Je me souviens encore de l’ouverture de la conférence EA de l’E3 2015. En ouverture, on avait le droit a un magnifique trailer d’un certain Need For Speed. C’était déjà impressionnant mais la séquence de gameplay qui suivit l’était encore plus. Il faut bien dire que les graphismes étaient réellement excellents. Le gameplay, lui, semblait être égal a celui utilisé habituelllement dans la série : de l’arcade dans toute sa simplicité (peut être trop d’ailleurs). Le weed end dernier, de nombreux joueurs ont pu s’essayer à la bêta de ce prochain opus que l’on attend pour début novembre. L’occasion était rêvée pour avoir une petite idée de l’ambition du titre : une véritable révolution pour la série, ou une simple piqûre de rappel avec une vitrine technologique artificielle ?
Dans un but de transparence, je rappelle bien qu’il s’agit d’une bêta, et que ce ne sont que mes premières impressions sur cette version d’évaluation. De plus, les images utilisés pour illustrer sont celles de l’éditeur, la bêta n’autorisant pas les joueurs à réaliser leurs propres screens. D’ailleurs, le pseudo PSN se trimbalait un peu partout sur l’écran pour vous chopper au cas de fuite sur le net. Big EA is watching you.
Need For Speed Lorraine edition
Quand on arrivait a se connecter aux serveurs, ce qui n’était pas évident en début de soirée, on était tout de suite frappé par la qualité des graphismes de Need For Speed. La ville est bien modélisée, l’effet de l’eau sur la carrosserie est magnifiquement rendue, et le reflet des éclairages est criant de réalisme. Tout cela donne réellement envie de visiter la ville dans ces moindres recoins. Mais là, hélas, c’est du classique. Une petite ville, quelques quartiers résidentiels, une zone légérement montagneuse et surtout un grand centre industriel. Pour ceux qui ont joué aux précédents opus tels que Need For Speed Most Wanted ( celui de 2011), il n’y aura pas de quoi être dépaysé. D’ailleurs, le jeu se passe intégralement de nuit, c’est sympa pour les mirettes, mais vous ne risquez pas d’être frappés par les changements de temps ou d’heures, surtout qu’il semble pleuvoir quasi constamment dans cette ville. Pour aller jusqu’au bout du délire, EA aurait carrément pu localiser leur ville en Bretagne ou en Lorraine, ça aurait été très cohérent au niveau de la pluie ! Bon, je cherche la petite bête sur une certaine redondance des environnements certes, mais le jeu est vraiment très beau, on ne peut rien redire la dessus. En revanche, aucun piéton, et un nombre de voitures extrêmement faible, comme si vous passiez dans un village à cinq heures du matin, un peu dommage pour une ville inspirée de Los Angeles.
Simulateur d’amis imaginaires
Dans Need For Speed il y a une histoire un peu pensée comme s’il s’agissait d’un film. Bien entendu, ne pensez pas a un film d’auteur, mais plus a un blockbuster auto avec spécialisation tunning, du style Fast And Furious (l’un des 35 épisodes, au choix) ou 60 secondes chrono. EA a opté sur les vidéos tournées avec des acteurs pour camper le scénario. Et quel est il ? Je n’ai pas joué 40 heures sur la bêta (je dors de temps en temps) mais j’ai pu en voir le début. Vous rencontrez un individu a moitié loser et complètement insupportable qui décide de vous présenter a sa bande de potes dont le pilier central semble être un certain Emmanuel (hey Manu, tu descends ?), un mec qui est supposé avoir la classe, mais j’ai du mal a y croire en prêtant attention a sa coiffure improbable. Bref, au bout de 2 heures, ces inconnus sont vos nouveaux meilleurs amis, et vous êtes visiblement devenu le centre de leur univers puisqu’ils vous appellent toutes les trente secondes. Faut croire que la conduite dangereuse aide énormément à s’intégrer socialement ! Sérieusement, les acteurs surjouent un peu, mais ce n’est pas très gênant. L’effet est surtout renforcé par le fait qu’ils parlent à une caméra à la 1 ère personne représentant la vue du joueur, sûrement pour vous impliquer plus dans votre propre rôle. Le problème, c’est que vous ne prononcez aucun mot, ce qui donne légèrement l’impression que Manu et ses potes parlent tous seuls à un muet pendant les trois quarts du temps. L’effet GTA 3 en somme. Bref, le début de l’histoire n’est pas très passionnant, mais cela pourrait bien changer lors de l’arrivée des 5 icônes.
Réputation et compagnie
C’est bien beau de boire des cafés en fantasmant sur une fille mécano ou de manger des Kebabs avec Manu (par contre, si vous fantasmez là dessus vous êtes étrange, fille ou garçon d’ailleurs !) mais le cœur de Need For Speed c’est bien les courses ! Vos amis imaginaires vous envoient donc des invitations a participer à telle ou telle épreuve. Rien de bien original pour le moment, excepté une chose. A la première rencontre avec les forces de l’ordre, un inconnu mystérieux vous envoie le défi de tenir deux minutes en course poursuite, puis vous envoie un deuxième défi. A chaque fois, vous gagnez de la réputation sur le thème « Hors la loi ». On arrive à la fonction des icônes, qui vous laisseront libre d’organiser votre progression comme vous le souhaitez. Pour ce qui est des courses, vos potes vous poussent un peu plus a la lassitude, mais en théorie, plus vous évoluerez, et plus vous recevrez des courses importantes et plus vous aurez de contacts. A voir comment la progression évoluera a ce moment là. En tout cas, la durée de vie semble être vraiment très bonne puisqu’au bout de quatre heures j’en étais a peine au début. Reste a savoir si une certaine répétitivité sera handicapante ou non.
La conduite typiquement arcade
Bon on s’y attendait, c’est sûr, mais le gameplay n’offre en soi rien de bien original. C’est de l’arcade pur et dur auquel la série nous a habitués. Par contre, il faut voir à quel point les réglages sur la voiture influent sur la conduite. La seule chose que je sais, c’est que participer a une épreuve drift avec une voiture pas réglée en fonction n’est pas vraiment une bonne idée. Sur ce côté là, le jeu ne vous assiste pas en vous conseillant une voiture type ou en faisait le job a votre place, c’est à vous seul de juger quel type de voiture avec quel réglage sera utile en fonction de l’épreuve et vous bouger jusqu’au garage pour faire vous même le réglage, et c’est une très bonne chose. D’ailleurs de ce que j’en ai vu, l’échec d’une course ne signifie pas un simple nouvel essai, c’est juste un gain moindre en argent et en réputation ce qui est plus immersif. J’émets en revanche une plus grosse réserve sur l’IA. Autant vous pouvez doubler tout le monde d’un coup en ligne droite, autant l’inverse est possible, et ce dans la même course ! Le mec s’est dit qu’il allait ralentir le temps de changer le CD dans son autoradio ? Et quand il a fini, il a recommencé à accélérer ? Cela paraît assez aléatoire, mais il faut voir lors de la sortie définitive.
J’ai pris une grosse claque sur les graphismes, c’est indéniable. Pour tout le reste, la révélation est beaucoup moins évidente. Certaines choses semblent bien sympathiques, d’autres beaucoup moins. Il va falloir encore attendre un petit mois pour savoir si le jeu est simplement doté d’un gameplay très classique avec de bonnes idées qui rehaussent l’intérêt, ou simplement un jeu doté d’un gameplay classique qui entraîne bien vite une grande lassitude. La réponse bientôt. En tout cas, on espère que Need For Speed sera a la hauteur de ses ambitions. Je vous laisse avec un trailer qui contient la coiffure à Manu. Rien que pour ça il vaut le détour !
Hâte de voir quelle bouse sera ce jeu.