Georgio, cette étoile montante.

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C’est dans un chaleureux petit café situé boulevard Richard Lenoir que Georgio nous reçoit pour une entrevue rapide à l’occasion de la sortie de son dernier album Héra.

Le jeune garçon à l’allure simple, se livre et revient sur l’écriture de son album. Nous sommes en hiver, il fait déjà nuit dehors, l’ambiance est intimiste; un cadre parfait pour échanger

Héra: la lumière après l’obscurité de « Bleu Noir »

Photo officiel album Héra

Pour Georgio, Héra est la suite logique du précédent album. La vie du rappeur prenant une toute autre tournure ces derniers mois, il lui a paru urgent et évident de sortir de nouveaux titres. Entre deux concerts, dans le train, à l’extérieur de la capitale ou dans Paris même, Georgio ne s’arrête pas, sa plume s’agite jour et nuit sur le papier. 

Ses textes sont le reflet de sa vie mais pas seulement. Pour des morceaux tels que « Mama Rita », « Svetlana et Maïakovski” ou encore « La vue du sang », Georgio nous conte des histoires.

« Enfin, vous comprenez, je ne suis ni une pute, ni une femme battue, mais je n’invente rien, je m’inspire de ce qui m’entoure et je raconte ».

Bleu Noir raconte une partie sombre, éprouvante de la vie du jeune rappeur. Après la sortie de celui-ci, l’envie a été de souffler, de prendre du recul. Mais Georgio mènera une vie si trépidante, rythmée par les tournées, que l’envie sera de partager rapidement et de nous livrer Héra.

Le milieu du rap l’importe peu 

Georgio n’est pas devenu rappeur parce-qu’il en avait envie, mais parce-que le rap l’a choisi. Les influences du rappeur sont variées, il aime explorer et Héra en est la preuve. Les sonorités flirtent parfois avec le rock. La guitare est aussi beaucoup présente. Dans « Nos Futurs« , on perçoit même des tintes d’électro. En somme, un album qui raconte l’histoire de la vie au style musical éclectique. C’est en ça que le rap l’a choisi: il sait conter la vie de diverses manières.

D’où vient-il et qui est-il?

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Crédit: Lou MC

Georgio a grandi dans le 18ème arrondissement de Paris. Il fréquentera au lycée des milieux sociaux divers et variés. C’est un homme cosmopolite, qui épouse le mélange et se fond dedans. Georgio est de ces personnes qui posent un pied partout. Pourtant, il saura se créer une identité singulière. S’affranchissant des codes du rap, il explore les horizons à la recherche de la meilleure sauce. Et quelle sauce…

Je suis assez mélancolique mais je reste un jeune bourré d’espoir et d’envies tout en étant conscient des réalités qui m’entourent. Au quotidien? Je me nourris de rêve et de cauchemars, et suis plutôt apolitique. D’ailleurs, je ne revendiquerai jamais mes choix politiques dans mes textes simplement parce-que j’en ai pas, je n’y crois pas. 

La femme dans le rap: la frontière entre respectable et réalité

Nous abordons à présent un sujet qui nous tient à cœur car nous concernant. Le rappeur aime la femme, et dédie plusieurs de ces morceaux à celle-ci. Pour le jeune homme, il suffit de savoir manier ses textes pour y dire des choses crues et violentes. Partant de là, il est possible de rapper sur des faits aussi dégradants soient-ils. C’est un tout nous dit-il, « faut être ouvert d’esprit pour comprendre les sens cachés et savoir interpréter avec du recul ». ll fera notamment référence au son de Lasco, lundi aprem, « y’a qu’ma mère et ma tshoin qui m’appellent Nicolas », pour illustrer le hardcord acceptable. Georgio tolère la violence, tant que celle-ci reste cantonnée à une forme d’art. Dans la vie quotidienne, il prônera la sagesse. 

Tu es une personne inspirante, pourrais-tu nous livrer ton message de paix? 

Alors ce serait un message de paix violent et paradoxal à la fois. Il commence par la violence et ne marche pas pour les gros fils de pute, mais pour le reste ce serait de s’écouter au plus profond de soi-même et de faire ce qu’on a envie de faire.

Co-interviewé avec Lou MC.