Adam’s Venture Origins est paru le 1 avril 2016 sur PC, Xbox One et PS4. A la base, Adam Venture est un jeu d’aventure / puzzle game sorti initialement en 2009 sur PC. Et s’il y avait bien un studio qui avait compris que le format épisodique était l’avenir, c’est bien Vertigo. En effet Adam’s Venture était divisé en trois épisodes de 2009 à 2012. Puis, en 2015, une version complète est sortie sur PC et PS3 sous le nom de Adam’s Venture Chronicles. Les petits gars de Vertigo Games en accord avec leur éditeur SOEDESCO ont pensé qu’ils étaient temps de faire connaitre Adam au grand public avec Adam’s Venture Origins, un remake de son aventure phare. Et il faut bien l’avouer, Adam’s Venture est loin d’être connu de tous, moi y compris ! C’est pourquoi, ni une ni deux, chez Just Focus, nous avons sauté sur l’occasion pour tâter le terrain. Adam’s Venture Origins, le réveil de fable qui devient légende ou qui sombre dans les tréfonds de l’oubli ?
Père Adam raconte nous une histoire !
Bienvenue dans les années folles, à savoir dans les années 20 ! C’est le contexte historique de votre aventure, et il faut bien l’avouer, ce n’est pas très courant dans les jeux vidéo. Votre père bien-aimé, Abraham Venture va vous lancer dans une aventure qu’on aurait aimée trépidante. Sur fond de mysticisme biblique, et de complot organisé par la corporation Clairvaux, Adam suivit de son acolyte féminin, Evelyn, devra résoudre des énigmes et découvrir les secrets du roi Salomon. Une histoire assez classique quand on connait les Indiana Jones, Tomb Raider, Uncharted et consorts. Soyons honnête, ce n’est pas exactement ce qui vous tiendra en haleine, d’autant que le jeu entièrement sous-titré (français fort heureusement) et que les voix anglaises pas toujours très convaincantes, n’aident pas à l’immersion. Ce ne sont pas vos ennemis qui vous diront le contraire, leur accent anglais donnerait presque envie de jouer en muet. Mais c’est peut-être le charme de l’époque qui veut cela ! Parlons bien, parlons peu, parlons casting ! L’aventure met en avant le duo Adam et Evelyn, Evelyn étant un peu votre pense-bête. Pour vous donner la réplique, James Saint Omair, sa prestation vous ferait plutôt dire Saint Omar m’a tué, mais où est donc Fred ?! N’en déplaise, James a du piquant et surtout une superbe moustache. Adam est un peu le héros malgré lui, déjà il porte un béret (la mode d’antan), ensuite, il aimerait bien être l’aventurier reconnu et redouté mais ce n’est malheureusement pas son cas. Notons d’ailleurs qu’il n’est pas toujours très fin avec les femmes et passe pour le lourdingue de la gente masculine. D’ailleurs, il a un humour bien à lui et c’est peut-être pour cette raison qu’on finit par lui trouver un côté sympathique.
Mets tes lunettes et montre-nous tout !
Le lifting de Adam’s Venture Origins est assez impressionnant. Le rendu est soigné, les textures et le souci du détail plutôt bien gérés. Il ne faut pas oublier que Vertigo est un studio indépendant et que son éditeur tout autant. La prestation est donc satisfaisante dans l’ensemble, surtout que les niveaux sont diversifiés, on passe aussi bien dans des environnements souterrains à d’autres en extérieur. Les jeux de lumière sont maitrisés et les effets comme le feu, la fumée, la « fumée noire » sont amplement convenables. Reste que le jeu peine parfois dans certains environnements, l’optimisation n’est donc pas à 100% maitrisée. Cela donne cet effet désagréable d’une caméra folle assez indescriptible. Ce n’est pourtant pas un jeu annoncé comme gourmand, et quand on a la chance de faire tourner un Dragon Age Inquisition en ultra comme c’est mon cas, on est forcément un peu plus sceptique face aux quelques ralentissements d’Adam’s Venture Origins. Fort heureusement, c’est assez localisé, et pas toujours où on pourrait redouter que cela se produise. Très peu de bugs sont à déplorer, juste un PNJ qui se prend pour Superman de temps à autre (toujours le même d’ailleurs). L’OST est discrète, mais pas désagréable. Elle n’est pas inoubliable, mais pas irritante pour l’oreille non plus. C’est peut-être un peu ce qui manque à Adam’s Venture Origins, les décors et les panoramas sont jolis, mais on est finalement dans des lieux assez conventionnels à l’égard des autres jeux d’aventure et la remarque vaut aussi pour la musique.
Que sont devenues les énigmes ?
Le fort de Adam’s Venture Origins, c’est sans doute son gameplay. Je vois déjà loucher sur le mot, comme si une soucoupe volante venait de passer. Oui, le gameplay du jeu à tendance à dépoussiérer le genre dont l’ancêtre aurait pu être Myst (avec la difficulté en moins). Si les énigmes sont le gros du jeu, il n’en reste pas moins qu’on y trouve une variété des phases qui n’est pas désagréable : quelques phases d’infiltration où il ne faut pas du tout se faire voir (sinon c’est game over), des phases en charriot de mine, en grappin où il faut exécuter des sauts. Notons déjà que ce n’est pas un puzzle game en vue subjective comme les maitres du genre, ici, c’est un TPS. Vous pouvez courir, sauter, vous accrochez aux corniches, lancer votre grappin et interagir avec certains éléments du décor. Sachez qu’on peut tout autant mourir. Il suffit d’un mauvais calcul du saut fait en grappin ou simplement un mauvais timing, et c’est fini pour vous. Il n’y a pas d’inventaire à proprement parler, ce que vous prenez apparait directement en haut à droite. Pas d’armes non plus, car ce n’est pas un jeu axé sur les gunfights mais bien sur la réflexion. Ici, on met l’accent sur l’aventurier mais pas le spécialiste du kung-fu, ni le terminator de la gâchette. D’ailleurs fait assez amusant, Adam a tendance à finir souvent le cul par terre, à moitié assommé. On peut le réveiller ou non, et attendre que jeunesse se passe. En plus de votre fidèle grappin, vous pouvez compter sur la torche en bois, à l’ancienne, allumable quand des feux sont à disposition (et qui s’éteint s’il y a de l’eau ou de l’humidité dans l’air).
Les énigmes sont plutôt diversifiées, vous faisant passer du français aux maths, du rubik’s cube chrétien au labyrinthe en passant par le solfège. Les énigmes ne sont pas nécessairement ardues, mais certaines demandent un peu plus de concentration et de réflexion. Les énigmes ne s’enchainent pas toutes les 30 secondes, elles sont en général entrecoupées d’autres phases. L’infiltration par exemple est assez punitive, si vous voulez aller trop vite, ou que vous êtes trop lent, vous aurez le droit à recommencer au dernier checkpoint. Parfois, vous avancerez un peu trop, et le rayon de la lampe de l’ennemi ne vous le pardonnera pas. Les phases en charriot de mine ne sont pas désagréables, bien souvent, il est juste question de se baisser au bon moment pour éviter de se faire scalper. Mais il se pourrait bien que vous deviez aussi user de votre grappin. Et tant qu’on y est, parlons-en ! Il peut être utilisé pour se balancer d’un endroit à un autre, mais aussi pour activer des leviers ou faire tomber des objets (dans quel cas, il faudra tapoter rapidement sur la touche). Bien souvent, le grappin permet d’aller là où il n’y a pas de passages. Il suffit de se balancer, chose plutôt banale et à portée de main. Mais selon la vitesse qu’Adam a prise, vous pourriez retomber de l’autre côté d’une passerelle et finir dans un trou. Et il arrive que le grappin soit présent pour rendre une énigme un peu plus vivante ! Là où le bât blesse pour Adam’s Venture Origins, c’est clairement la durée de vie. Parce que si sur PC vous pouvez vous en sortir pour 25 euros sur Steam (promotion), sur consoles, le jeu est au tarif plein à 60 euros en boite ! Et à ce prix, le jeu n’en vaut pas la chandelle. L’aventure se termine en 8h – 10h selon votre capacité à raisonner rapidement ou non (sans utiliser de solutions, on entend). Et il n’y a pas de rejouabilité réelle : excepté Didier le mordu d’énigmes qui ne sait pas quoi lancer, on doute sérieusement de l’envie de chacun de relancer tous les jours le jeu. Et même pour les chasseurs de trophées / succès, il y en a peu, et ils sont tous facilement faisables : les seuls qui ne sont pas liés à l’histoire se font en 5min montre en main top chrono !
Adam’s Venture Origins est donc un remake maitrisé, sympathique pour l’expérience qu’il procure, mais pas incontournable. Il manque peu de choses pour que le jeu soit haletant : une meilleure durée de vie, des énigmes avec des niveaux de difficultés différents et une bande-son beaucoup plus accrocheuse. Dans l’ensemble, le pari est quand même réussi pour Vertigo Games qui signe un remake soigné de sa franchise et qui n’est pas désagréable à suivre. On passe un bon moment en compagnie d’Adam Venture, et qui sait, on peut envisager que de nouvelles aventures voient ainsi le jour ?