« J’ai quelque chose à hennir » revient avec une mauvaise foi chevaline sur les polémiques qui agitent la sphère des jeux vidéo. Parlons peu, parlons bien, parlons violence.
Boycottons tous les jeux !
Oui, il faut le dire haut et fort, les jeux sont violents ! Ils appellent à la haine, au meurtre du voisin et aux sacrifices rituels. Levons un taboo et parlons d’un sujet malsain, passé sous silence : la maltraitance des personnes âgées. Brigitte Sénile, présidente de l’association « Sauvons nos vieux » déclare avec indignation : « Les jeux vidéo humilient les gens du troisième âge. Tout le monde se soucie du sort des enfants et des chiens, mais on se fiche royalement qu’un pauvre grand-père finisse sa vie dans un réfrigérateur ! ». Effectivement, l’immonde Tomb Raider met en scène une sadique anglaise, qui se délecte de séquestrer son majordome (dont nous tairons le prénom pour lui éviter des représailles) parmi les gigots . Avant lui c’était l’abjecte et immoral The Blues Brothers qui incluait dans son gameplay de prendre des caisses et de les envoyer sur une pauvre vieille dame dans son caddie. Mais c’est en 2003 avec le désolant, ragoutant, ignominieux et infâme Pain que la violence atteint des sommets. Non content de proposer aux joueurs de fracasser un humain sur des voitures, des façades, hélicoptères et mîmes vivants pour faire du scoring, il vous pousse à « dégommer de la vielle » ! Inadmissible et insoutenable ! Voilà comment on forme des futurs kamikazes, des jeunes prêts à se lancer d’un toit pour écraser de pauvres mamies ! Ne nous étonnons plus du sort que nos jeunes réservent aux anciens ! Boycottons les jeux vidéo gérontophobes !
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Dans cette débauche de pixels, nous pourrions citer tous ces jeux comme GTA, Saint Row, Les Royaumes d’Amalur : Reckoning, les Elder Scrolls, qui se cachent derrière un scénario pour déculpabiliser le joueur de prendre plaisir à tuer volontairement des policiers, des passants, habitants et autres PNJ qui ne demandaient rien à personne. Mais nous ne les citerons pas. Nous pourrions mettre une vidéo pour glorifier la violence visuelle comme celle ci-dessous, mais nous nous abstiendrons. D’ailleurs, ce ne sont pas ces jeux les plus violents. Oui, ils légitiment le crime, le non-respect du Code de la route, le vol avec agression, le recel et l’utilisation des armes à outrance mais ils ont une histoire principale. Un bon scénario justifie toutes les dérives, c’est bien connu ! Hotline Miami est aux jeux vidéo ce que la sauce Bolognaise est aux pâtes, coulis rouge et morceaux de viande garantis ! Manhunt est l’arme par excellence des Républicains, c’est un jeu sanglant, certes, mais il permet de débarrasser les rues de la racaille, après tout, un méchant qui tue violemment d’autres méchants, ce n’est moralement pas pareil qu’un criminel qui tue des pauvres innocents. C’est pourquoi un cours spécial Manhunt devrait être enseigné dans toutes les écoles à partir de l’école primaire avec séance pratique à l’appui. Non, nous journalistes de jeux vidéo nous ne sommes pas hypocrites, non, nous ne nous cachons pas derrière le comble de la mauvaise foi, nous sommes seulement populistes avec la patte bien graissée. Cela n’enlève rien à la qualité et la crédibilité de notre dénonciation. Boycottons tous les jeux violents, sauf ceux qui ont une histoire cache misère !
Que dire du sort réservé aux animaux ? Brigitte Bardot, 30 millions d’Amis et la SPA du web sont partis en guerre contre les Meuporg, ces jeux massivement multijoueur qui créent des psychopathes en puissance ! La raison ? Une cruauté injustifiée envers les animaux, certains ne sont là que pour être tués, ils ne lootent rien, ne peuvent pas être collectionnés ou domestiqués ! Pire encore, ces Meuporg proposent des « Hauts Faits » pour récompenser les exterminations à la chaîne de nos pauvres petites frimousses à poils ! Wow propose une liste de « nuisibles à tuer » dans laquelle on retrouve souris et écureuils, et gratifie le joueur d’un haut fait de « désinsectisation ». Darwin se retournerait dans sa tombe, de voir que le développeur mélange insectes, invertébrés et petits mammifères sous un même terme. Quel manque de culture ! Ne nous étonnons plus que nos enfants dessinent des scorpions poilus ! Guild Wars 2 devrait tout autant être lynché sur la place publique, avec ses 1 million de lapins trucidés par an ! Le studio ne peut pas se cacher derrière la légitime défense, la survie ou l’artisanat, parce que ces petits mammifères modélisés ne donnent absolument rien. C’est à se demander si le but ultime n’était justement pas d’en faire de la chair à canon pour répondre aux basses pulsions du joueur ! Avec l’horrible, effroyable et méprisable licence Cabela’s , « A toutes les brebis que j’ai aimées avant » risque de se transformer en « Le lion est mort ce soir ». Avec plus d’une trentaine de jeux à son actif, Cabela’s transforme vos bambins adorés, maris modèles et femmes au foyer en de sanguinaires chasseurs, avides de tuer des espèces en voie de disparition (lions, rhinocéros, éléphants…). D’ailleurs ironie du sort, à la tête du développement de la licence depuis 2000, nous retrouvons les petits gars d’Activision. Il a bien fallu faire ses « armes » avec Cabela’s avant de réaliser l’onctueux, l’irrésistible chef-d’œuvre Call of Duty ! Un FPS qu’il faut prendre comme un support pour les jeunes, une sorte de « Seconde guerre mondiale pour les nuls » interactif. La franchise Cabela’s pourrait se résumer à « Vis ma vie de chasseur numérique ». Comme si le braconnage et les chasses privées n’étaient pas encore assez répandus, il faut accélérer le phénomène. Il est vrai que 60 % des grands herbivores (74 espèces) sont en voie d’extinction, c’est beaucoup trop peu. Nul doute que Cabela’s Hunting Expeditions (2012) a participé activement au phénomène avec ses slogans chocs (« choisissez votre cible », « c’est votre chasse ») et son large choix de mammifères à zomber ! Boycottons les jeux cruels pour ne jamais voir sortir Fourrure Simulator !
Maintenant, il est temps de faire tomber les masques ! Les rois de la violence, ce sont eux, ces jeux de simulation / gestion qui prétendent ne pas véhiculer une seule goutte de sang. Oui, eux qui sont… « Éducatifs », mot de la honte ! En réalité, sous ce terme bienveillant se dissimule Satan lui-même. Tous les autres jeux à côté font pâle figure. Et pour cause, ces jeux sont mesquins, vicieux, ils sont tous publics avec un contenu souvent qualifié de familial. Avec ces jeux, le joueur devient Dieu, il décide de qui doit vivre ou mourir. Et ce sentiment de puissance ne concerne pas la vie d’un humain mais de populations entières. Ce sont des génocides à grande échelle que chacun peut commettre. Zoo Tycoon vous offre la possibilité de placer des enclos n’importe où avec n’importe qui dedans ou d’ouvrir sciemment l’enclos des fauves. Carnage assuré ! Sim City vous confie la gestion de villes entières, pour mieux vous proposer ensuite de les détruire de la façon la plus sadique possible : pluie de météores, tremblement de terre, rencontre avec un ovni, Gros Lézard, Tornade et Attaque de zombies. Surement l’outil le plus adapté pour de futurs dictateurs en devenir. Les Sims, célèbre licence à succès, plonge le joueur dans une rivière de sadisme. C’est le parfait manuel du tortionnaire. Vous pouvez noyer un être humain en toute impunité, le faire mourir de faim, de soif, de fatigue, construire une maison sans portes, provoquer volontairement des feux de maison… L’Atroce Sims aurait du s’appeler « Pims » au rythme où l’on bouffe les membres de sa famille. Boycottons les jeux pour les mégalomanes sadiques en mal de reconnaissance !
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Le constat est sans appel, les jeux vidéo sont violents. D’ailleurs ils sont responsables de tous les maux contemporains : la guerre, la crise économique, la débilitation des populations, le SIDA et même la disparition prochaine de l’univers. Joueurs n’en avez-vous pas marre de jouer ?