Greentea Peng, la talentueuse artiste neo soul nous kidnappe dès les premières images de son nouveau clip Nah It Ain’t The Same. Les images et les idées se bousculent à la vitesse du son.
La musique figure une évasion au quotidien
D’emblée, la muse londonienne pose le décor d’un flot hypnotique continu. Les lyrics parlent de se réveiller avec ce désarroi, cette incertitude qui n’accable que la pauvreté. Greentea Peng nous explique qu’ être un homme aujourd’hui, est si dur! Ce ne sera jamais comme avant constate-t-elle. Parle-t-elle du monde d’avant la Covid 19 ? Il est question de désir, de foi, de possession. Elle affirme ne rien posséder d’autre que le temps et des souvenirs. Le clip associe le souvenir à une forme de voyage intérieur, on comprend que pour l’artiste les stupéfiants figurent une évasion au quotidien.
La nature végétale habille les scènes avec la palette du Douanier Rousseau. Le foulard noué à la créole, la carte postale, les fruits rouges de la passion, les vignettes de timbre sont autant de petites escales vers des destinations lointaines. L’artiste ne s’inscrit pas dans la norme. Pas seulement de par son look, tatouages qui rappellent les motifs des nomades berbères ou kabyles, les scarifications africaines… Mais aussi par la puissance mystique de sa silhouette sculpturale qui se promène des parcs londoniens aux cités du Mexique, berceau des civilisations précolombiennes. Est-ce une ode aux cultures Mayas, que l’autrice invoque dans ses lyrics ?
Un style innovant
La fusion du hip hop avec la soul et le reggae est bienheureuse. Le voyage devient mystique. La voix chaude, aux fêlures prononcées nous envoûte. La ligne de basse entêtante déroule le chant rappé, tout autant que la rythmique de la batterie ponctue le phrasé. Au dernier tableau, la voix s’adoucit, la contrebasse, le piano et la batterie impulsent un jazz à la Sade. Cela introduit une note réconfortante, inattendue, presque une lueur d’espoir en réponse à la neurasthénie ambiante.
Avec subtilité, le clip intègre la musique des bruits environnants du quotidien, du chant des oiseaux à la circulation automobile.
L’album est annoncé pour cette année, il présage d’une nouvelle addiction à cette troublante musicalité.