[Test] Dead Cells : au commencement était la Mort

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Il y a des jeux que l’on découvre avec stupéfaction lors des premières parties et qui, au fil des heures de jeu, nous collent à la peau de manière incomparable : Dead Cells en fait partie ! Préparez-vous à vivre une expérience où seuls votre dextérité, votre goût de l’apprentissage et votre patience seront vos amis devant la mort…

 

Dead Cells est un rogue-like dans la plus pure des traditions. Le but de ce genre de jeu est simple : recommencer tant que vous n’aurez pas atteint la sortie. Un challenge oh combien prenant et jouissif qui peut très vite devenir contagieux dans Dead Cells. En effet, les développeurs Bordelais de Motion-Twin s’en sont donnés à cœur joie pour proposer aux joueurs une expérience unique dans laquelle le fragile équilibre entre la frustration de recommencer sans cesse le jeu et l’envie d’y plonger de nouveau est parfaitement maîtrisé. Sorti officiellement le 7 Août, Dead Cells est disponible sur Nintendo Switch, PS4, Xbox One et PC. Notez que la version Switch est tout aussi bonne que sur les autres plateformes. Aucun ralentissement ne vient ternir le jeu qui tourne à 60fps en portable ou sur dock, et il se déguste dans les transports.

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Synopsis :

L’histoire de Dead Cells se déroule dans une prison où la mort se joue de vous et de vos nerfs. Votre but est de vous enfuir de ce château sordide afin d’échapper à la mort. Pour cela, il faudra vous frayer un chemin parmi un bestiaire harassant et de plus en plus coriace, mais aussi au travers de niveaux générés aléatoirement chaque fois que vous trépasserez… Tout un programme qui repose sa trame sur un fait : vous allez mourir plus d’une fois dans le jeu !

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Gameplay :

Au début, Dead Cells ne dit rien, ne raconte pas grand-chose et c’est ce qu’on lui demande ! Le jeu se découvre au fil des parties sans les interminables séquences de tutoriels qui vous achèvent avant même d’avoir commencé. Un bon point pour les gamers qui n’en peuvent plus d’attendre 3 heures avant de pouvoir jouer. L’apprentissage de la mécanique du jeu se fait sur le tas, et de la plus belle des manières. Car après les premières morts, le joueur ressent forcément le sentiment de frustration et d’incompréhension de devoir s’en cesse recommencer depuis le début. Mais ensuite, se dresse une envie irrépressible d’explorer de fond en comble tous les niveaux pour rendre toujours plus fort son personnage. C’est en cela que réside la force du jeu.

Véritable RogueVania pour son scrolling horizontal et son gameplay très proche de CastelvaniaDead Cells en rajoute dans sa manière d’appréhender le rogue-like. Ici, la barre de vie est primordiale car elle ne peut se remplir qu’un certain nombre de fois. Les pièges en tous genres sont légion et la rencontre avec un nouvel ennemi vous donnera des frissons tant il faudra apprendre à maîtriser sa réaction. En cela, le joueur est constamment sur ses gardes pour réfléchir à deux fois avant d’attaquer un groupe d’ennemis. Car la moindre erreur se paie tout de suite par un retour à la case départ. D’où l’émergence d’une certaine dose de stratégie, alors qu’à première vue le jeu peut paraître bourrin.

Pour accentuer cet aspect stratégique, le joueur apprend sans même s’en rendre compte un nombre inimaginable de combinaisons d’équipement. Des équipements qu’il faut débloquer au fur et à mesure de l’aventure, en explorant toutes les salles générées aléatoirement, pour enfin les trouver chez des marchands ambulants ou dans un coffre. Ainsi, certains joueurs préféreront jouer l’attaque à distance avec un combo arc, bouclier avec diverses grenades et pièges à distance, alors que d’autres jouerons la carte du corps à corps avec doubles lames, doubles arcs, grenades glaçantes et pièges à loups ! La panoplie des armes est suffisamment large pour que votre style de jeu puisse s’épanouir ! D’autant plus que le large éventail des actions possibles rend les combats et l’exploration encore plus plaisants.

D’ailleurs, l’exploration est aidée par la présence de portails de téléportation disséminés un peu partout dans la map. Une idée toute bête qui encourage le joueur à aller dans les moindres recoins sans hésitation et participe au rythme effréné du jeu et à la rejouabilité des niveaux. En parlant de rythme de jeu et de rejouabilité, les développeurs ont également eu la bonne idée de clore des portes contenant de gros bonus à partir d’un certain temps, ce qui oblige le joueur qui le souhaite à avancer toujours plus vite, mais au risque de rater d’autres bonus ou de se faire tuer bêtement…

Mais la plus grande idée des développeurs concerne les aptitudes spéciales à débloquer, comme la possibilité d’utiliser une ou deux fois la fiole de guérison, le déblocage d’armes plus puissantes ou encore la possibilité de garder une partie de son argent lors d’une mort… (oui l’argent aussi se perd lorsque l’on meurt…). Ces dernières sont accessibles entre les niveaux mais à condition d’avoir assez de cellules, soutirées à certains ennemis. Un système qui incite grandement le joueur à affronter tout ce qu’il voit, au risque encore une fois de lui-même se faire prendre à son propre jeu…

Certains éléments du décor mènent à des niveaux bonus qui vous apportent énormément de cellules et d’argent. Mais l’épreuve qui s’ensuit est un vrai challenge… des bonus à double tranchant.

En somme, vous allez mourir, encore mourir, mais vous saurez pourquoi et vous aurez envie de recommencer pour aller encore plus loin ! Ainsi, le gameplay de Dead Cells est une perle. Il est certes ardu, mais toujours juste !

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Graphismes :

Les Bordelais de Motion-Twin montrent une fois de plus que la french touch est un gage de qualité ! Non moins satisfait de nous avoir mijoté un gameplay aux petits oignons capable de faire pâlir bon nombre de gros studios, le jeu se targue d’avoir une esthétique vraiment plaisante ! Le moteur HEAPS est utilisé avec intelligence pour nous procurer des environnements d’une beauté étourdissante, faisant hommage aux consoles 16 bits. En cela, la 2.5 D du jeu propose des effets d’ombres et de lumières volumétriques du plus bel effet. Les personnages sont, pour leur part, dotés de designs et d’animations très détaillés. Le personnage principal a la classe, il répond du tac au tac aux commandes du joueur. Les effets d’éclaboussures de boue, de sang, de corps qui explosent, de feu, de fumée, de glace, ou d’eau sont eux aussi particulièrement bien rendus grâce au moteur. Des petits détails qui procurent à l’environnement de Dead Cells un semblant de beauté, là où la mort est reine.

En cela, le jeu des couleurs entre le fond et le premier plan est très réussi. Les différents environnements apportent une réelle identité au château et ses abords. Les décors ne se parcourent pas linéairement, mais forment plutôt une sorte d’arborescence que l’on découvre à sa guise, au grès des jonctions générées par l’algorithme des développeurs. Cet algorithme est vraiment exemplaire tant il insuffle dans chaque map qu’il créé, une architecture en accord parfait avec le rythme désiré et la beauté des décors, si bien qu’il est rare de voir un ennemi mal placé ou un endroit inaccessible, car mal généré. Du tout bon !

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Durée de vie :

Parler de durée de vie dans ce genre de jeu est un blasphème tant cette donne dépend de la ferveur que le jeu arrive à susciter chez le joueur et de son habileté. Dans tous les cas, les développeurs ont tout fait pour tenir en haleine le joueur une bonne cinquantaine d’heures. Pour les plus accros, plus de cent heures de jeux seront nécessaires pour en découvrir toutes les nuances. Dans le jeu, tout s’enchaîne très vite, les temps de chargement sont réduits à leur maximum et arrivent même à se faire oublier. Ce qui pousse le joueur à éprouver les mêmes sentiments que devant un Super Meat Boy : je meurs et je recommence tout de suite pour réussir !

Environnement sonore :

En plus d’avoir de somptueux graphismes stylisés, le jeu propose des musiques très inspirées qui soutiennent avec vigueur les environnements qu’elles accompagnent. Pour chipoter, le seul reproche que l’on pourrait faire est qu’au bout de 600 morts, elles commencent à devenir redondantes… peut-être aurait il fallu opter pour un générateur de musique aléatoire. Par contre, les bruitages sont poignants à souhait. On ne se lasse pas de tuer tous les ennemis avec ces sons de lames, de flèches ou encore d’explosions qui titillent nos oreilles. Un autre très bon point pour des sons que le joueur est censé entendre encore et encore.

Depuis son accès anticipé il y a un an, Dead Cells a engendré pas moins de 750 000 exemplaires. Et pour cause, le jeu réinvente le genre rogue-like avec style et brio, au moyen de mécanismes de jeu qui rendent accro les joueurs. Par là même, il rend hommage à Castelvania avec bravoure à l’aide de niveaux aussi inventifs que somptueux. Avec sa progression non linéaire et sa panoplie d’armes et d’upgrades, il apporte une profondeur de jeu démentielle. Le véritable coup de maître de nos amis français de Motion-Twin, Dead Cells est à découvrir de toute urgence si l’on aime les vrais défis vidéo-ludiques.