A l’occasion de son concert au Badaboum le 26 avril dernier, JustFocus a rencontré l’adorable Charlotte OC. Elle nous a parlé de son enfance, de son premier album Careless People sorti en mars et de ses projets pour l’avenir…
Interview traduite en français à retrouver en anglais juste en-dessous.
JF : Bonjour Charlotte ! Tout d’abord, pourrais-tu peut-être juste te présenter aux lecteurs français qui ne te connaissent pas ?
Charlotte : Mon nom est Charlotte OC, je viens du Royaume-Uni et je fais de la musique alternative… sombre… et dramatique. (rires)
« C’est une sensation étrange de se dire qu’on peut faire quelque chose comme ça, comme une vocation. »
JF : Quand t’es-tu rendue compte que tu voulais devenir chanteuse ?
Charlotte : Ma sœur aînée était chanteuse, elle me chantait tout le temps La Petite Sirène et j’adorais lui chanter en retour. Je pense que j’ai réalisé que je voulais l’être quand ma mère m’a acheté une machine à karaoké et je n’arrêtais pas ! J’étais tout le temps dessus, ma famille m’a écoutée et s’est rendue compte que j’étais douée. Je me rappelle d’un doux sentiment à la chorale de l’école où je me sentais très en l’aise, les sons sortaient de ma bouche de manière très fluide et naturelle. C’est une sensation étrange de se dire qu’on peut faire quelque chose comme ça, comme une vocation.
JF : Quel âge avais-tu à cette époque ?
Charlotte : J’avais 5 ou 6 ans quand j’étais dans la chorale. J’avais toujours du mal avec tout le reste mais c’était la seule chose qui ne me posait pas de problème.
JF : Qu’est-ce que tu écoutais quand tu avais 6 ans alors ?
Charlotte : Beaucoup de Freddie Mercury, j’adorais Queen quand j’étais plus jeune, j’étais fan ! Michael Jackson aussi, je pense qu’en tant qu’enfant, tout le monde l’adore. On ne peut pas s’en empêcher, on est juste là « Oh mon dieu, cette personne est géniale ! ».
JF : Maintenant, parlons de ton album Careless People qui est sorti le 31 mars dernier. Cela t’a pris 4 ans pour sortir cet album après ton premier EP Colour My Heart. Pourquoi tant de temps ?
Charlotte : Et bien, j’ai mis du temps à comprendre qui j’étais. Je savais que je pouvais chanter mais il y a une différence entre être capable de chanter et être capable de créer quelque chose qui nous représente. Pour certaines personnes, c’est facile, pour d’autres non. En 2013, j’étais plutôt jeune. Du coup, ça m’a montré comment partager et j’ai l’impression que je viens de le faire. J’avais besoin de grandir et de savoir ce que je voulais dire. Après avoir fait Colour My Heart, je voulais être inspirée par différentes choses au lieu d’essayer de « nourrir » ce morceau. J’avais besoin de temps, j’en avais besoin.
JF : Selon toi, quels sont donc les plus grosses différences entre tes trois EP et l’album ?
Charlotte : Je pense que l’album ressemble plus au premier EP, il est plus traditionnel. Strange est un peu plus électronique et j’en ai été effrayée. Je ne voulais pas être couverte de production, j’en avais rien à faire que ce soit « cool ». Dès que j’ai fait cet EP, je me suis dit « ça ne va pas, ce n’est pas moi ». Enfin, quand j’ai fait If My House Is Burning, je voulais l’amener vers le son live. Une fois le moment de l’album arrivé, je voulais combiner les deux car je suis heureuse dans les deux mondes. Je ne suis pas heureuse dans l’un ou l’autre, il faut que les deux soient joints.
JF : La pochette de l’album est très simple, juste toi en noir et blanc. Pourquoi ?
Charlotte : J’avais quelques visuels pour l’album mais quand c’est arrivé, je n’ai pas eu le temps de réunir tout ça. Donc quand j’étais en train de tourner le clip de Darkest Hour, nous avons fait un photoshoot, le directeur a pris une photo et dès que je l’ai vue, elle m’a frappée. Je pense qu’elle correspond au nom, on dirait que je regarde quelqu’un de haut.
JF : En effet, Careless People, pourquoi ce nom ?
Charlotte : J’étais en train de regarder Gatsby le Magnifique et cette phrase m’a totalement percutée. Le type décrit Tom et Daisy comme négligents (careless). J’ai l’impression que j’ai été assez négligente, j’ai vu des gens être négligents avec moi et avec d’autres personnes. C’est ce par quoi j’ai été inspirée au départ : des gens faisant des conneries. Tout l’album est sur des gens qui font des erreurs, réaliser que tu as fait une erreur ou que quelqu’un en a fait une. Puis, ça rend bien et ça sonne bien !
JF : Est-ce que tu as un morceau préféré sur l’album ou tu les aimes tous comme tes enfants ?
Charlotte : Est-ce que j’ai un préféré ? Je pense qu’ils sont tous de la même famille. Je suis fière de tous. Running Back To You est un très bon morceau mais je pense que c’est Choice. J’adore aussi jouer In Paris en concert, c’est mon préféré sur scène.
JF : In Paris est justement à propos de Princesse Diana, est-ce que c’était bien de le chanter A PARIS hier soir ?
Charlotte : OUI ! Je n’arrêtais pas de le dire au public ! (rires)
JF : Ce concert faisait partie d’une minuscule tournée : seulement trois concerts à Londres, Berlin et Paris où elle a terminé hier. En es-tu heureuse ?
Charlotte : Oui, ces villes représentent beaucoup pour moi. Si ce n’était pas pour ces villes, je ne pense pas que je l’aurais fait. Berlin m’a beaucoup inspiré pour Colour My Heart, In Paris est sur Paris et le reste est à propos de ma vie à Londres et ce que je devais gérer. C’était très sympathique de faire ça, faire ces concerts dans ces villes, j’ai eu l’impression de raconter l’histoire de l’album.
JF : En parlant de Berlin, tu as récemment collaboré avec le producteur allemand Wankelmut sur Almost Mine. C’est plutôt différent de ton album mais en gardes-tu de bons souvenirs ?
Charlotte : Oui, Wankelmut est un amour. Je n’ai pas réellement écrit la chanson, c’était un featuring mais j’ai entendu la voix de la fille qui a écrit la chanson et elle ressemblait à la mienne donc j’ai voulu le faire. C’était très difficile car c’était son style de musique. Les paroles sont toujours tristes et désespérées, c’est ce que j’aime ! (rires)
JF : J’ai lu beaucoup de gens te comparer à Lana Del Rey. Qu’est-ce que tu en penses ?
Charlotte : J’aimerais ne plus être comparée un jour ! Cependant, je pense qu’elle a ouvert une porte pour les artistes comme moi, de pouvoir être triste et faire la musique que je fais. Pour cela, je pense que les artistes comme Lorde et moi devrions être reconnaissants car c’est une toute nouvelle chose. Cependant, je pense que Lana et moi sommes très différentes, son esthétique est plus un monde qu’elle a créé alors que le mien est plus personnel. Nos voix sont aussi différentes mais l’humeur est peut-être similaire, je ne sais pas. Il me tarde le jour où ça n’arrivera plus !
« J’aimerais qu’un jour passe sans que je sois comparée »
JF : Est-ce que tu as une collaboration de rêve ? Peut-être avec Lana ?
Charlotte : (éclats de rire) J’adorerais faire quelque chose avec Little Dragon, j’adore tellement Little Dragon. J’aimerais travailler avec Damon Albarn de Gorillaz. J’aimerais qu’il m’écrive quelque chose. J’adore Tom Odell, ce dernier album est tellement bon. Je pense que c’est un album travaillé de manière très intelligente, je l’admire pour ça. Néanmoins, mon choix principal est Little Dragon.
JF : Donc quelle est la suite pour toi ?
Charlotte : J’ai quelques concerts et festivals bientôt. J’ai tout juste fait une vidéo pour Shell qui sortira prochainement.
JF : Dernière question, qu’est-ce que tu peux dire en français ?
Charlotte : « Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ? » (avec un très bon accent) Est-ce que mon accent est bon ? (rires)
Propos recueillis au Badaboum à Paris le 27 avril
Retranscription en anglais
JF : Hello Charlotte ! First, could you maybe present yourself to the French people who don’t know you but are going to read the interview?
Charlotte : My name is Charlotte OC, I’m from the United Kingdom and I make dark… dramatic… alternative music. (laughs)
« It’s a funny feeling that you could just do something like that, like a calling. »
JF : And when did you realize you wanted to be a singer?
Charlotte : My older sister was a singer and she was always singing The Little Mermaid to me and I loved singing it back to her. I think I realized I wanted to do it when my mum bought me a karaoke machine and I just didn’t get off it ! I was just always on it, my family was listening to me and they heard that I could hold the chin. Yeah, I just remember a quiet feeling in choir at school where I felt really at ease and it felt really fluid and natural coming out of my mouth. It’s a funny feeling that you could just do something like that, like a calling.
JF : How old were you at the time?
Charlotte : I was about 5 or 6 when I did the choir. I always struggled with everything else but that was the only thing that felt like I didn’t struggle with.
JF : Then, what were you listening to when you were 6?
Charlotte : A lot of Freddie Mercury, I loved Queen when I was younger, I was obsessed ! Michael Jackson as well, I think when you’re a child, everybody loves him. You can’t help it, you’re just like “Oh my god, this person is amazing!”.
JF : Now, let’s talk about your record. It’s named Careless People and it came out on March 31st. It took you 4 years after your first EP Colour My Heart to release it. Why so much time?
Charlotte : Well, it took me time to figure out who I was. I knew that I could sing but there is a difference between being able to sing and actually being able to create something that represents you. Sometimes, that comes easily for people, sometimes it doesn’t. Back in 2013, I was quite young. So, it showed to myself how it grown into myself to share and I feel like I have just done that. I just needed to grow up and figure out what it was that I wanted to say. Also, when I made Colour My Heart, after that, I wanted to just get inspired by different things instead of trying to feed off that song. Yeah, I needed time, I needed it.
JF : So, in your opinion, what are the major changes between your three EPs and the album?
Charlotte : I think the album sounds more like the first EP Colour My Heart, it’s more traditional. Strange is a little bit more electronic and I got scared of that. I didn’t want to be covered in production, I wasn’t bothered about it “being cool”. As soon as I did that EP, I was like “that’s not right, that’s not me”. And then, when I did If My House Is Burning, I wanted to lead it more towards the live sound of it. When it came to the record, I wanted to combine the two because I’m happy in both worlds. I’m not happy in one or the other, I need them to be joined.
JF : The cover of the album is really simple, it’s just you in black and white. Why is that?
Charlotte : I had some visuals for it but when it came by, I just didn’t have the time to pull all of that together. So, when I was doing the video for Darkest Hour, we actually did a photoshoot, the director took a photo and as soon as I saw that one, it just stood out to me. I think it suits the name, it looks like I’m looking down on somebody.
JF : Indeed, Careless People, why that name?
Charlotte : I was watching The Great Gatsby and that line totally struck out for me. The guy describes Tom and Daisy careless. I feel like I’ve been pretty careless and I’ve watched people be careless with me and with other people. That’s initially what I got inspired by: people just fucking up. The whole album is about people making mistakes or realizing that you’ve made a mistake or somebody else made one. Finally, I think it sounds and looks nice !
JF : Do you have a favorite song on the album or do you love them all as your children?
Charlotte : Do I have a favorite ? I think they’re all of the same family. I’m proud of all of them. Running Back To You is a really good song but I think I’d choose Choice. I also love playing In Paris live, that’s my favorite to perform.
JF : In Paris is actually about Princess Diana, was it great to perform it IN PARIS yesterday night?
Charlotte : YES ! I kept saying it to the audience ! (laughs)
JF : This gig was part of a really small tour: only three gigs in London, Berlin and Paris where it finished yesterday. Are you happy about it?
Charlotte : Yes, these cities mean a lot to me. If it wasn’t for these cities, I think I would not have made it. Berlin inspired me for Colour My Heart, In Paris is about Paris and the rest of them was about my life in London and what I was dealing with. It was really nice to do that, doing these shows in these cities felt like I was telling the story of the record.
JF : Talking about Berlin, you recently collaborated with the German producer Wankelmut on Almost Mine. It’s kind of different from your record but are you keeping good memories out of it?
Charlotte : Yes, Wankelmut is a sweetheart. I didn’t actually write the song, it was a feature but I heard the vocal on it from the girl who wrote the song and it sounded like me so I wanted to do that. It was really difficult because it was his style of music. The lyrics are still sad and desperate, that’s what I like ! (laughs)
JF : I read a lot that people compare you to Lana Del Rey. How do you feel about it?
Charlotte : I’d like for a day where I don’t get compared ! But I think that she opened up a gateway for artists like myself, to be sad or to make music I do. And for that, I think that artists like Lorde and myself should be grateful because it has opened up a whole thing. However, I do think that Lana and I are very different, her aesthetic is more of a world that she has created and mine is more personal. Our voices are also different but the mood may be similar, I don’t know. I look forward to the day it doesn’t happen anymore !
« I’d like for a day where I don’t get compared ! »
JF : Do you have a dream collaboration ? Maybe Lana?
Charlotte : (wild laughter) I’d love to do something with Little Dragon, I love Little Dragon so much. I’d like to work with Damon Albarn from Gorillaz. I’d like him to write something for me. I love Tom Odell, that last album is so good. I think it’s a really cleverly crafted album, I admire him for it. However, my main one is Little Dragon.
JF : Then what’s next for you?
Charlotte : I’ve got some gigs and festivals coming up. I just did a video for Shell that is coming soon.
JF : Last question, what can you say in French?
Charlotte : Qu’est-ce que tu fais aujourd’hui ? (with a really great accent) Is my accent good ? (laughs)
Compiled on April 27th at Badaboum