Eric Clapton : un nouvel album à 71 ans!

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Décidément l’âge n’a pas l’air d’effrayer les légendes de la musique. En Mars, c’était Iggy Pop qui sortait son album « Post Pop Depression« . C’est maintenant au tour d’Eric Clapton de sortir « I still do », son 23ème album, à 71 ans.

Tout d’abord, est-ce nécessaire de rappeler qui est Eric Clapton ? « Cocaine » ou « Layla » ont marqué les esprits. En 2011, le magazine Rolling Stones le classait deuxième meilleur guitariste de tous les temps derrière Jimi Hendrix, excusez du peu !

Ce nouvel album consiste donc en une série de reprises de chansons de célèbres bluesmen. Certaines personnes sont inquiètes dès qu’on parle de reprises, et en effet c’est un exercice plus difficile qu’il en a l’air, si on veut réellement donner un intérêt musical à la reprise. Mais bien réalisée, une reprise peut marquer les esprits. Songez à la reprise de « Knocking on heaven’s door », effectuée par les Gun’s and Roses, presque plus connue que l’originale. La chanson avait d’ailleurs été reprise par Eric Clapton sur son célèbre album « Slowhand ». Et d’ailleurs, saviez-vous que « Cocaine » était une reprise ? En effet, c’est d’abord JJ Cale qui l’avait enregistrée en 1976, soit 1 an avant que Eric Clapton la sublime. Pour revenir à l’album, on a tout de même droit à 2 chansons originales, pour ceux qui définitivement auraient une dent contre les reprises.

Sortir un album réussi quand on est déjà une légende, c’est aussi savoir bien s’entourer. Eric Clapton ne déroge pas à la règle puisque son producteur n’est nul autre que Glyn Johns. Ce dernier, en plus d’avoir déjà collaboré avec notre légende anglaise, a travaillé avec Led Zeppelin, The Who, The Rolling Stones, The Eagles ou encore Bob Dylan !

I-still-do

Avec tous ces éléments, on pouvait s’attendre à un bel album de la part d’Eric Clapton. Et c’est brillament le cas. « Alabama woman blues », initialement de Leroy Carr, est modernisée avec finesse. « Little man you’ve had a busy day » fait l’effet d’une couette dans laquelle on se blottirait le dimanche matin pour échapper au reste du monde. « I dreamed i saw St Augustine » donne une nouvelle et tout autre vie à la chanson de Bob Dylan, déjà grandiose. Sur « I will be there », Eric Clapton collabore avec Angelo Mysterioso. Pourquoi ce nom est-il important ? Car il s’agit du pseudonyme de George Harrison (guitariste des Beatles). Les morts ne chantant pas, il s’agirait apparemment selon des rumeurs de Dhani Harrison, son fils. Il en résulte en tout cas une magnifique reprise de la chanson de Paul Brady. Du côté des nouveaux morceaux, on a un « Spiral » un peu décevant, mais rattrapé par un fantastique « Catch the blues ».

Le titre de l’album « I still do » (« je le fais encore ») illustre ainsi parfaitement ce qu’est Eric Clapton aujourd’hui : un musicien et un compositeur qui n’a pas dit son dernier mot, et qui peut encore ravir nos oreilles. Est-ce une ultime fin cette fois ? Nul ne peut le dire, mais on peut imaginer que placer « I’ll be seing you » (« je te verrai ») à la fin de l’album n’est pas un hasard…