Clandestine, sorti le 5 novembre et édité par le studio Danois, Logic Artists devrait plaire aux amateurs de co-op. Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, Clandestine, qu’est-ce-que c’est ? Il s’agit d’un jeu d’espionnage à la sauce co-op, mais il ne s’agit pas d’une co-op comme on pourrait l’attendre, l’un sera sur le terrain, et l’autre…sur son ordinateur (tout comme vous ! ). En 1996 alors que la chute de l’Union Soviétique est encore dans tous les esprits, les institutions secrètes sont sur le qui-vive suite à des séries d’accidents et de meurtres cachées du grand public. De nombreux anciens agents secrets opérant pendant la guerre froide se sont fait assassiner, tous pays confondus, plongeant alors les services secrets dans une méfiance et paranoïa générale.
En jouant à deux, vous aurez le choix de jouer Katya Kozlova, une espionne russe. Celle-ci sera toujours sur le terrain et devra s’allier à Martin Symborski, un hacker américain, qui déjouera les systèmes de sécurité pour l’aider à avancer. Martin pourra alors être joué par un second joueur ! Il ne sera jamais sur le terrain et ne verra qu’à travers une caméra portée par Katya ou par les caméras, et systèmes de sécurité que vous devrez cracker pour permettre à Katya de mener à bien sa mission. Bien entendu, en solo, vous jouerez à la fois l’espionne russe, et Martin par intermittence…Mais en co-op, sachez que la difficulté est déjà plus élevée !
Une co-op bien pensée mais peu poussée
Une première chose à préciser, le jeu est uniquement en anglais, et sous-titre anglais. Partant de ce principe si vous n’êtes pas un minimum bon en anglais, le scénario vous passera sous le nez, et ne vous intéressera pas des masses. De l’autre, il faut avouer que le scénario n’est qu’un prétexte pour le type de gameplay proposé. L’atout majeur de Clandestine résidera en grande partie par le gameplay.
Concernant Katya, il s’agit là d’un classique, vous aurez à votre disposition un pistolet silencieux, un modem (pour le hack), et une cassette que Martin pourra à distance faire sonner dans le cas d’une diversion, il s’agit de l’équipement de base que vous pourrez tout à fait modifier après le prologue et selon les points récoltés à la fin de chaque mission.
Le meilleur moyen de réussir sera tout de même la discrétion parce que si vous avez besoin d’utiliser votre arme, sachez que la visée n’est vraiment pas aisée et le jeu n’a clairement pas été conçu en ce sens. Katya pourra donc se faufiler grâce à Martin qui lui dévoilera en grande majorité la plupart des ennemies sur la carte. A savoir que Katya aura le choix de tuer silencieusement ou de simplement assommer les gardes en leur passant dans le dos… Si par malheur vous êtes découvert, il faudra user de votre arme pour vous débarrasser du récalcitrant… Même si une fois l’alarme déclenchée, vous aurez sur le dos la majorité des gardes du périmètre…A moins que vous n’ayez déjà fait le ménage préalablement. Il est très certainement possible de ne tuer ou assommer aucun garde, mais du coup, vous ne pourrez pas remplir tous les objectifs secondaires et au moindre impaire vous serez tué ou découvert, et retour au dernier checkpoint.
Lorsque vous jouez seul à Clandestine, vous devrez non seulement jouer Katya mais assurer vos arrières avec Martin, ce n’est pas forcément évident. Lorsque vous jouerez à deux, il vous faudra par contre être relativement coordonnés et ne pas aller trop vite, puisqu’en effet vous ne pourrez prendre le contrôle que d’une caméra à la fois, ce qui parfois pourra poser problème si vous allez trop vite, et que votre ami est toujours dans le champ. Martin verra donc par la caméra de Katya, il aura également accès au réseau de sécurité pour ouvrir les portes mais également pour accéder aux ordinateurs, certains « e-mails » vous donneront de précieuses informations. Martin devra en permanence faire attention à l’administrateur qui n’est autre que l’antivirus du système de sécurité. Celui-ci effectuera des rondes, et sera constamment à la recherche des failles pour vous éjecter de son système. Cependant, si vous êtes éjectés tout ce que vous aurez cracké par le passé sera réinitialisé et en plus vous n’aurez plus accès à rien pendant quelques secondes, mettant ainsi en péril votre coéquipière.
A noter que si Katya est découverte, Martin ne pourra plus du tout l’aider. Là où est le réel bémol du titre, c’est que le hacking ne va pas assez loin, cela reste un hack de surface, quelques caméras, les codes des portes, ou mot de passe pour rentrer sur les ordinateurs. Vous pourrez envoyer des virus à l’administrateur… Et voilà tout ce que vous pourrez faire avec Martin. On aurait très clairement aimé pouvoir fermer la porte au nez des gardes, changer le code des portes, ou pouvoir créer des diversions sans aucune intervention de Katya par le biais du système électrique par exemple. Néanmoins, le fait que l’un soit sur le terrain tandis que l’autre reste derrière son écran reste original et amusant à découvrir.
Bande-son, graphismes et (re)jouabilité
La bande-son n’est clairement pas transcendante, à dire vrai, elle est même plutôt inexistante, lorsque vous vous concentrez, vous ne l’entendrez même plus. Concernant le doublage on ne peut pas dire qu’il est mauvais, mais comme le scénario en lui-même n’est pas forcément très intéressant, on ne s’y attarde pas forcément non plus. Vous aurez par moments le choix d’une réponse ou deux dans les dialogues, mais ça n’apporte rien de plus à l’histoire, si ce n’est parfois quelques précisions sur votre prochaine mission.
Concernant les graphismes, c’est là où on se dit qu’il s’agit d’un petit studio. Ils sont très clairement dépassés, et vraiment…loin d’être beaux. En soi, il n’y a pas de réels problèmes de texture, c’est la plupart du temps maitrisé, mais c’est le minimum quand on voit les graphismes vieillissant. En dehors de ça, il y a parfois quelques bugs qui se jouent surtout au niveau des animations. Lorsque vous êtes avec Katya près d’un mur, et qu’un garde passe proche, vous pouvez l’assommer ou le tuer, comme lorsque vous êtes derrière eux. Si vous choisissez l’option trop tôt, le garde va directement se téléporter près de Katya pour que l’animation se réalise… Autant le dire mais c’est très peu réaliste et vraiment pas joli à regarder. On ne parlera pas non plus des moments où vous restez coincés contre les murs ou rambardes, ou que Katya passe à travers tout en restant bien entendu bloquée. Par ailleurs, les portes ne sont pas toujours très simples à fermer.
A partir de la fin du prologue 7 missions en solo se profilent, ainsi que le mode challenge avec 4 nouvelles missions, en 4 modes de difficulté différents (du facile au très difficile). A ça, vous rajoutez ensuite le mode co-op qui reprend les missions du mode solo mais à deux. Cela rajoute bien entendu une durée de vie intéressante, il faudra une dizaine d’heures pour terminer les missions principales, et sans doute quelques heures de plus pour le mode challenge. Tout dépendra de votre capacité et rapidité à remplir les objectifs. A noter que vous n’êtes pas obligés de réaliser les objectifs secondaires pour terminer la mission. Vous aurez alors moins de points en fin de niveau… De plus, vous aurez accès au fur et à mesure à 8 armes différentes, 5 munitions différentes, et 7 gadgets ou grenades, à cela s’ajoute des changements sur le gameplay de Martin, vous pourrez balancer des virus à l’administrateur ou le figer quelques instants dans une zone, vous laissant le temps de hacker un pare-feu ou d’ouvrir une porte.
En soi, les mécanismes du jeu sont simples, vous avez un objectif à remplir, rentrer de façon discrète, récupérer les informations ou sauver quelqu’un… Avec l’aide de Martin aux commandes des caméras et des codes de porte. Si en mode solo, le jeu s’avère plus difficile puisqu’il faudra gérer plus de paramètres, en mode co-op il faudra énormément se concentrer pour pouvoir suivre son coéquipier correctement sans quoi vous le lancerez dans la gueule du loup, et la mission sera un échec. L’avancée de Katya dépendant totalement de la capacité de Martin à bien faire son travail. Concernant les graphismes, on peut le dire, c’est loin d’être ça ! En jeu, ça ne pose pas de réel problème, mais on se passerait par contre aisément des cinématiques qui n’apportent pas grand-chose compte tenu que sans sous titre français, il est difficile de suivre l’histoire. Clandestine, se veut être un jeu où la co-op est maître, sans pour autant délaisser les joueurs solo. A deux, il y a certainement moyen de s’amuser, pour un petit jeu qui ne se veut pas être le meilleur mais qui a le mérite d’essayer d’innover.