Est-il réellement besoin de présenter la série des Fallout ? Depuis la faillite d’interplay, Bethesda a récupéré les droits et a réussi son pari en adaptant l’univers unique post apocalyptique à la manière d’un Rpg dans l’esprit des Elder Scrolls. Fallout 3 ainsi que Fallout New Vegas un peu plus tard ont bel et bien été des succès critiques et commerciaux (même si certains irréductibles scandent haut et fort que « c’était mieux avant !« ). En tout cas, les réactions furent nombreuses lors de la présentation de Fallout 4 à l’E3 2015. Ayant annoncé cet opus quelques semaines auparavant, Bethesda a su faire monter la hype comme il faut en présentant un éditeur de personnages assez complet, un côté sandbox très prononcé, et surtout une date de sortie beaucoup moins longue que les joueurs l’avaient imaginée : en novembre 2015, soit près de 6 mois après son annonce. Et nous y voilà déjà. On se demande alors, à juste titre, si Fallout 4 a réellement convaincu les joueurs. Réponse en plusieurs points !
Je tiens à préciser que j’ai pu tester le jeu à la fois sur Ps4 et Pc. De ce fait, les screens proviendront des deux supports. Je préciserai entre parenthèses pour chaque screen.
Des Graphismes datés ?
Des critiques, il en faut. C’est même à la mode de critiquer gratuitement tout ce qui passe en exagérant volontairement. Dans cette mouvance, on a : « Assassin’s Creed est injouable à cause des bugs« , « The witcher a subi un downgrade impressionnant » et, maintenant pour Fallout 4 : « Mon dieu c’est extrêmement moche« . C’est bel et bien ce qu’on a pu lire un peu partout. Certains vont même jusqu’à le comparer à Fallout 3, qui est tout de même sorti en 2008 pour rappel. D’ailleurs, ce n’est pas la seule chose reprochée à Fallout 4 par nombre de joueurs. Il paraîtrait que la carte serait de très petite taille, mais ça, on y reviendra. Pour ce qui est des graphismes, ce n’est clairement pas la claque visuelle, c’est sûr. On est loin des réussites graphiques telles que Need For Speed ou Star Wars Battlefront (Vous pouvez d’ailleurs retrouver notre test en coop ici), mais contrairement à ces deux-là, Fallout 4 a bien d’autres choses à offrir (Trollolololo, lololo, lololoooo). Mais l’aspect graphique de Fallout 4 est loin d’être une catastrophe. Ce qui est bien plus gênant, par contre, ce sont les bugs. Ceux qui hurlent au scandale pour Assassin’s Creed Syndicate (test par ici, tant qu’à faire) risquent bien de s’arracher les cheveux ici. Pnj en lévitation, physique parfois un peu folle sur vos victimes, désynchronisation des sous-titres avec les voix, jeux qui crashent sans raison un bon paquet de fois : tout cela est bien présent et quel que soit le support, c’est assez gênant. Certains pouvant même aller jusqu’à bloquer purement et simplement votre progression, et vous inviteront purement et simplement à recharger une sauvegarde antérieure. Si vous n’en avez plus de disponible; vous n’aurez plus qu’à joyeusement refaire une partie. Merci Bethesda. Il est plus que probable que les habituels patchs non officiels prolifèrent bientôt, mais on espère (au moins pour les versions consoles) que les officiels arriveront avant.
Un univers réussi
A ce moment vous vous dites que les bugs ont sans doute réussi à tout gâcher. Eh bien, même s’ils sont parfaitement honteux et qu’ils vous feront bien rager par moments, le fait est que Fallout 4 est doté d’un univers réussi et parfaitement cohérent. Les environs de Boston sont assez variés, et aucunement vides. On alterne entre les zones de nature désolées, de villes en ruine ou encore de marais, le tout servant magnifiquement l’ambiance post-apocalyptique. On retrouve une bonne partie du bestiaire des précédents opus : Radscorpions, goules ou encore super mutants (je vous laisse quelques secondes pour imaginer une team de super héros avec des mutations ridicules). Dans cette carte assez grande, vous trouverez une grande quantité de lieux à explorer et une foule d’objets divers et variés. Bien entendu, vous pourrez ramasser de l’équipement plus ou moins rare, mais aussi du bric-à-brac qui servira à être recyclé en matières premières pour modifier vos armes et armures, mais aussi à la construction et à l’aménagement de vos communautés. Soyons clair, on est loin de Sim City, mais contribuer à reconstruire la civilisation après l’apocalypse est un petit plus qui ajoute un côté sandbox agréable dans le jeu. A vous d’attirer les survivants et de faire en sorte que leur bonheur soit le plus élevé possible. Et puis le côté « récup » est réellement appréciable, rien n’étant réellement inutile.
Une histoire prenante
Si l’on excepte certains détails de la trame narrative vraiment tirés par les cheveux, l’ensemble de l’histoire se révèle assez intéressant. Vous suivrez l’aventure d’un survivant (ou d’une survivante) qui était présent lors du début de la guerre nucléaire. Vous vous réveillez 200 ans plus tard, bien décidé à retrouver votre fils Shaun qui a été enlevé par d’étranges individus alors que vous étiez encore dans votre caisson réfrigéré. Vous voilà alors lâché dans le Commonwealth, bien différent de celui que vous avez connu, vous devrez donc retrouver votre fils tout en affrontant les nombreux dangers de ce monde que vous ne connaissez pas. A noter que les quêtes secondaires sont nombreuses, et contribuent grandement à l’immersion dans l’univers. Certes, le jeu n’a clairement pas un côté trash et violent qu’aurait pu avoir l’histoire. On peut même dire que Fallout 4 est empreint d’un côté purement manichéen. Vous êtes le gentil, et vous tuez les méchants. Et au final, même si certaines quêtes vous poussent à faire quelques choix assez limites moralement, ils seront de toute manière atténués car de toute façon, c’est ce que le jeu attend de vous. Il est difficile de voir son personnage autre que pour un personnage de jeu vidéo. A la question « vous m’aiderez à faire un cambriolage ? » : « Oui = Xp et récompenses« , « non = rien du tout« . On retrouve cet aspect dans les autres RPG Bethesda, notamment les Elder Scrolls, où servir les seigneurs Daedra n’a pas vraiment d’autres conséquences que vous donner une arme purement cheatée. Fallout 4, hélas, renforce cet aspect par rapport à Fallout 3 en faisant disparaître purement et simplement le système de Karma. Un peu dommage, ce genre d’univers aurait pu être encore plus intéressant si l’on avait pu jouer un personnage plus sombre. Les personnages secondaires, notamment les compagnons qui peuvent vous suivre, sont pour la plupart très intéressants et attachants. Mention spéciale à Nick Valentine, le détective privé d’un genre… spécial.
Une grande liberté d’action
Malgré tout, force est de constater que l’univers est réussi et que les choses à faire sont nombreuses. Vous pouvez rejoindre différentes factions, dont la bien connue confrérie de l’acier et leurs armures assistées qui vous transformeront en sorte de Robocop. De nombreuses armes et armures seront évidemment de la partie, ainsi que les magazines et figurines qui vous octroieront des bonus permanents extrêmement utiles. Visiter tous les lieux indiqués sur la carte, faire toutes les missions, collectionner les objets et vous occupez de vos colonies devraient vous occuper au moins une bonne centaine d’heures, ce qui est plus que correct. Le fait de reprendre le jeu est suffisamment attrayant si vous souhaitez voir les 3 fins du jeu (assez proches, il faut bien le dire.) Le gameplay, lui, est bien efficace, autant à la 3ème personne qu’à la 1ère, et vous ne serez pas dépaysé si vous avez joué aux précédents opus. Le SVAV (fait de pouvoir ralentir le temps pour effectuer des tirs ciblés) ne gèle désormais plus l’action mais la ralentit fortement. De ce fait, vous devrez vous habituer, notamment lorsqu’une goule vous saute dessus. Le tout est tout de même bien jouissif, l’action est nerveuse et bien rendue.
Nous allons distinguer le fond et la forme. Alors que le fond ne pèche que par un développement assez superficiel de votre personnage (et de vos choix, hélas) la forme est bien plus décevante avec des graphismes un peu datés et surtout des bugs qui, quoi qu’on en dise, ne sont pas excusables. Malgré cela, si l’on fait le bilan, il est indéniable que l’on prend du plaisir à découvrir (ou redécouvrir) l’univers de Fallout en explorant le Commonwealth. Fallout 4 n’est peut-être pas un chef-d’œuvre en raison de ses défauts, mais au final, est-ce vraiment ce que l’on attendait ? On ne pensait pas réellement que les quelques ajouts allaient révolutionner le concept, et que Bethesda allait d’un coup changer radicalement sa vision d’un RPG. De ce fait, on retrouve sur Fallout 4 plus ou moins les mêmes qualités mais aussi les mêmes défauts qu’à l’accoutumée, et je fais référence aussi bien aux Fallout de Bethesda qu’a la série The Elder Scrolls. Du coup Fallout 4 vaut-il le coup ? Il fait le job. Il apporte aux fans ce qu’ils attendaient, pas moins, mais pas plus hélas. Bien entendu, sans bugs, cela aurait été bien plus plaisant. Mais on va se consoler en se disant qu’aujourd’hui, il y a pas mal de jeux très jolis mais également très vides et très superficiels. Ce n’est pas le cas de Fallout 4. Et déjà, ça, c’est une performance.