Le producteur d’électro canadien revient avec Suddenly, son 7ème opus. Plus ambitieux, sortant de sa zone de confort, Caribou va bousculer une partie des habitudes de ceux qui se rappellent avec joie de Our Love ou de Swim, ses deux précédents albums.
On sort de la routine
On ne doutait pas que Caribou aime toujours faire de la musique, mais ce qu’on redoutait dans Swim, son précédent opus sorti en 2015, c’est que sa musique rentre en pilotage automatique. Quand on démarre la lecture de Suddenly, on sort complètement de cette routine. La rupture est dans les samples à la saveur hip hop, nouveaux venus dans son identité musicale forgée depuis 20 ans. Il vogue assez loin, ce Caribou. Il titille FourTet, James Blake, Depth Affect. Dan Snaith, de son vrai nom, veut les talonner tous et se démarquer dans toute cette scène électro indé. Mis à part le dispensable et dancy Never Come Back, Suddenly ressemble à une boîte de Pandore, ressortant des bouts de sons passés capables de dérouter.
De petites touches soul
Le talent de Caribou réside dans ce mélange de grappes de raisins vintage pour en faire un nouveau cépage. Son ancien tube Sun peut servir à illustrer le son des années 2010. Le cru 2020, lui, se saisit moins aisément, on s’y plonge petit à petit. Doucement avec la ballade You and I, puis avec les suivants. Des entremets faits de samples, de pianos désaccordés et de hip-hop (Sunny’s Time). De petites touches soul dans Home, qui convoque le groupe Avalanches qui pourrait l’interpréter tout à fait en duo. Les deux manient, en effet, l’art du sample avec brio. Sa voix est mise à nue dans le dernier morceau Cloud Song, pour une ode psyché des années 60. Pour Caribou, c’est sans doute cette décennie qui influence toutes les autres.
Déroutant mais envoûtant, voilà comment on pourrait décrire ce dernier opus de Caribou. Mais il faut l’écouter pour vraiment le comprendre. On vous laisse donc avec You and I.
You and I de Caribou :
