Deuxième jour à Beauregard, et c’est cette fois sous le signe du rock que Just Focus décida de commencer sa vadrouille à travers les scènes.
Robert Plant and The Sensationnal Space Shifters
Devant la scène, deux publics différents attendait impatiemment la venue de Robert Plant, l’un ayant connu la période Led Zeppelin, l’autre regrettant d’être né trop tard. Mais pour beaucoup, c’était aussi une appréhension de ce qu’allait donner sur scène un Robert Plant sans Jimmy Page. A 67 ans, était-il encore capable de performances dignes du titre de « meilleur chanteur de tous les temps », que les lecteurs de Rolling Stones lui attribuaient en 2011 ?
Robert Plant arrive sur scène accompagné de son backing band, The Sensationnal Space Shifters. Et il suffit de quelques chansons pour comprendre que le chanteur britannique mérite sa réputation. Sa voix puissante accompagne un rock polymorphe fortement ancré dans le rock des années 70. La formation qui l’accompagne n’est pas en reste puisqu’une grande importance est accordée aux musiciens. On appréciera particulièrement les passages de ritti, une sorte de violon africain, joué par Juldeh Camara. De beaux échanges musicaux auront également lieu lors de chansons calmes où la douce voix de Robert Plant se mêlera au jeu de guitare de Liam Tyson. A la fin du concert, un « Whole Lotta Love » revisité a fait vibrer les passionnés de Led Zeppelin. Il s’agira de l’unique reprise de Led Zeppelin et si dans un premier temps, on peut le regretter, on comprend finalement que c’est ce qu’il y avait de mieux à faire. Jouer sur la nostalgie, avec une formation amputée de la quasi-totalité de ses membres originaux, c’est assurément courir le risque de tomber dans l’auto-caricature. Robert Plant a su se réinventer, tournant définitivement le dos à son ancien groupe, pour pouvoir donner un véritable intérêt à sa carrière solo. Peu de chanteurs arrivent ainsi à se détacher de leur précédente carrière, et trop souvent on assiste soit à une parodie involontaire, soit à une chute dans les tréfonds de la banalité. Robert Plant passe au delà de cela, et c’est sans aucune hésitation qu’on peut affirmer qu’il s’agit bel et bien d’un des meilleurs chanteurs de tous les temps.
The Avener
C’est avec beaucoup moins d’attentes que l’on aborde le show du DJ et producteur français, The Avener. Cependant, on se surprendra à passer un bon moment. Jeu de lumières et musiques entraînantes transformeront pendant une heure, le sol de Beauregard en Dancefloor. Le public de Beauregard, particulièrement en forme, saura transformer une prestation sans grande ambition en terrain de jeux pour danseurs survoltés. On verra ainsi quelques pogos dans un univers électro-pop, mélange non-habituel mais appréciable.
The Kills
C’est de loin qu’on assistera au concert de The Kills mais le couple de rockeurs nous fera passer un bon moment. Un rock efficace et classe, qui terminera la soirée de certains, peu enclins à assister au concert de Fakear.
Fakear
Mais pour Just Focus, la soirée n’est pas terminée, et il aurait été inenvisageable de ne pas assister au concert de Fakear. Ce dernier, originaire de Caen, revenait chez lui pour la clôture du samedi soir. C’est d’ailleurs par un « Comment ça va la maison ? » qu’il marqua son attachement à la ville qui avait fait naître sa carrière musicale. Déjà passé par Beauregard 3 ans auparavant, on sent que le jeune homme a su faire évoluer sa musique tout en restant dans la même veine musicale. Une Harpiste, un claviériste, un bassiste et un batteur l’accompagnent, ce qui est particulièrement appréciable et permet de redonner un son plus organique à sa musique électronique. On ressent que Fakear ressent un réel plaisir dans sa musique et c’est un plaisir qu’on partagera avec lui pendant une heure de concert.