Perle de l’électro downtempo née sur SoundCloud, le producteur n u a g e s est trop peu connu, alors que l’on a tous besoin d’un peu plus de beauté dans ce monde.
Beaucoup trop d’artistes ne sont connus que pour une musique, puis retombent dans l’oubli. n u a g e s en est à l’exact opposé. En effet, ce producteur britannique a commencé en 2012, et se construit petit à petit, en prenant son temps. Loin des stratégies marketing, il fait partie des artistes bien trop rares, que l’on chérit et bénit d’exister.
Mystérieux, silencieux, dans l’ombre. A tel point que peu de personnes de son entourage connaissent son projet. Pourtant, sa musique ne ressemble a aucune autre, et les adjectifs manquent pour la décrire.
n u a g e s, c’est une électro lo-fi magnifique, downtempo aux discrets beats hip hop. Les mélodies y sont mélancoliques et les voix réverbérées. Il n’y a qu’à voir le sublime et atmosphérique Closer. Le genre d’ambient à écouter à 2h du matin, alors que les pensées se font envahissantes et menaçantes. Et pourtant, alors que les titres apaisent, on a l’étrange impression que quelque chose est sur le point de se produire.
A part, la musique de n u a g e s mérite d’être écoutée pleinement. Comme il le disait dans une rare interview pour Stereofox, il y a quelques mois :
« A cet instant, vous êtes capable de vivre la musique sans distractions, sans qu’elle soit simplement la bande son de tout ce que vous êtes en train de faire. Cela permet de réfléchir et de vraiment ressentir ce que vous écoutez. Je suppose que la plupart des mes morceaux ont été faits avec cet état mental introspectif en tête. »
La magie des loops
Au coeur de chaque morceau se trouve une loop, « boucle » en français, qui va se répéter. Puis, couche par couche, viennent s’ajouter et se confondre percussions, beats, mélodies et sons plus organiques. C’est de cette simple boucle que vont découler toutes les sensations du morceau.
Closer rappelle les chansons douces que l’on chante aux enfants pour éloigner les monstres. Et pour cause : la loop est issue du titre Igloo de Karen O., composé pour la bande originale de Max et les Maximonstres. De la même manière, sur Shadows, on retrouve l’ambiance dark du morceau Love de Daughter. Un brin philosophe, c’est un extrait du poème What If You Could Control Your Dream, de Alan Watts, qui est au coeur du majestueux Dreams.
Pour n u a g e s, les vocals sont un instrument, une couche qui se mêle harmonieusement aux autres. Bien qu’il y ait très peu de lyrics sur ses morceaux, la voix sensible et aérienne de l’islandaise Bijou accompagne Faded. Un titre hypnotique, plein de douceur.
On peut suivre une réelle progression au fur et à mesure des titres. En effet, pour lui, produire est un hobby pour décompresser. Entre chaque titre, il essaie d’appendre une nouvelle technique, qu’il utilisera dans le morceau suivant. Oui, chacune de ses musiques est vraiment unique, et c’est pour ça qu’on l’aime d’amour.
Vous l’aurez compris, l’électro du prince downtempo n u a g e s, c’est autre chose. Beau, rare, précieux.