comme Alban Lico ou Fabrice Ordioni sur le mixage et les masterings.

C’est un EP qui est composé de cinq titres. C’est assez éclectique parce qu’il va traiter à la fois de beaucoup de sujets et de beaucoup d’esthétiques musicales. Avec une majorité de titres pop exclusivement en français, avec une grande importance aux textes. C’est un EP autobiographique parce que, pour un titre comme Les soirées, il va parler de choses que j’ai pu vivre durant mon adolescence ou ma jeunesse. Mais aussi de choses pluss récentes, comme ma paternité et c’est une chanson, Les Hommes, que j’ai pu composer durant la grossesse de mon ex-compagne. Ce sont des sujets qui sont pour moi, touchants, très personnels. Livrer cet EP au public, c’était quelque chose d’intéressant d’un point de vue musical, mais aussi très enrichissant personnellement.

Vous avez sorti un 1er EP, Brune. Qu’est-ce qui a changé dans votre manière d’écrire, comment avez-vous évolué musicalement entre ces deux EPs ?

Comment j’ai évolué musicalement entre ces deux EPs ? Je pense que, déjà, j’ai essayé d’être plus personnel, dans Nuit que dans Brune. Et j’ai vraiment voulu laisser une place en avant aux textes. Essayer de travailler plus mes titres et de revenir à les composer uniquement avec ma guitare et ensuite de les arranger. Et non pas de commencer par la production. J’ai eu envie de laisser une grande part aux textes et c’est aussi dans cette direction que j’irai pour l’album que je suis en train d’écrire.

Quelles sont vos influences dans l’écriture, dans la composition. Qu’est-ce qui vous influence ?

J’adore le travail de Vianney ou encore de Julien Doré. Et pour être sur des artistes un peu moins mainstream, j’aime aussi beaucoup le travail d’Antoine Elie ou Nicolas Foé. Ce sont des artistes que j’adore. Au niveau des productions, j’apprécie beaucoup le travail d’une artiste comme Eugénie, que je trouve super. On a la chance d’avoir, en France, de très bons artistes. Il y a une diversité artistique qui est immense et c’est vraiment très inspirant.

La période actuelle est un peu compliquée, comment pensez-vous défendre vos EPs ?

Pour le moment, on a essayé de les défendre en faisant pas mal de live-stream, que tout le monde fait en ce moment. Mais on a essayé de proposer quelque chose d’assez professionnel, avec plusieurs caméras, plusieurs plans. Une bonne mise en réseau et tout en 4K, de façon à essayer d’amener, quand même, un vrai live avec un son de qualité chez notre public. Et on est bien évidemment pressé de les défendre sur scène. Cet été, on a déjà une trentaine de dates bookées. En espérant qu’elles puissent se tenir, c’est vraiment ce qu’on espère aujourd’hui.

Sinon, on a essayé de partager cet EP le plus largement possible, via les réseaux, via les lives-stream, via aussi, le travail de notre attachée de presse et le travail que l’on fait au quotidien pour diffuser le projet au maximum. Et d’ailleurs, c’est aussi un peu grâce aux médias, qui passent un moment avec moi, pour écouter ce que j’ai à dire. C’est super, ça me fait vraiment très plaisir. On a réussi à trouver un nouveau modèle autour de tout ça, c’est-à-dire qu’on a essayé de conserver les emplois de nos intermittents, durant toute la période Covid. Pour le moment, on a réussi. Mais bien entendu qu’on est super pressé que ça reprenne et qu’on puisse faire convenablement notre travail.

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Pensez-vous que le live-stream pourrait être quelque chose à garder, même après le Covid ?

Je le pense, et pour deux raisons. La première, c’est que, nous, ce qu’on a fait pour conserver les emplois artistiques, c’est qu’on a vendu des espaces publicitaires dans les lives-stream, de façon à ce que les annonceurs puissent acheter une publicité. Et nous, avec l’argent qu’on récoltait, on faisait des cachets. Donc ça, c’est quelque chose qui pourrait se faire encore à l’avenir.

Et j’ai l’impression que maintenant, certains concerts pourraient avoir lieu en live, mais pourraient être aussi diffusés en parallèle, en live-stream. Avec une billetterie ou ce genre de chose. C’est une nouvelle perspective et ça peut être intéressant, de creuser, de développer et d’inclure le live-stream dans ce modèle. Parce que, si on peut, peut-être, faire des concerts dans un premier temps avec 1000 personnes au lieu de 5000, pourquoi ne pas aller chercher les 4000 restants via une billetterie sur les réseaux. Et de vendre les places en physique un peu plus chères.

Il faudrait essayer de trouver quelque chose là-dessus et de pouvoir continuer à conserver les emplois dans la branche, dans le secteur. Continuer à jouer en live, parce que c’est quand même indispensable. Je pense que tout le monde aujourd’hui, essaye de trouver des solutions, chacun à sa manière et ça va être important.

Donc ça aura quand même permis, le Covid, de penser à d’autres moyens de diffusion de la musique ?

Bien sûr ! Et puis, je pense aussi que c’était une période très créative. Je vois énormément d’artistes qui ont sorti beaucoup de choses, qui ont pris énormément de temps pour composer. Parfois, c’est bien aussi de revenir uniquement à la musique et à ce qu’on a envie de dire.

Pour vous ça a été le cas, ça a été une période créative ?

Oui, vraiment ! Parce que, justement, j’ai commencé à écrire un nouvel album. J’ai aussi fait énormément de production. J’ai passé énormément de temps aussi sur ma guitare, à travailler sur l’instrument, j’ai pu prendre pas mal de cours de musique. Et au delà de ça, c’est une période où on a beaucoup travaillé, parce qu’on a eu la chance de pouvoir embaucher un contrat d’apprentissage en plus. Il y avait de bonnes aides cette année qui nous le permettaient. Donc ça nous a permis, non pas de développer l’entreprise, parce que c’est avant tout en live qu’on arrive à faire ça, mais en tous cas d’essayer de ne pas rester à rien faire et d’avancer quand même.

Auriez-vous un petit mot pour la fin ?

Le petit mot pour la fin, merci beaucoup ! Et puis, si je vous ai donné envie d’écouter ma musique, ce serait super sympa que vous alliez écouter. N’hésitez pas, à toutes les personnes qui vont lire cet article, à me faire un retour, parce que j’adore passer du temps à lire ce que les gens m’écrivent, à leur répondre, à passer du temps avec eux. Et si je devais m’adresser à des artistes qui ont envie de développer, eux aussi leur projet, d’avoir confiance en eux, de ne pas hésiter à sortir un maximum de musique.

Merci Maxime pour ce temps que vous nous avez accordé.

A bientôt !

Vous pouvez retrouvez Maxime Raux sur instagram : @maximeraux_

Et son EP Nuit disponible sur toutes les plateformes.