Les emprunteurs bénéficient de taux de crédit immobilier particulièrement bas depuis la fin d’année 2016. Entre ces taux très profitables et la prolongation de la loi Pinel, qui offre de nombreux avantages fiscaux aux investisseurs dans des biens locatifs neufs, ces deux dernières années ont marqué une excellente période pour investir dans l’immobilier.
Crédit immobilier : la hausse des taux va-t-elle avoir lieu ?
Mais plusieurs signes laissent présager une hausse prochaine des taux de crédit immobilier. Aussi peut-on se demander : faut-il investir dès à présent afin d’échapper à cette éventuelle augmentation des taux ? Faisons le point.
Des taux de crédit immobilier historiquement bas
Le mois d’octobre 2018 a été marqué par des taux de crédit immobilier particulièrement bas, et ce pour tous les profils d’investisseurs. Pour les emprunts sur 20 ans, ils atteignent une moyenne de 1,60% brut, ce qui se rapproche grandement du record de plafond bas enregistré en novembre 2016 et qui atteignait 1,55%.
Des taux au plus bas pour les meilleurs profils
Si ces chiffres s’appliquent à tous les investisseurs immobiliers, ils concernent plus particulièrement les profils les plus solides. En effet, les banques consentent à baisser leurs taux de crédit immobilier, déjà considérablement peu élevés, si les investisseurs leur présentent des dossiers sûrs : apport financier de plus de 20%, revenus supérieurs à la moyenne, stabilité familiale et professionnelle, etc. Ainsi, il est possible de trouver dans les taux de crédit immobilier un écart s’élevant jusqu’à 0,30%, entre des dossiers considérés comme bons et des dossiers considérés comme excellents. Cela amène certaines banques à céder des taux d’emprunt sur 20 ans à 1,20% pour les meilleurs profils. De quoi se lancer dans l’aventure et chercher dès à présent le meilleur crédit immobilier possible. Car si la situation est stable depuis plusieurs mois, avec des variations de taux minimes, plusieurs signes avant-coureurs annoncent une éventuelle hausse des taux de crédit immobilier au cours des mois à venir.
Quels avantages pour les banques ?
À la vue de ces taux de crédit immobilier si peu élevés, il est normal de se demander si les banques peuvent en tirer un quelconque avantage. Concrètement, le bénéfice financier direct est bien moindre que si les taux retrouvaient des chiffres plus importants. Cependant, en s’alignant aux taux bas et en proposant notamment des décotes aux profils les plus sûrs, les banques ne prennent que très peu de risques et peuvent ainsi conserver, ou attirer, des clients chez elles. En jouant la concurrence, les établissements financiers peuvent enrichir leur portefeuille de clients, ce qui en soi leur est bénéfique, mais ils auront également un vivier de potentiels investisseurs pour les années à venir, durant lesquelles les taux de crédit immobilier seront probablement revus à la hausse.
Vers une hausse progressive des taux en 2019 ?
La situation actuelle est paradoxale : les taux sont historiquement bas et pourtant le contexte financier est tel que l’on devrait observer une hausse significative des taux de crédit immobilier depuis plusieurs semaines. Lors du précédent record bas de taux d’emprunt, établi en novembre 2016, le taux d’inflation s’élevait à 0,4%. En octobre 2018, l’inflation atteint 2,5% en France, comme le témoignent les principaux indicateurs statistiques diffusés par la Banque de France, que vous pouvez retrouver ici.
La situation financière s’améliore progressivement depuis quelques mois, ce qui devrait impacter les taux d’emprunt. En novembre 2018, quelques banques enregistrent déjà une hausse, certes moindre, de leur taux de crédit immobilier. Elles s’élèvent de 0,10% à 0,30% pour les moins bons profils. Mais cette hausse des taux d’emprunt reste faible et limitée à quelques établissements seulement.
De plus, des institutions renommées telles que le Haut Conseil de Stabilité Financière incitent les banques à augmenter leurs taux d’emprunt, au vu du contexte économique et des bénéfices générés par les banques. Ces dernières ayant bouclé leurs objectifs sur l’année 2018, elles ont tout intérêt à conserver leurs taux bas afin d’attirer le plus de clients possible, avant d’envisager une hausse des tarifs au cours de l’année prochaine.
La Banque Centrale Européenne mène toujours une mission de rachat des dettes publiques et privées d’ici la fin 2018, ce qui participe à la sécurité financière de la période actuelle. Cependant, et malgré des taux directeurs inchangés jusqu’au deuxième trimestre 2019, la fin de cette politique de rachat de dettes entraînera une instabilité économique et une potentielle hausse des taux d’emprunt. L’impact réel ne peut être calculé à l’avance.
Il est donc probable que les taux de crédit immobilier subissent une hausse progressive au cours de l’année 2019, mais il est difficile d’en déterminer dès à présent les chiffres exacts.