L’Algérie, avec ses paysages riches et ses révolutions brûlantes reste un territoire méconnu par la plupart des personnes extérieures à ce vaste pays faisant cinq fois la France. À travers son Histoire et son panorama diversifié, le pays du fennec possède un riche patrimoine caché de tous. Comme si ce trésor culturel était placé à l’abri des regards. Cette méconnaissance est en partie dû à l’occupation et au traumatisme de la guerre. Un renfermement sur soi a eu lieu pour guérir de ce mal subi.
Nous vous proposons à travers cet article 5 choses à découvrir sur l’Algérie. Une préface de ce que réserve ce berceau arabo-berbère.
Frantz Fanon, Héros de l’humanité
Ibrahim Frantz Fanon, né Frantz Fanon le 20 juillet 1925 à Fort-de-France (Martinique) et décède le 6 décembre 1961 à Bethesda dans un hôpital militaire de la banlieue de Washington aux États-Unis. Il est enterré à la frontière algéro-tunisienne auprès de ses « frères ». C’est un psychiatre et essayiste français fortement impliqué dans la lutte pour l’indépendance de l’Algérie et dans un combat international dressant une solidarité entre « frères » opprimés.
Durant toute sa vie, il cherche à analyser les conséquences psychologiques de la colonisation à la fois sur le colon et sur le colonisé. Dans ses livres les plus connus, il analyse le processus de décolonisation sous les angles sociologiques, philosophiques et psychiatriques.
Fanon s’est demandé pendant longtemps pourquoi on rendait hommage à un ou deux hommes « libérateurs » et pas aux esclaves même. En devenant psychiatre, il veut révolutionner sa discipline.
Il choisit l’Algérie avant tout pour soigner les colonisés, ceux auxquels on refuse le droit d’être des humains à part entière. Il écrit alors un ouvrage intitulé » Peau noire, masques blancs « , une étude clinique afin de sortir de l’impact de la race. Un moyen d’indiquer aux noirs de se détacher du blanc et de dire au blanc qu’il n’est pas supérieur à celui qui est différent. Grâce aux témoignages de ses patients tortionnaires et des torturés, il va faire un dur constat. Toute la violence qui s’imprègne dans les corps et les esprits résume la folie de l’entreprise coloniale. Pour lui, le panafricanisme était la solution pour libérer tous les peuples opprimés par le colonialisme. Le pacifisme n’était pas une solution efficace, car le mal était ancré profondément. Frantz Fanon est devenu un maître à penser pour de nombreux intellectuels en particulier dans les pays non occidentaux.
En hommage à son travail en psychiatrie et à son soutien à la cause algérienne, trois hôpitaux en Algérie, l’hôpital psychiatrique de Blida où il a travaillé, un des hôpitaux de Béjaïa et un hôpital à Annaba, portent son nom.
Le Hoggar, Le « noble » massif
Le massif du Hoggar (Signifiant « Le noble ») se trouve tout au Sud de l’Algérie, proche de la frontière avec le Niger et du tropique du Cancer, qui traverse d’ailleurs cette superbe étendue désertique. Situé sur la terre des Touaregs Kel Ahaggar, ce paysage est certainement l’un des plus époustouflants entre déserts, montagnes se dressant à pic, plateaux vertigineux et oasis accueillantes qui permettent aux voyageurs de se reposer. Un lieu hors du monde et hors du temps, qui reflète parfaitement toutes les richesses cachées de l’Algérie.
4 lieux de la région sont incontournables.
Le premier est le plateau de l’Atakor, qui s’élève à plus de 2000 mètres d’altitude et abrite un nombre incalculable de volcans qui frisent les 3000 mètres. C’est un paysage vertigineux, absolument magnifique, ses coulées de roches volcaniques, ses immenses caldeiras et son atmosphère lunaire en font l’un des plus beaux endroits du Sahara.
Le deuxième lieu est le mont Tahat, point culminant de l’Atakor. D’origine volcanique, c’est l’une des montagnes les plus hautes de toute l’Algérie, et certainement l’une des plus belles.
Tamanrasset est la principale ville du Hoggar, et certainement l’une des plus touristiques. Cette activité, qui permet à la région de prospérer, a été interrompue dans les années 1990 par l’intense activité terroriste qui y faisait rage. Aujourd’hui redevenue une ville sûre, c’est un endroit jeune, très accueillant, et vraiment unique, avec ses maisons rouges et son climat très aride. Un lieu perdu au fin fond du Sahara possédant une richesse culturelle millénaire.
Le dernier lieu est le tombeau de Tin Hinan. Situé dans l’oasis d’Abalessa, ce tombeau, attribué à la reine touareg Tin Hinan, peut se visiter. Si la momie qui y a été trouvée fut transportée au musée du Bardo d’Alger, la sépulture est ouverte aux touristes désireux de connaître plus en profondeur la culture des Touaregs Kel Ahaggar. Beaucoup de mystères entourent cet endroit. En effet, la raison de la construction d’un tel objet n’est pas connu mais les archéologues sont certains qu’il ne s’agit pas d’une femme ! Une autre légende mystique à résoudre dans ce vaste paysage.
Jugurtha, L’impitoyable roi numide ?
Jugurtha (en tamazight : Yugarten se traduisant par » Il les a surpassés « ), né vers 160 av. J.-C à Cirta actuelle Constantine en Algérie et décède en 104 av. J-C. à Rome, est un roi numide.
C’était un roi militaire intelligent, stratège et charismatique. Brutal et cynique, Jugurtha massacre les deux fils de Micipsa, l’oncle de Jugurtha et réunit la Numidie sous son autorité. Grâce à ses alliances et ses victoires avec les romains, il a reçu le titre « d’ami de Rome ». Suite à cela, il parvient à entretenir des relations diplomatiques et militaires afin de restaurer l’unité du royaume. Il s’oppose durant sept ans à la puissance romaine entre 111 av. J.-C. et 105 av. J.-C, durant un conflit qui nous est connu sous le nom de « guerre de Jugurtha ».
Bien que la puissance militaire de Rome ait écrasé Jugurtha, son courage, sa ruse et ses brillantes stratégies de guérilla constituent un chapitre remarquable de l’histoire militaire de cette région.
Durant la colonisation française, il est le symbole du résistant berbère face à l’envahissement étranger. Sa figure est un étendard contre l’occupant français qui se retrouve face au résistant berbère devenu l’Eternel Jugurtha. Après l’indépendance des pays de l’Afrique du Nord, il devient une référence pour certains dirigeants qui se définissent comme des successeurs du roi berbère. Enfin, de nos jours, Jugurtha est une fierté de l’ensemble des peuples Amazigh.
Timgad, La cité romaine d’Afrique
Quand James Bruce a fait cette découverte en 1765, il ne savait pas qu’en fait se trouvaient sous ses pieds les ruines de la plus grande colonie romaine construite en Afrique du Nord : l’antique Thamugadi, appelée aujourd’hui Timgad.
Lorsque beauté et histoire s’entrelacent pour donner naissance à une merveille attrayante, on voit automatiquement Timgad. Située dans les encablures de la commune éponyme, la vieille cité romaine est d’une pure splendeur. Elle a su remarquablement traverser les siècles pour dévoiler sa majestueuse allure à toute personne qui y pose ses pieds. La ville est en effet l’une des plus anciennes et des plus importantes colonies de l’Afrique romaine.
L’émir Abdelkader, Fondateur de l’État algérien moderne
Abdelkader ibn Muhieddine aussi connu sous le nom d’Abdelkader El Djezairi ou de l’émir Abdelkader est né le 6 septembre 1808 à El Guettana, dans la Régence d’Alger, et décède le 26 mai 1883 à Damas. Alors dans l’Empire ottoman et dans l’actuelle Syrie, cet homme est un émir, chef religieux et militaire algérien, qui mène une lutte contre la conquête de l’Algérie par la France au milieu du XIXe siècle.
Savant musulman et soufi, il se retrouve de façon inattendue à mener une campagne militaire. Il rassemble les différents chefs des tribus de sa région pour entamer la résistance en 1832. À la fin de 1838, son règne s’étend à l’Est jusqu’à la Kabylie, au sud jusqu’à Biskra et à la frontière marocaine. Son respect constant pour ce qu’on appelle désormais les droits de l’homme, surtout en ce qui concerne ses opposants chrétiens, suscite une admiration généralisée.
Il est fondateur de l’État moderne algérien, reconnu comme le premier à s’être soulevé contre les forces françaises. C’est aussi comme savant pieux et grand diplomate que l’on peut voir l’image d’Abdelkader dans sa postérité.