Glass Animals a réussi ce jeudi 15 octobre, le pari de créer une bulle visuelle, musicale extra-temporelle. Après un début d’année lancé sur les chapeaux de roue au Royaume-Uni, avec l’accueil élogieux réservé au premier titre ‘Your Love (Déjà Vu)’, soutenu par BBC Radio1, Spotify et Apple Music, le groupe rencontre également le succès aux États-Unis, où il est classé dans le top 20 du classement radio alternatif.
Concert – 2.0 : musique new age, visuel rétrogaming des années 90
Le show va bien au-delà d’un concert classique habituel. D’emblée, Le spectacle nous immerge dans l’univers onirique de Dave Bayley, le chanteur leader du groupe. 4 musiciens multi-instrumentistes, talentueux, performent comme s’ils jouaient devant une salle pleine. Et ce, avec la même énergie , alors qu’ils sont seuls, derrière l’écran. Drew MacFarlane passe du clavier à la guitare, Ed Irwin-Singer de la basse au clavier et Joe Seaward allie batterie classique et pads électronique. Alors que Dave Bayley hypnotise toute l’attention, le chanteur s’amuse à filmer en gros plans ses acolytes. Cela semble être une invitation à monter sur scène et à vivre le concert de l’intérieur. Entourée par un décor tropical, la scénographie se compose d’ images projetées, en arrière plan. Souvenirs d’enfance, vues de Tokyo la nuit, lignes géométriques, figures de jeux vidéo, fond marin… défilent au sol, au plafond et sur les côtés…Dave Bayley chante en duo avec d’autres artistes guest par écran interposé. Les lumières de couleur mauve, rose installent une ambiance intimiste pop acidulée. Le visuel est complètement raccord avec la musique pop psychédélique
Dreamland, un album inspiré par le doute et le chaos
En premier lieu, l’inquiétude est à l’origine de ce troisième album. En effet, il fait référence à l’accident de vélo, qui a plongé le batteur du groupe, Joe Seaward, entre la vie et la mort, pendant plusieurs semaines, en 2018. Un électrochoc, pour le groupe, tous amis depuis l’enfance. Ainsi, Dave Baylay nous raconte que Dreamland représente une incursion pleine de nostalgie dans sa vie. “L’idée de l’album est venue pendant des moments de chaos et de doute. Mon meilleur ami se trouvait à l’hôpital. Je ne savais pas s’il allait s’en sortir. L’avenir me paraissait assez sombre et incertain. J’ai éprouvé énormément de mal à penser au futur. (…) Je me suis retrouvé à contempler le passé. Je scrutais mon cerveau, ressassant de vieux souvenirs, ces pensées me convenaient à ce moment-là même si elles étaient désagréables en elles-mêmes. Quand vous n’êtes pas disposés à créer de nouveaux souvenirs…vous replongez dans les anciens. Je l’entends dans les conversations. Je le vois quand j’observe ce que les gens regardent à la Télé. Dans ce que nous écoutons, mangeons, rêvons.”
Dreamland parle aussi d’amour, de nostalgie et de sagesse
En outre, l’album parle aussi d’amour, de sexualité, de haine et d’enfance. Dave Bayley tient à souligner qu’ « il s’agit (…)de réaliser qu’il n’y a rien de mal à ne pas avoir de réponses ou de ne pas savoir quoi éprouver. il est totalement acceptable de se sentir ou d’apparaître vulnérable. En fait, c’est ce qui rend le chemin plus excitant. Même si souvent la vie parait binaire, demandant de répondre par oui ou par non, de se conformer et d’être intégré, le monde est en réalité bien plus intéressant, nuancé et brillant que cela…Bien plus fluide et incertain.”
Ces paroles résonnent en ces temps particuliers de pandémie de Covid 19. Il va falloir composer avec le concert en ligne. La Covid 19 change notre approche du monde, de la vie, de la musique et de la performance en live.