Il va être question ici du test d’Eisenhorn : Xenos. Un jeu d’action / aventure à la troisième personne développé et édité par Pixel Hero Games.
Souvenez-vous, il y a quelques mois (en mai pour être précis) devait sortir Eisenhorn : Xenos. Il avait été retardé jusqu’au mois d’août pour coordonner sa sortie avec la version mobile sur iOS. Nous vous en avions fait un aperçu assez mitigé, et on attendait de voir si nos impressions allaient se concrétiser ou être désavouées lors de la sortie du jeu. Le temps passe vite dans le monde des jeux vidéo et nous voici déjà en août ! Du coup, l’histoire s’annonçant comme réellement passionnante, on s’est très vite lancé dans l’aventure. Ce sera également l’occasion de voir si les quelques défauts que nous avions pu constater sont toujours présents. Pour rappel, il s’agit d’un jeu se déroulant dans l’univers de Warhammer 40 000 qui est l’adaptation du premier tome d’une trilogie de romans de Dan Abnett. C’est parti donc pour le test d’Eisenhorn : Xenos sur PC.
Warhammer 40 000 dans toute sa splendeur !
Première constatation : le petit filtre cache misère est toujours là. Rien de bien étonnant. D’ailleurs, rien ne semble avoir bougé depuis le mois de mai. Les graphismes sont plutôt moyens que cela soit du côté des textures, mais aussi pour la modélisation des personnages (et notamment des visages). Par contre, si on avait pu trouver que quelques décors avaient une certaine classe dans l’aperçu, ce n’est rien par rapport aux différentes destinations qui attendent l’inquisiteur Gregor Eisenhorn. Les décors sont beaux, variés, dépaysants, et ce surtout pour la deuxième moitié de l’aventure. La direction artistique a vraiment fait un excellent travail pour représenter l’univers sombre de Warhammer 40 000 du faste très solennel de l’Imperium aux planètes les plus mystérieuses. On n’en dira pas plus pour ne pas gâcher le plaisir de la découverte que les fans éprouveront sans doute (on va juste s’autoriser un petit screen sans trop décrire le lieu).
Who let the bugs out ?
A l’heure où j’écris ces lignes, un patch ne serait réellement pas du luxe puisque les bugs sont légion et assez hétérogènes. A la fin du jeu, j’avais définitivement perdu le compte du nombre de fois où j’avais dû recharger le dernier checkpoint en raison d’un souci. Je me suis retrouvé bloqué 4 à 5 fois dans le décor, et attention, ce n’est pas comme dans un MMO où on a tendance à sauter partout comme des andouilles et se retrouver bloqué là où jamais un développeur n’aurait pensé voir un joueur. Non, dans Eisenhorn, c’est bien le chemin principal le problème, en sautant d’une plateforme ou escaladant un muret. Mais bon encore, se retrouver sans possibilités de bouger ça va parce qu’on s’en rend compte tout de suite, mais les scripts qui oublient de se déclencher c’est plus embêtant. Du genre, ça m’est arrivé de rester bloqué dans une salle en cherchant la sortie, alors que cette dernière ne se débloquait qu’après la défaite d’un groupe d’ennemis que le jeu a juste oublié de faire poper. Assez fâcheux, surtout lorsque l’on a cherché une sortie inexistante pendant 15 minutes.
Un gameplay pas folichon
Vous avez déjà joué à Batman Arkham ? Eisenhorn : Xenos c’est pareil, mais avec le fun en moins. En gros, on a vite fait le tour. On alterne entre des phases d’exploration type « couloir » (comprenant malgré tout quelques énigmes très vites passées), des combats et des scènes d’infiltration. Autant vous prévenir, ces dernières sont gâchées par un sens de l’aléatoire assez développé, les gardes étant tantôt pourvus d’une vision omnisciente et tantôt équipés de lunettes noires accompagnées d’une canne et d’un labrador. Sinon, s’ils vous foncent dessus vous pouvez les tuer au corps-à-corps. Méthode plus « bourrine », mais plus rapide il faut bien l’avouer. Pour les combos, on va oublier très vite les Beat’em All nerveux vu qu’il n’y a qu’une touche pour la mêlée (le même pour la parade), une touche pour l’arme à distance, et une touche pour un pouvoir repoussant et… ben c’est tout. Le tout servi par des animations pas terribles, ça donne quelque chose de pas franchement fun et qui aurait mérité d’être plus travaillé. Le jeu est également ponctué par quelques mini-jeux pour crocheter les serrures ou forcer la volonté de vos ennemis (oui, ce n’est pas l’inquisiteur bisounours) très redondants et globalement déjà vus.
Un côté personnalisation pas très développé
Techniquement, on peut changer d’armes et de partenaires. Sur le papier, ça sonne bien. Mais dans les faits, c’est un gadget assez vite survolé. En effet, vous enchaînez toujours bien quelle que soit votre arme (et toujours sur un bouton de toute manière). Cela dit, les partenaires peuvent se montrer assez utiles parfois, surtout celui de soutien, apportant des bonus non négligeables. Mais ce qui est étonnant, c’est que votre vaisseau est peuplé de personnages secondaires qui ne vous servent à rien en combat sans doute parce que vous en débloquez quelques-uns après avoir fini le jeu une première fois. Une raison sans doute pour vous pousser au new game +. Si vous êtes perfectionniste, vous recommencerez pour upper vos partenaires et acheter toutes les armes, mais l’intérêt d’une rejouabilité reste malgré tout assez moyen vu que le jeu se focalise énormément sur l’histoire. Comptez environ 8 heures pour finir l’aventure une première fois.
Dan Abnett’s Rules
Je n’ai jamais lu Dan Abnett, mais c’est peut-être un tort puisque ce qu’il écrit sur Warhammer 40 000 se révèle terriblement passionnant. Du moins, c’est ce qui semblerait vu l’histoire d’Eisenhorn dépeinte dans le jeu. Le mix parfait entre la narration des événements et l’ambiance du jeu alliée à une bande-son très efficace scotchera les fans de l’univers du début à la fin (et encore, j’apprécie beaucoup l’univers de Warhammer 40 000 mais je n’en suis pas un fan absolu et inconditionnel). Côté histoire, c’est donc du très bon, mais je nuancerai par deux détails. Premièrement, les alliés d’Eisenhorn auraient mérité un meilleur développement. Hélas, ils ont trois ou quatre répliques chacun et ne servent qu’assez rarement au récit. Et surtout, Eisenhorn : Xenos s’adresse aux fans de la licence. Honnêtement, j’ai du mal à imaginer un non-initié se plonger dans le jeu sans se demander régulièrement : « Bordel mais qu’est-ce que c’est que ce truc ?« . Car oui, l’univers de Warhammer 40 000 est sombre, complexe, et il est toujours utile de connaître quelques éléments sur l’Imperium pour comprendre l’enjeu de l’histoire. Et, accessoirement, savoir ce qu’est un Psyker ou un Servo Crâne pourra se révéler utile également, puisque le jeu ne s’emmerdera pas à vous l’expliquer. On regrettera aussi que le jeu soit totalement en anglais, anglophobes sévères, s’abstenir !
Je râle souvent contre des jeux qui misent tout sur la forme mais se foutent totalement du fond. Eisenhorn : Xenos est un cas assez spécial. Graphismes moyens, gameplay bâclé et totalement dénué d’originalité, level design en couloir, mini-jeux prétextes et énigmes vites remballées. Forcément, en lisant ça on aurait envie de dire : « arrêtons-nous là, ce jeu est naze« . D’un côté oui, mais de l’autre non. Parce que la direction artistique compense la faiblesse de certains graphismes, à tel point qu’on ait envie de dire régulièrement « ouahhh ça mérite un screen ça ». Et cette justesse rendue à l’univers joue énormément sur l’ambiance, elle est aussi extrêmement travaillée ! Cette exactitude de ton alliée à l’histoire passionnante de l’inquisiteur Eisenhorn et de sa chasse aux hérétiques donne un jeu qu’on a tout de même plaisir à traverser. Sans tout cela, cela finissait clairement dans Nanar Games, mais les développeurs ont su tout de même rendre leur jeu intéressant à suivre, mais hélas surtout pour les fans de l’univers, mais aussi en laissant de côté le gameplay bâclé qui est d’une banalité sans nom. C’est sincèrement dommage, puisque cela aurait pu donner l’occasion de faire découvrir Warhammer 40 000 aux néophytes. Ce sera pour une autre fois. Les fans par contre pourront se laisser séduire, Eisenhorn : Xenos ne vous décevra pas totalement. Moi en tout cas je ne regrette pas de l’avoir fait. On espère mieux pour une éventuelle suite !